Saviez-vous ? Le seul disquaire indépendant des Landes est à Mont-de-Marsan

Saviez-vous ? Le seul disquaire indépendant des Landes est à Mont-de-Marsan
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jele côté un peu taquin, Philippe Vernay. Quand on ouvre la porte de sa boutique, entre deux bonnes blagues, on ne sait jamais s’il souffle le chaud ou le froid. Une chose est sûre : dans sa vie professionnelle, il a choisi la chaleur et abandonné le froid.

Né à Cannes, cet homme de 59 ans a quitté la Côte d’Azur où il s’était lancé dans le secteur de la climatisation pour s’installer dans les Landes et vivre de sa véritable passion : les disques vinyles.

« Quand je vendais des climatiseurs, je réservais un espace à l’arrière de mon magasin pour y mettre mes disques. Mais je ne savais pas si je pourrais en faire mon activité principale. Et c’est par hasard que ma femme a été mutée que je me suis lancé. Elle venait d’être nommée à Mont-de-Marsan. J’avais environ 5 000 disques. J’ai découvert cet emplacement le 21 août 2015 et j’ai ouvert le 3 septembre », débute Philippe Vernay.

« Et puis, j’aime bien cette rue de-Gourgues, elle me va. Il n’y a que des artisans, un peu comme moi : un boucher, un caviste, un boulanger. Il y a quelques mois, il y avait encore un horloger et un fromager. »

Le Clash comme cadeau de bienvenue

En entrant dans le Vinyl Kafé (1), on plonge directement dans l’univers rock qu’affectionne Philippe Vernay. Aux murs, des photos de Bowie – « le premier disque que j’ai acheté quand j’avais 14 ans était « Space Odity », je suis un grand admirateur » – de Velvet Undeground ou encore d’Eddie et les hot rods.

« Il y a aussi cette affiche originale du concert des Clash à Mont-de-Marsan en 1977. C’est André-Marc Dubos (2) qui me l’a offerte en cadeau de bienvenue lors de mon ouverture. Cela m’a beaucoup touché. Depuis, elle n’a plus bougé du mur. »

« J’aime cette rue De-Gourgues, elle me convient : il n’y a que des artisans, un peu comme moi »

Dans les caisses, les vinyles stockés. Chacun selon sa catégorie : rock bien sûr, mais aussi reggae, jazz, heavy metal, électro, funk, soul et disco. Et pour les fans, derrière une porte dérobée, tout un tas de variétés françaises et francophones. « Je dois désormais avoir près de 12 000 vinyles en vente. Vieux et nouveau. »

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Et il fonctionne ! Depuis près de dix ans, le magasin a trouvé son public. « Nous avons la chance d’être dans une ville qui a toujours eu une histoire avec le rock, donc il y a des fans. Il y a aussi un retour du vinyle qui y est pour beaucoup. Et puis, je suis le seul disquaire indépendant dans les Landes, donc ça crée une attente. »

Pour les collectionneurs

Samedi 20 avril aura lieu la Journée Internationale des Disquaires et du Vinyle, Record Store Day. Bien entendu, Philippe Vernay sera présent. Il s’agit d’un événement dont le but est d’inciter le public à se rendre dans les magasins. L’idée est née aux États-Unis en 2007 et a depuis fait des émules dans le monde entier.

« C’est un lieu de rencontre pour les collectionneurs et les passionnés. Chaque année en avril, les disquaires indépendants reçoivent des disques en édition limitée. Certains sont publiés à 300 exemplaires, d’autres à 5 000 exemplaires dans le monde. En France, on devrait en recevoir 400 à 500, et peut-être trois ou quatre pour les Landes. En fait, la cote du vinyle devient assez élevée. Il s’adresse donc à un public plutôt averti et qui en a les moyens, car c’est un peu plus cher. » Un objet rare et précieux.

(1) Pourquoi un K pour épeler le mot café ? L’histoire raconte que Philippe Vernay a repris quelques lettres de la marque précédente – une vapethèque appelée Klop in – pour faire les siennes, « en ajoutant quelques éléments car il manquait trois lettres ». (2) L’un des organisateurs des festivals punk de Mont-de-Marsan à la fin des années 1970.

 
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