« Nous avons un côté sportif de haut niveau, il faut répéter ce geste pour maintenir cette perfection »

« Nous avons un côté sportif de haut niveau, il faut répéter ce geste pour maintenir cette perfection »
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A Marthon (Charente), 45 artisans apprennent à travailler le cuir à l’école des savoir-faire Hermès. Ils ont entre 18 et 50 ans, pour certains, le travail artisanal est une découverte. En 18 mois d’apprentissage, ils concevront un sac de luxe.

Au son de la perle, ces apprentis artisans peaufinent leur pièce. Leur travail est minutieux, chacun s’occupe d’une seule pièce. Tous font partie de l’école du savoir-faire Hermès à Marthon (Charente). Ils ont entre 18 et 50 ans, avec des parcours très différents.

C’est le cas de Stéphane, ancien militaire dans la restauration. A 40 ans, c’est pour lui un changement de carrière. “J’étais en fin de carrière, j’ai dû me reconvertir professionnellement. Ce n’est pas facile, je retourne à l’école, mais j’aime ça..

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Ancien militaire, Stéphane a découvert le savoir-faire artisanal chez Hermès.

© Cécile Landais / France Télévisions

Depuis six mois, il perfectionne son savoir-faire artisanal. “C’est un honneur de dire que vous allez travailler pour une grande entreprise, d’être conscient des différents types de peau. Je n’y aurais jamais pensé« . Comme lui, ils sont 45 à être formés chez Marthon, des femmes et des hommes souhaitant rejoindre le géant français du luxe. Certains comme Jimmy avaient déjà un pied dans le métier. Sellier harnacheur sur selles de chevaux, Jimmy découvre le métier de maroquinier.Nous sommes beaucoup plus petits, beaucoup plus détaillés. Nous allions esthétique et qualité« .

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Jimmy apprend le métier depuis six mois.

© Cécile Landais / France Télévisions

Cette diversité des apprenants est une volonté de la maison Hermès. “C’est un atout, nous aimons ces cours de toutes origines, cela enrichit nos ateliers. Vous pouvez commencer à 18 ans ou plus de 50 ans. S’ils ont le talent et l’appétit, nous les accompagnerons tout au long de leur carrière.», admet Stéphane Pommier, directeur général de la division maroquinerie et sellerie artisanale Hermès.

A l’école du savoir Hermès, les apprentis sont formés sur un seul modèle : de la coupe du cuir à la finition des coutures. “Ensuite, dans une seule pièce, on retrouve tout le savoir-faire des autres modèles de maroquinerie. On les concentre sur une pièce pour qu’il y ait une répétition, une sorte d’entraînement. La répétition signifie qu’ils seront beaucoup plus à l’aise, qu’ils le feront plus rapidement et qu’ils auront un produit qui arrivera comme prévu aux clients.», reconnaît Bénédicte, formatrice à l’école Hermès.

Cette formation dure 18 mois. Le savoir-faire est l’un des piliers de cet artisanat de luxe. “Ce qui nous caractérise, c’est cette culture de l’artisan. Il s’agit de les aider à grandir dans le métier, à construire des modèles de bout en bout, à prendre des décisions, à développer cette autonomie.», souligne Stéphane Pommier.

Des qualités de travail, de personnalité, d’attitude, qu’Hermès recherche pour son identité. C’est sa culture d’origine. “Nous avons besoin d’artisans qui persévèrent face aux difficultés, qui sont patients, qui essaient toujours de donner le meilleur d’eux-mêmes et qui vont toujours plus loin en essayant de produire de belles pièces qui répondent à nos exigences. Nous essayons de leur transmettre tout cela au quotidien.», déclare Bénédicte. “On a un côté sportif de haut niveau, il faut répéter ce geste pour maintenir le niveau de perfection« .

Après, les erreurs sont permises, car la perfection prend beaucoup de temps. “Nous voulons des gens capables de se remettre en question. Notre technique est tellement avancée que de temps en temps, nous finissons par craquer un peu. Il faut savoir l’accepter et se remettre à niveau», selon le formateur de l’école Hermès.

Actuellement en premier niveau de formation, Jimmy et Stéphane devraient en fin d’apprentissage rejoindre l’un des trois sites Hermès : Nontron (Dordogne), Montbron (Charente) et bientôt la future maroquinerie de L’Isle-d’Espagnac. (Charentes). “Le succès de nos collections, de notre stratégie d’excellence à travers le monde pour ses articles fabriqués en France. On recrute, on forme chaque année, il faut du temps, de l’humilité pour répéter le geste, avant d’intégrer nos centres», rappelle Stéphane Pommier, directeur général de la division maroquinerie et sellerie artisanale Hermès.

Ces artisans en herbe sont un véritable vivier pour les usines du groupe Hermès. 260 maroquiniers doivent être recrutés pour le futur site de L’Isle-d’Espagnac. Grâce au savoir-faire inculqué à son apprenti artisan, Hermès assure les compétences et l’exigence, idéales pour confectionner des sacs à 3 400 euros, le prix d’entrée de gamme de ses productions.

 
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