“Rien ne peut s’opposer à la mise en place d’un processus réglementaire”, le départ d’un ours vers la Suisse vu comme une victoire en Ariège

“Rien ne peut s’opposer à la mise en place d’un processus réglementaire”, le départ d’un ours vers la Suisse vu comme une victoire en Ariège
Descriptive text here

l’essentiel
Accueillie en avril 2023 dans un zoo-refuge en Eure-et-Loir, l’ourse Tanie vient de rentrer en Suisse. Alors qu’on craignait qu’elle soit libérée dans les Pyrénées ariégeoises, les élus ariégeois ont accueilli cette décision avec beaucoup de soulagement et d’étonnement.

C’est une petite victoire pour Christine Téqui, présidente du Département, Philippe Lacube, président de la Chambre d’agriculture et Alain Servat, président de la Fédération pastorale de l’Ariège. Ce mercredi 17 avril 2024, l’ourse prénommée Tanie a quitté la pour rejoindre la Suisse. “Nous sommes ravis”, ont déclaré tous les trois dans un communiqué.

Pour rappel, Tanie est arrivée en France le 25 mai 2023 car le zoo de Riga, en Lettonie, n’avait pas l’intention de tenter de sauver l’ours. L’État décide alors de l’amener dans un zoo-refuge en Eure-et-Loir. Ce dernier a lancé quelques jours plus tard un appel auprès d’un pays hôte pour qu’il libère le plantigrade.

Lire aussi :
L’histoire d’un petit ours letton fait bouillir les élus de l’Ariège

Une décision qui a fait grand bruit puisque les trois parlementaires ariégeois (Martine Froger, Laurent Panifous et Jean-Jacques Michau), accompagnés de Christine Téqui, Alain Servat et Philippe Lacube avaient adressé une lettre à Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion territoriale, remettre en cause une nouvelle fois la politique française à l’égard des ours. Ils ont notamment déclaré : « Considérer cette situation comme angoissante serait un euphémisme. C’est à proprement parler scandaleux.

Vers une régulation des ours en Ariège ?

Un peu moins d’un an plus tard, le départ de Tanie pour la Suisse est pour eux un véritable soulagement même si au fond, il y a une certaine incompréhension face à cette décision. «Nous sommes surpris», explique Alain Servat. « On nous dit depuis des années qu’on ne peut rien faire, qu’on ne peut pas les déplacer car c’est une espèce protégée. Cet exemple nous prouve le contraire. Cela signifie que tout est réalisable si l’État y met sa volonté.»

Entre cette décision d’envoyer l’ours en Suisse et le vote de l’Italie pour autoriser l’abattage de 8 ours par an, suite au décès d’Andrea Papi, tous les signaux sont au vert. « Désormais, plus rien ne s’oppose à la mise en place d’un processus réglementaire pour cette espèce protégée, que l’Ariège réclame depuis si longtemps. »

Lire aussi :
Ours des Pyrénées : face au prédateur, les élus ariégeois souhaitent « construire plutôt que souffrir »

Avant même de rêver d’une régulation, Alain Servat espère que leur première demande sera entendue : “Pour l’instant, nous demandons de pouvoir nous défendre et éduquer les ours qui sont sur notre territoire en prenant des mesures d’effarouchement, en les répulsant.”

“Une tempête dans un verre d’eau”

Si les montées dans les estives arrivent bientôt, cet épisode vient rappeler les risques que peuvent prendre les bergers avec leurs troupeaux. « Les ours n’ont plus peur des humains », affirme le président de la Fédération pastorale de l’Ariège. “Ils attaquent en plein jour et s’approchent de nos villages.”

Lire aussi :
83 ours détectés en 2023 dans les Pyrénées, dont 74 dans les Pyrénées centrales : “Nous n’en sommes pas au point de gérer la surpopulation”, soutiennent les pro-ours

S’ils célèbrent cela comme une victoire, le récit n’est pas le même chez les membres de l’association « Pays de l’ours – Adet ». « Cette histoire est une tempête dans un verre d’eau. C’est un simple transfert entre deux parcs animaliers», explique Alain Reynes, président de l’association de défense de l’ours.

En effet, en Suisse, l’ourse Tanie a rejoint JuraParc. « En Ariège, ils étaient inquiets de peur qu’elle soit libérée dans les Pyrénées ariégeoises. Mais très vite, l’État a dit qu’il ne voulait pas garder l’ours.» Pour Alain Reynes, Tanie n’est qu’un prétexte pour que les élus ariégeois fassent valoir leurs revendications.

Lire aussi :
Ours des Pyrénées : 404 cas font l’objet d’une indemnisation en Ariège selon le bilan de prédation de l’année 2023

Le départ de l’ours letton vers la Suisse est perçu comme une aubaine pour Christine Téqui, Philippe Lacube et Alain Servat : « Alors ce qui est possible en Italie, membre de l’Europe, est sans doute possible en France. Une solution est désormais trouvée, c’est une bonne nouvelle pour l’Ariège. C’est une belle opportunité pour le Couserans qui souffre plus que tout.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Européennes : Bardella lance le compte à rebours vers une victoire annoncée à Perpignan : Actualités