Les futurs surveillants de natation à l’épreuve des rollers landais

La houle frappait la plage de La Piste, à Capbreton, dimanche dernier, jour des derniers tests des futurs nageurs sauveteurs auxquels les vacanciers pourraient avoir affaire dans les semaines à venir. L’occasion d’un test grandeur nature, au milieu des vagues, pour la centaine de participants. Les conditions idéales pour un scénario : la barre délicate à franchir, le courant, la plage animée et le soleil qui brûle les yeux, pour l’épreuve de natation et de course à pied, tous les ingrédients sont réunis. Les départs avaient lieu toutes les vingt minutes, et chaque participant avait heureusement le temps de souffler entre deux séances.


Sur la ligne de départ, c’est la concentration avant la course dans le sable.

Arnaud Bernard/SO

Hervé Bouyrie, président du Syndicat mixte landais de gestion des bains (SMGBL) et maire de Messanges, est venu encourager les participants : « Nous avons cinq séances pour les préparer à la saison, quatre pour l’océan et une pour les lacs. Ici, nous sommes dans la dernière séance pour tester les sauveteurs en mer, dans de belles conditions, un peu techniques. Nous allons tester leur capacité à pouvoir surveiller nos plages pendant quatre jours. Nous les formons et les testons, car l’océan est ici si spécifique qu’il nécessite des compétences un peu spécifiques. Hier on a eu le jet dans l’océan depuis l’hélicoptère, on a des entraînements avec les pompiers, la gendarmerie, le Samu… A la fin, on les déclare ensuite aptes ou inaptes à postuler aux mairies. »


Pour les surveillants de natation, une paire de palmes est obligatoire.

Arnaud Bernard/SO

Absence de CRS cet été

Il faut dire que dans les rollers landais, les baigneurs en difficulté sont monnaie courante, et les interventions dans l’eau sont quasi-quotidiennes. Il faut donc être un excellent nageur et avoir une condition physique irréprochable. « Au départ, ils ont tous une formation comme le Brevet Supérieur de Sauvetage en Eau (BSSA), et nous complétons cette formation de base de sauveteur de piscine en réalisant des tests spécifiques. Bien sûr, cette année, il faudra compenser l’absence des CRS, à cause des Jeux Olympiques, donc nous avons recruté un plus grand nombre de civils que d’habitude. On arrive à près de 490 recrutements, sur les 600 candidats testés. »

Certains étaient déjà en place l’année dernière, mais répéter les tests d’aptitude ne fait pas de mal, même aux chefs de station, dont le lycra rouge est identifiable par rapport à ceux des autres concurrents, qui portent les couleurs de leur club de secours côtier. Beaucoup de Landais et de Basques, mais aussi des Bretons, des Normands et même un Gersois. L’âge moyen se situe entre 24 et 30 ans, même si certaines personnes plus âgées assurent également l’encadrement. « Beaucoup reviennent et gravissent des échelons en devenant chef de gare ou chef de gare adjoint. Il n’y a pas de limite d’âge, juste une condition physique. » Enfin, l’effectif est mixte, voire égalitaire.

Passé le premier drapeau, le peloton est encore compact avant la baignade.


Passé le premier drapeau, le peloton est encore compact avant la baignade.

Arnaud Bernard/SO

“Autant s’y préparer”

Stéphanie Barneix, chargée de mission au sein du syndicat et expérimentée dans ces tests d’aptitude, dévoile les principaux enjeux : « Il faut connaître leur capacité à affronter les vagues, ce sont donc des conditions parfaites. Ils partent de la ligne de départ, contournent un premier drapeau, se jettent à l’eau, contournent une bouée derrière le bar, puis reviennent, sortent de l’eau, reprennent la course derrière un autre drapeau, puis courent jusqu’à la ligne d’arrivée. . » Lors d’un sauvetage, il n’est pas rare de devoir courir un moment dans le sable avant de se mettre à l’eau.

Une fois dans l'eau, il faut contourner la bouée et revenir avec l'aide des vagues.


Une fois dans l’eau, il faut contourner la bouée et revenir avec l’aide des vagues.

Arnaud Bernard/SO

Un scooter des mers et un paddle surveillent l’exercice pour assurer la sécurité des participants.


Un scooter des mers et un paddle surveillent l’exercice pour assurer la sécurité des participants.

Arnaud Bernard/SO

De retour au barnum, les ordres d’arrivée sont enregistrés, une moyenne est établie et un classement est établi. Certains seront déjà sur leurs plages respectives la semaine prochaine, pour les vacances de printemps et l’ouverture de la surveillance sur certaines plages. “C’est vraiment dur aujourd’hui, mais ce sont aussi les conditions que nous aurons en intervention, alors autant s’y préparer”, dit un participant reprenant son souffle après la ligne d’arrivée.

Les amis sont là pour soutenir et encourager. Odile, venue encourager son fils, a du mal à le voir disparaître sous les vagues : « Il a raté son premier passage, c’était un peu dur de le voir aussi vaincu après la ligne d’arrivée. Je pense qu’il est entré dans l’eau un peu trop loin, et a été retardé par le courant. Là, il vient de terminer premier de sa deuxième course. Cet été, il a postulé pour être à Vieux-Boucau. »

Reprise de la course pour ce candidat, le premier sorti de l'eau.


Reprise de la course pour ce candidat, le premier sorti de l’eau.

Arnaud Bernard/SO

Stéphanie Barneix sait que la sélection sera rude : « Ils sont motivés, il n’y a pas que des Landais, certains n’ont jamais travaillé sur les plages ici. Quand le niveau est trop bas, il y a aussi les zones de baignade des lacs, mais aujourd’hui par exemple, nous avons eu deux abandons. Il y a une sélection, on a fait une course à pied, un sauvetage en planche, un sauvetage bouée-tube, un QCM, et cet après-midi ils ont les trois passages natation-run. A la fin, nous les classons, et avec les points qu’ils ont, nous délivrons ou non la capacité de sauvetage en océan. Nous, syndicat, recrutons nous-mêmes huit « flyers » pour effectuer des remplacements si nécessaire, durant l’été. »

Des amis sont venus encourager les candidats à la surveillance estivale.


Des amis sont venus encourager les candidats à la surveillance estivale.

Arnaud Bernard/SO

Le sprint final jusqu'à l'épuisement, sur la ligne d'arrivée.


Le sprint final jusqu’à l’épuisement, sur la ligne d’arrivée.

Arnaud Bernard/SO

Il faut quelques minutes à certaines personnes pour reprendre leur souffle.


Il faut quelques minutes à certaines personnes pour reprendre leur souffle.

Arnaud Bernard/SO

 
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