L’Europe souhaite étendre le traitement par le froid à tous les agrumes importés. Une mesure qui a suscité une vive inquiétude chez les producteurs marocains.
L’Union européenne (UE) envisage d’étendre l’obligation de traitement par le froid à tous les agrumes importés présentant un risque phytosanitaire. Cette mesure, initialement appliquée aux agrumes sud-africains depuis 2022, pourrait toucher tous les fournisseurs d’agrumes de l’UE, dont le Maroc, l’Égypte et Israël.
Traitement moins strict que celui exigé par l’UE
Cette potentielle décision suscite des inquiétudes chez les producteurs d’agrumes marocains. Ils craignent que cela n’entraîne des coûts supplémentaires importants et des complications logistiques pour leurs exportations vers l’UE. Actuellement, le Maroc exporte ses agrumes vers l’UE selon une « approche systémique » qui garantit l’absence de ravageurs.
Cette approche inclut déjà un traitement par le froid, mais elle est moins stricte que celle exigée par l’UE pour les agrumes sud-africains. Les producteurs marocains affirment que leur système actuel est efficace et qu’il n’est pas nécessaire d’imposer des exigences plus strictes. Ils craignent également que l’extension de la transformation à froid puisse donner un avantage concurrentiel injuste aux producteurs d’agrumes européens.
Des contrôles aux frontières « avec responsabilité »
L’UE a ouvert la discussion sur la question lors de sa session plénière d’avril 2024. La décision finale sera prise par la nouvelle Commission européenne qui sera mise en place après les élections européennes de juin 2024. Les produits agricoles marocains sont de plus en plus ciblés dans le marché européen. Zone syndicale. Les tomates font notamment l’objet de polémiques en France et en Espagne.
Récemment, le syndicat agricole espagnol Union des Unions a demandé à participer aux contrôles des produits agricoles en provenance du Maroc. Ces derniers accusent le gouvernement de ne pas en faire assez pour protéger les consommateurs espagnols. Ils ont appelé à ce que les contrôles aux frontières soient effectués « avec responsabilité ». Selon les producteurs espagnols, les produits marocains « ne respectent pas les normes phytosanitaires de l’Union européenne ».
Question des normes de production
Un peu plus tôt, ce sont les agriculteurs français qui étaient en colère. Ils ont dénoncé les inégalités de traitement sur le marché. Compétitivité des prix en faveur des produits marocains derrière lesquels se cachait la question des normes de production. Les agriculteurs français doivent respecter des règles rigoureuses, ce qui se traduit par des coûts de production plus élevés.
Ce n’était pas le cas des produits marocains soumis à des normes moins restrictives, notamment en termes d’utilisation d’engrais et de pesticides. Les agriculteurs français dénoncent la rude concurrence imposée par les produits importés qui ne sont pas soumis aux mêmes exigences de coûts. Ce qui crée pour eux de nombreux désavantages économiques. Ce qui les a amenés à s’engager dans un bras de fer avec le gouvernement français.
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