Dans l’Indre, l’ancien maire emblématique de Chaillac, Gérard Mayaud, distingué de l’Ordre national du Mérite

Dans l’Indre, l’ancien maire emblématique de Chaillac, Gérard Mayaud, distingué de l’Ordre national du Mérite
Descriptive text here

Depuis 1977, il a serré la main de tous les présidents de la République, de Valéry Giscard d’Estaing à Emmanuel Macron. Mais c’est l’image de François Mitterrand, président socialiste élu en 1981, qui l’a le plus marqué. “C’était lors d’un passage à Issoudun, en 1983, et je l’avais déjà trouvé très fatigué”se souvient Gérard Mayaud, alors maire de Chaillac pendant six ans et jeune conseiller général, élu en 1982.

Le maire emblématique de Chaillac pendant quarante-trois ans (de 1977 à 2020) et actuel vice-président du conseil départemental a donc derrière lui une longue carrière politique locale. Outre ses rencontres avec les présidents de la République actuels, il a rencontré cinq présidents de département (1), 24 préfets de l’Indre et 25 sous-préfets du Blanc.

Près de cinquante ans au service de ses concitoyens

Samedi 20 avril 2024, Gérard Mayaud a eu l’honneur de recevoir l’Ordre National du Mérite des mains de Serge Descout, ancien président du conseil départemental de l’Indre (2016-2021), devant un parterre d’invités rassemblés dans la salle des fêtes du musée de Chaillac. .

Un grand moment pour celui qui a passé son baccalauréat en mai 1968. « C’est un grand honneur et un grand plaisir de recevoir cette distinction, notamment des mains de Serge Descout, un ami de longue date. Je ne sais pas si je l’ai vraiment mérité, mais si je l’ai eu, c’est aussi grâce à tous ceux qui m’ont fait confiance tout au long de ces années.assure celui qui a également consacré sa vie professionnelle à l’éducation des enfants en tant que professeur des écoles.

Élu une fois, élu pour toujours ? Telle pourrait être la devise de Gérard Mayaud. Mais la vie de ce fils d’agriculteurs, originaire de Tilly, est plutôt celle d’un engagement sincère au service de ses concitoyens depuis près d’un demi-siècle. Surtout, la politique lui a permis, à un moment donné, de surmonter des drames intimes : la mort de sa femme à 50 ans et le grave handicap d’un de ses enfants.

Pour cet intellectuel – féru de mathématiques, de philosophie, d’histoire et de politique – resté proche de la terre, le rêve était de devenir vétérinaire. Mai 68 en a décidé autrement. Son baccalauréat en poche, il part à Châteauroux avec quelques amis pour intégrer l’école normale qui avait déjà besoin d’aide.

” Une belle vie “

Ce catholique non pratiquant qui croit au « Aimez-vous les uns les autres » – « Cela veut dire qu’il y a des limites à la vie en société » – est convaincu que la position de l’élu lui permet mieux que quiconque de se mettre au service des autres.

“C’est une belle vie, il a dit. Je suis une personne engagée qui ne fait pas tout bien, mais je ne connais pas d’ennemis, seulement des adversaires. » Et Gérard Mayaud évoque, entre autres, ses joutes oratoires avec son voisin de Saint-Benoît-du-Sault, l’ancien maire communiste rénovateur, Jean Chatelut.

Gérard Mayaud a été maire de Chaillac pendant plus de quarante ans et est toujours élu au conseil départemental où il siège depuis 1982.
© Photo NR, P.-YR

« Je me revendique de centre droit, assume celui dont la référence est l’UDF, parti créé par Giscard d’Estaing avant son arrivée au pouvoir (1974). Je suis pour l’union et non pour le rassemblement, c’est bon pour les brebis ; pour la démocratie, c’est-à-dire le peuple, et pas nécessairement la République ; et pour la France, la patrie. Le plus important est de rester démocratique. »

Élu maire à 28 ans et conseiller départemental à 33 ans, Gérard Mayaud a mis fin à son mandat de premier conseiller en 2020 mais pas au second, qu’il avait prévu de quitter en 2021. A 75 ans aujourd’hui, il concède qu’il faudrait ce dernier mais souligne aussi les bienfaits de la parité à l’assemblée départementale.

Il prône le ruralisme

Pas nécessairement comme on pourrait le comprendre. « Je travaille en binôme avec Lydie Lacou, maire de Thenay, rappelle le doyen des conseillers départementaux. Le couple homme/femme en tant que tel ne fait pas vraiment avancer les choses. Mais les femmes nous font réfléchir et réfléchir plus attentivement que nous. Cette complémentarité est désormais essentielle. »

Quant à la question qui lui tient certainement le plus à cœur, le monde rural, Gérard Mayaud n’est guère optimiste, lui qui prône le ruralisme, comme l’urbanisme des villes, ou une campagne qui retrouverait des couleurs, des habitants et de l’emploi à travers une véritable politique de décentralisation du travail et construction de logements. « Ce sont les seules solutions pour maintenir la vie dans nos communautés. »

(1) André Laignel, Daniel Bernardet, Louis Pinton, Serge Descout et Marc Fleuret.

Serge Descout : « Un sens du service public extrêmement aigu »

C’est à l’initiative de l’ancien président du conseil départemental de l’Indre, Serge Descout, que Gérard Mayaud s’est vu décerner ce samedi 20 avril 2024 l’Ordre national du Mérite dont il a été fait chevalier.

Serge Descout connaît bien l’ancien maire de Chaillac, qu’il a nommé premier vice-président durant son mandat de président.

« Ce fut un grand plaisir de travailler à ses côtés, dans une confiance mutuelle. Il est devenu un grand ami. C’est un homme extrêmement dynamique et très entreprenant, un véritable laboratoire d’idées. Il a un sens extrêmement aigu du service public et est également passionné par la vie. »

Serge Descout ne tarit pas d’éloges sur l’élu de la région Val de Creuse/Val d’Anglin. « Gérard est aussi un fin politologue, un homme de culture, il est sensible et extrêmement profond. En un mot, sa philosophie est celle d’un grand sage. Un homme d’une grande intégrité, fidèle et totalement loyal. Et je trouve cette reconnaissance de la Nation tout à fait normale. »

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Haise et Le Bris vont entrer en collision
NEXT un bon rapport mais il reste encore beaucoup à faire