« Nous n’avons plus le choix d’aller vers un tourisme durable »

« Nous n’avons plus le choix d’aller vers un tourisme durable »
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En rachetant en 2013 le Château Fleur de Lys, devenu plus tard l’hôtel Nomad, Olivier Donzelot et Romuald Georgeon acquièrent une bâtisse en très mauvais état. L’hôtel a été classé 98ème sur 100 sur Tripadvisor.

« Dès le début des rénovations, nous avons intégré des mesures d’économies d’exploitation, notamment pour l’éclairage, et des réducteurs de débit d’eau », confie M. Donzelot.

Pour la directrice fondatrice et responsable du développement stratégique du Monastère des Augustines, Isabelle Duchesneau, il était également évident d’inclure le développement durable dans le changement de vocation du Monastère des Augustines.

« Les Augustins ont toujours eu à cœur le développement durable, sans jamais le nommer car évidemment, à l’époque, on n’utilisait pas ce terme », mentionne-t-elle.

Lors de la reconversion du bâtiment, le développement durable était donc au cœur du projet. « Plus de 70 % des matériaux ont été réutilisés. Quand on démontait un plafond, les planches étaient numérotées une à une pour les remettre au même endroit », cite-t-elle en exemple.

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Isabelle Duchesneau, directrice fondatrice et responsable du développement stratégique du Monastère des Augustines (Frédéric Matte/Le Soleil)

Une bouchée à la fois

Et pour ceux qui trouvent que le développement durable coûte cher et prend trop de temps, la copropriétaire de l’hôtel Manoir de la Tour, Marika Hamel, conseille d’y aller une bouchée à la fois.

« Chaque petite action compte et fera une différence. C’est ce que nous faisions lorsque mon frère et moi étions propriétaires. [Jonathan Hamel] du Littoral et nous étions devenus le spa numéro un dans la région de Québec. Nous utilisons la même recette pour le Manoir », dit-elle.

« Nous avons une responsabilité en tant qu’entrepreneurs. Par nos actions, nous sensibilisons aussi bien nos collaborateurs que nos clients. Parfois, les gestes sont très simples : on pose des affiches pour que les gens éteignent la lumière », ajoute-t-elle.

Retour sur investissement

Même s’il est encore difficile, selon les acteurs du secteur touristique, de quantifier les retours sur investissement, tout le monde s’accorde à dire que le tourisme durable va bien au-delà de l’environnement.

« Les investisseurs et les prêteurs intègrent de plus en plus des critères de durabilité dans leurs offres de financement. Les entreprises n’ont plus le choix d’y aller pour devenir et rester compétitives sur le marché.

— Véronique Desmarais, directrice de la section Développement durable des destinations à Destination Québec citée

« La jeune génération est très sensible au développement durable. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, c’est un bon moyen d’attirer et de retenir les employés », ajoute Mme Hamel.

Qu’est-ce que le tourisme durable ?

Selon l’Organisation mondiale du tourisme, le tourisme durable « prend pleinement en compte ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil ».

Dans son plan stratégique, Destination Québec cherche à promouvoir le tourisme au-delà des clichés et du Vieux-Québec.

« Le Château Frontenac restera toujours une image forte de la région de Québec. Mais de plus en plus, nous travaillons avec les MRC et différents organismes pour offrir un tourisme qui répond à ce nouveau besoin. Nous déployons beaucoup d’efforts pour promouvoir le tourisme lent. Un tourisme qui vit au rythme des résidents», souligne Mme Desmarais.

L’organisme travaille également sur un Plan Montagne afin d’attirer les touristes en dehors de la saison estivale très chargée. « Le tourisme quatre saisons est l’avenir. Cela permettra un meilleur équilibre et assurera la pérennité de notre industrie », affirme le directeur de la section Développement durable des destinations.

Certifié durable

Depuis son rachat par Olivier Donzelot et Romuald Georgeon, l’hôtel Nomad s’est glissé parmi les 10 meilleurs hôtels de la région sur Tripadvisor. L’hébergement touristique est devenu le premier hôtel au Québec à obtenir la certification de tourisme durable Biosphère en 2023.

Reconnue mondialement, cette certification, qui s’adresse à l’ensemble du secteur touristique, englobe toutes les sphères du développement durable.

Mais pour M. Donzelot, cette certification n’est pas une fin en soi. « Nous ne commercialisons pas nos certifications. Nous préférons sensibiliser par nos actions », affirme-t-il.

Justement pour éviter le greenwashing, les différentes certifications existantes, comme le programme Clé Verte, ont renforcé leur structure et sont devenues plus exigeantes en matière d’accréditations.

Une bonne chose, selon la directrice fondatrice et responsable du développement stratégique du Monastère des Augustines, Isabelle Duchesneau. Cette ASBL est titulaire de 5 certifications Clé Verte depuis 2017 et se prépare désormais à Biosphère. « Avant, certaines personnes pouvaient essayer de paraître belles aux yeux d’un public cible, mais sans poser de réelles actions qui auraient un impact sur le développement durable. Maintenant, cela devient beaucoup plus difficile.

Organisme également certifié Biosphère, Destination Québec cité ambitionne désormais de devenir la première destination francophone à recevoir cette certification. L’Office de Tourisme a mis en place un soutien aux entreprises touristiques de la région pour les aider à devenir Biosphère. Vingt-six entreprises, dont le Manoir de la Tour, constituent la première cohorte.

Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, mais nous allons dans la bonne direction, estiment les professionnels du secteur du tourisme.

UNE CHUTE CERTIFIÉE

En janvier, le parc de la Chute-Montmorency est devenu le premier attrait de la région de Québec à obtenir la certification Biosphère dans la catégorie Tourisme de plein air.

« Nous considérons qu’il est de notre responsabilité de tendre vers l’exemplarité et d’analyser chaque geste et chaque décision sous l’angle du développement durable. C’est un beau défi que nous sommes heureux de relever chaque jour », a déclaré la directrice du parc de la Chute-Montmorency, Nancy Bolduc.

Le parc, qui reçoit plus d’un million de visiteurs par an, a réalisé 65 actions et 202 activités du Guide du tourisme durable pour mériter cette distinction.

Elle a entre autres rendu ses approvisionnements plus écoresponsables en favorisant l’achat local. Avec l’aide des citoyens, des élus et des organismes communautaires, le parc de la Chute-Montmorency mène diverses actions pour lutter contre le gaspillage alimentaire, favoriser l’accès au site et promouvoir de saines habitudes de vie.

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Parc de la Chute Montmorency

Cet article fait partie du magazine Entreprise Le Soleilégalement disponible en version électronique complète.

 
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