La Bourse suisse a retenu son souffle vendredi matin, tout comme d’autres places européennes et asiatiques, après les explosions signalées dans le centre de l’Iran. Ce que de hauts responsables américains ont décrit comme une attaque israélienne en représailles aux frappes de drones et de missiles contre Israël le week-end dernier a également fait légèrement grimper les prix du pétrole.
Téhéran a fait état de trois explosions près d’une base militaire à Qahjavarestan, une ville située entre Ispahan et son aéroport, au centre du pays, selon l’agence officielle Fars. Des drones ont été abattus, mais il n’y a eu aucune attaque de missile « jusqu’à présent », ont indiqué les autorités iraniennes. Les installations nucléaires basées dans la région d’Ispahan sont « totalement sûres », a indiqué l’agence Tasnim.
Le pétrole a également réagi négativement à ces annonces, mais a limité sa poussée matinale. Le Brent n’a augmenté que de 0,1% à 87,18 $ et le WTI de 0,4% à 83,07 $.
“Nous assisterons certainement à une nouvelle fuite vers les valeurs refuges avant la fin des échanges cette semaine, en raison des craintes d’une nouvelle escalade des tensions au cours du week-end”, a prévenu Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote, dans un commentaire de marche.
“La poudrière du Moyen-Orient est sur le point d’exploser”, prévient Frank Sohlleder, analyste pour Activtrades. Face aux craintes d’une escalade du conflit entre Israël et l’Iran, “les investisseurs ne doivent pas se rassurer et tous les regards se tourneront cet après-midi vers les Etats-Unis et les réactions” de Washington à ce nouvel épisode de tensions, a ajouté l’expert.
Les risques géopolitiques devraient rester au premier plan avec le vote samedi aux Etats-Unis à la Chambre des représentants d’une enveloppe de 61 milliards de dollars d’aide à l’Ukraine, essentiellement militaire, après des mois de blocage politique.
Vers 10h40, le SMI reculait de 0,55% à 11.168,70 points, après une ouverture en baisse de 0,77%. Le SLI a perdu 0,88% à 1820,57 points et le SPI a perdu 0,55% à 14.826,49 points.
La quasi-totalité des valeurs phares sont restées dans le rouge, à l’exception notable de Nestlé (+1,3%). Lors de l’assemblée générale du géant de l’alimentation jeudi, les actionnaires ont approuvé toutes les propositions du conseil d’administration, y compris l’élection de Geraldine Matchett au poste d’administrateur. La proposition de dividende de 3 francs par action, soit 5 centimes de plus que l’année dernière, ainsi que la réduction de capital ont également été acceptées.
Les deux autres poids lourds n’ont cependant pas échappé à la tendance générale négative, avec Roche (porteur -0,3%, bon -0,4%) et Novartis (-0,3%).
Genentech, la filiale américaine de Roche, a obtenu l’autorisation aux Etats-Unis du médicament Alecensa, son traitement adjuvant contre le risque de rechute chez les patients souffrant d’une forme de cancer du poumon à un stade précoce. Ce traitement réduit le risque de récidive ou de décès de 76 %.
Les plus fortes baisses ont été enregistrées par Geberit (-3,3%), ainsi que par les valeurs du luxe Swatch Group (-2,3%) et Richemont (-2,1%). Le spécialiste des sanitaires a été traité hors dividende de 12,70 francs.
Sur le marché plus large, Comet (-1,9%) a limité ses pertes. Le spécialiste des rayons X et des radiofréquences a souffert en début d’année d’une faible demande d’équipements de fabrication de semi-conducteurs, même si une amélioration se profile à l’horizon. Au premier trimestre, le chiffre d’affaires a chuté de 24,8% sur un an à 80,9 millions de francs.
Georg Fischer (-3,2%, hors dividende de 1,30 francs), Komax (-2,5%, hors dividende de 3 francs), Rieter (-3,1%, hors dividende de 3 francs), Bystronic (-4,1%, hors dividende de 12,00 francs). francs) et Coltene (-3,0%, hors dividende de 2,00 francs) ont bénéficié d’un traitement particulier. (AWP)
