Un projet de construction au Conseil suscite l’opposition

Un projet de construction au Conseil suscite l’opposition
Un projet de construction au Conseil suscite l’opposition

Julien D’Alessio a appris mardi ce qui allait arriver lorsque le promoteur est venu sur son terrain avec un entrepreneur pour voir comment les arbres seraient gérés dans le cadre des travaux.

Sa propriété est située derrière le terrain où est prévu le bâtiment. Les arbres qui seront abattus longent sa propriété, mais se trouvent sur le terrain du futur bâtiment, et non sur son terrain. Le promoteur lui a remis un document détaillant le projet, a-t-il précisé.

L’abattage d’arbres pour un projet de construction choque certains résidents du secteur. Le promoteur Sébastien Beaudette assure que tout a été fait pour en préserver le plus possible. (Maxime Picard/La Tribune)

En lisant la Politique des arbres et de verdissement (PAV) de la Ville de Sherbrooke, il dit avoir de la difficulté à comprendre comment des arbres matures, aussi vieux que les maisons environnantes, peuvent être sacrifiés.

Pour Benjamin Bleirad, qui habite au coin des rues Kennedy et Conseil, il s’agit d’une « catastrophe » à bien des égards. Sa propriété et celle de sa conjointe se trouvent sur le terrain qui jouxte celui acquis pour la construction de l’immeuble. Leur maison sera à environ quatre mètres de la nouvelle construction. M. Bleirad dit avoir été informé à l’avance du projet, mais celui-ci a depuis été modifié. « On s’attendait à un projet différent », dit-il.

D’autres citoyens seraient également incommodés par le projet en cours. Sur les 14 arbres environ, un ou deux pourraient rester, estime Bleirad, d’après les informations qu’il a obtenues.

« Nous ne pouvons rien faire », a déclaré M. D’Alessio, ajoutant qu’il était attristé « que la réglementation municipale autorise ce type de construction sans consultation publique ». Il a ajouté que la plupart des citoyens concernés n’étaient pas au courant.

La construction d’un mur de soutènement est également en cours.

La conseillère du district de l’Hôtel-Dieu, Laure Letarte-Lavoie, n’était pas disponible pour une entrevue au moment d’écrire ces lignes, mais a confirmé par écrit que le projet est conforme aux règlements de zonage, de sorte qu’elle n’a pas eu son mot à dire sur la construction.

Certains des arbres au centre de la photo doivent être abattus dans le cadre d’un projet de construction sur la rue du Conseil. (Maxime Picard/La Tribune)

Le projet a toutefois fait l’objet d’une demande d’approbation du plan d’intégration et de mise en œuvre architecturale (PIIA), qui a été approuvée en début d’année.

Problèmes de densification

Le promoteur Sébastien Beaudette souligne qu’il a en main les permis nécessaires. La Ville doit terminer les infrastructures d’ici la fin du mois. Il soutient aussi avoir fait preuve de transparence.

« Nous avons quand même eu une consultation publique via le PIIA », souligne-t-il.

Le bâtiment doit être prêt pour le 1er juillet prochain.

« J’ai fait le tour des voisins pour bien comprendre. J’ai pris la peine de faire du porte à porte. Je ne les ai pas tous rencontrés parce qu’ils n’étaient pas tous à la maison quand j’ai frappé », a-t-il dit, indiquant avoir rencontré un voisin qui était content du projet.

Il a déclaré qu’il était incapable de dire combien d’arbres seraient abattus.

« Dès le départ, avec le géomètre, on avait répertorié tous les arbres du terrain, puis on a donné ce plan à l’ingénieur civil pour qu’il nous dise quels arbres on devait couper, lesquels on pouvait garder pour minimiser l’impact et couper le moins d’arbres possible. […] « À un moment donné, quand il y a une voie de circulation, s’il y a un arbre directement là ou trop près, on n’a pas d’autre choix que de le couper. »

« Nous n’arrêtons pas de dire qu’il y a une crise du logement, mais lorsque nous construisons un logement – ​​je suis à 100 % conforme, je respecte le zonage à tous égards, j’ai pleinement droit à ce type de logement – ​​nous nous plaignons toujours et ce n’est toujours pas dans mon jardin. »

A ses yeux, on risque de voir se multiplier les projets de densification urbaine.

« Avec le Plan Nature qui entoure toute la ville et empêche l’étalement urbain, inévitablement, les promoteurs vont se retourner et densifier. »

Selon lui, il ne s’agit pas d’un projet encadré par Pro-Dev Société Immobilière, dont il est l’un des actionnaires.

Une politique à venir

Pour Lucie Desgagné, de l’Association citoyenne des espaces verts de Sherbrooke (ACEVS), un tel cas sert à rappeler l’importance du PAV. On ne peut pas blâmer le promoteur, mais l’administration municipale doit se donner des outils pour lutter contre les îlots de chaleur, soutient-elle. « Le plan d’action devra être mis en place pour prendre en considération la valeur des arbres », soutient-elle. Rappelons que le PAV a été déposé la semaine dernière lors de la commission de l’environnement. Il devrait être adopté dans les prochaines semaines. Des consultations pour l’élaboration d’un plan d’action devraient se tenir au début de 2025.

 
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