«Très content» à la Banque de , son gouverneur écarte l’hypothèse Bercy

«Très content» à la Banque de , son gouverneur écarte l’hypothèse Bercy
«Très content» à la Banque de France, son gouverneur écarte l’hypothèse Bercy

« Je suis très heureux à la Banque de et je crois que je suis utile à l’intérêt général, donc chacun a sa place », a déclaré mercredi le patron de la banque centrale française sur BFMTV-RMC. A chacune de ses récentes apparitions médiatiques, la question de son intérêt pour Bercy n’a pas manqué d’être posée. Et son nom a circulé tout l’été, même s’il n’est pas le seul pressenti pour ce poste – les députés socialistes Philippe Brun et Liot Charles de Courson ont décliné.

Le profil de François Villeroy de Galhau a de quoi séduire à l’heure où le Premier ministre Michel Barnier, en manque de majorité absolue à l’Assemblée nationale, espère pouvoir attirer au gouvernement des personnalités de tous horizons. Partisan de l’orthodoxie budgétaire tout en défendant les plus fragiles, ce polytechnicien et énarque de 65 ans étiqueté à gauche séduit les milieux économiques.

” Solide “. « Ils recherchent quelqu’un de technique, rassurant », confie un conseiller de l’exécutif sortant. Et « il coche la case de la gauche libérale », lui qui a officié dans plusieurs cabinets de gauche, dont celui de Dominique Strauss-Kahn à Bercy. « Il est perçu comme quelqu’un de compétent, de solide. Il cherche en permanence le bon équilibre », souligne un économiste de renom interrogé par l’AFP, s’exprimant sous couvert d’anonymat.

A ce stade, son ralliement paraît toutefois peu probable. « Même pour la formation des cabinets, on a eu beaucoup de mal à recruter, car tout le monde dit ne pas vouloir s’engager avant quelques mois », constate un ministre sortant. Pas encore formé, le prochain gouvernement s’attire déjà des menaces de censure.

Dérivé. Trouver un successeur à Bruno Le Maire à Bercy sera d’autant plus difficile que ce dernier a laissé la France dans le rouge, confrontée à une dérive de ses comptes publics après des crises successives. Face à un tel défi, le bilan de François Villeroy de Galhau joue en sa faveur, selon l’économiste : « Il a réduit le niveau des dépenses de la Banque de France (…) avec un souci d’amélioration de l’organisation. Il n’y a pas eu de baisse de la qualité de service, bien au contraire. »

Après un passage dans le privé, notamment au sein de la direction de BNP Paribas, ce haut fonctionnaire issu d’une riche famille industrielle de l’Est du pays, qui se dit très attaché au service public, devient gouverneur de la Banque de France en 2015. Son mandat a été renouvelé en 2021 pour six ans. A la tête de cette institution indépendante, il plaide régulièrement pour la maîtrise des dépenses publiques et pour le respect des engagements du pays en matière de réduction de la dette et de réduction du déficit public.

” Clarifier “. « Il faut clarifier la politique économique et la politique budgétaire », a-t-il insisté sur BFMTV. « Nous sortons d’une maladie aiguë, qui est l’inflation », estime celui qui siège également au conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), qui s’implique dans la lutte contre les hausses excessives des prix. « Il est désormais temps de s’attaquer activement à nos deux maladies chroniques : en France, nous avons trop de dette et nous n’avons pas assez de croissance », ajoute-t-il. Dénonçant la « discorde » politique actuelle, il rétorque : « Sur notre scène publique, nous devrions parler un peu moins et agir un peu plus. »

Pour ramener le déficit du pays à 3% du PIB d’ici cinq ans – et non dès 2027 comme l’ambitionne le gouvernement sortant, une perspective irréaliste selon lui –, le gouverneur est allé jusqu’à mettre mercredi des chiffres sur les efforts qu’il juge nécessaires : 20 milliards d’euros à trouver par an, dont 15 milliards d’économies sur les dépenses et 5 milliards de hausses d’impôts ciblant « temporairement » certaines grandes entreprises et gros contribuables, et non les classes moyennes et les PME. Pour Maxime Darmet, économiste chez Allianz Trade, voir François Villeroy de Galhau à Bercy serait « un bon signal (envoyé) aux milieux économiques » et « à Bruxelles sur le sérieux budgétaire ».

Martine PAUWELS

© Agence France-Presse

 
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