À quel âge les hommes québécois ont-ils leurs enfants ? – .

Traditionnellement, les scientifiques étudient la fécondité du point de vue des femmes, et beaucoup moins du point de vue des hommes. Mais combien d’enfants les hommes ont-ils en moyenne ? Et à quel âge ? Pour la première fois, l’Institut de la statistique du Québec publie cette semaine une analyse de la fécondité masculine, de 1976 à 2022. Résumé en six points.


Publié hier à 19h00

1,39

1,39 enfants. Il s’agit de « l’indice synthétique de fécondité » des hommes du Québec pour l’année 2022. Autrement dit, si les hommes connaissaient les mêmes niveaux de fécondité tout au long de leur vie fertile qu’en 2022, ils auraient en moyenne 1,39 enfants. Il s’agit du taux le plus bas observé au cours des 20 dernières années. C’est en 1987 que l’indice le plus bas a été enregistré au Québec, avec 1,34 enfants par homme.

Multifactoriel

Cette baisse de la fécondité est observée dans plusieurs pays occidentaux, et plusieurs facteurs peuvent l’expliquer, indique la démographe Anne Binette Charbonneau, auteure de l’analyse. Premièrement, les gens ont tendance à reporter leurs projets familiaux (études, carrière, accès à la propriété, etc.), ce qui tend à limiter le nombre d’enfants qu’ils auront dans leur vie. « D’autres éléments peuvent y contribuer : réfléchissons aux transformations des dynamiques familiales et de couple, au climat social, au contexte économique, à la confiance en l’avenir », énumère-t-elle.

La fertilité

La fécondité des hommes (1,39) est légèrement inférieure à celle des femmes (1,49). Pour quoi ? Essentiellement parce qu’il naît un peu plus de garçons que de filles, et qu’il y a donc plus d’hommes que de femmes en âge de procréer. “On rapporte le même nombre de naissances à un plus grand nombre d’hommes”, explique M.moi Binette Charbonneau. Avant 1986, le rapport était inversé : la fécondité était un peu plus élevée chez les hommes. « Les premières cohortes féminines du baby-boom ont eu des enfants avec des hommes, souvent issus de cohortes plus âgées, donc moins nombreuses », explique Anne Binette Charbonneau.

Moyen-Âge

En 1976, les hommes les plus fertiles au Québec étaient ceux âgés de 25 à 29 ans, mais cela appartient au passé : depuis le tournant des années 2000, ce sont les Québécois âgés de 30 à 34 ans qui se reproduisent le plus. L’âge moyen à la paternité est passé de 30,3 ans en 1976 à 33,8 ans en 2022, soit une augmentation de trois ans et demi en 50 ans, similaire à celle observée chez les femmes. On pourrait penser que les hommes reportent leurs projets familiaux pour des raisons similaires à celles des femmes : études, carrière, sécurité financière.

>>>>

Trois ans, mais…

Lorsqu’un enfant naît au Québec, son père a en moyenne trois ans de plus que sa mère, un écart assez stable depuis 50 ans, et qui est représentatif de ce qu’on observe dans d’autres pays développés (de deux à quatre ans). . Cet écart varie toutefois en fonction de l’âge du père. Les jeunes pères (30 ans et moins) ont en moyenne pratiquement le même âge que leur partenaire. Mais après 30 ans, l’écart d’âge se creuse à mesure que l’âge du père augmente : un père de 40 ans a en moyenne cinq ans de plus que la mère, et un père de 50 ans a 13 ans de plus. . «Les hommes n’ont pas de limite biologique aussi clairement définie que celle des femmes», rappelle Anne Binette Charbonneau.

Dans le monde

Parmi les pays qui publient des données sur la fécondité masculine, le Québec se positionne de manière « intermédiaire », indique le démographe. La fécondité des hommes au Québec serait supérieure à celle des hommes en Suisse, en Norvège et en Allemagne, comparable à celle des hommes en Suède, et inférieure à celle des hommes en Australie et en France.

Consultez le bulletin sociodémographique « La fécondité masculine au Québec de 1976 à 2022 »

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Nos prévisions du jeudi 2 mai 2024
NEXT Rima Hassan à Vénissieux ce jeudi pour un rendez-vous très attendu