Un voyage en première classe au Musical Club

Un voyage en première classe au Musical Club
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Le concert – dont l’entracte annoncé a été supprimé – devait durer 70 minutes. Nous avons finalement eu droit à 40 minutes de plus, si l’on prend en compte les deux rappels, soit l’air de ténor « Questa oquella » de Rigoletto de Verdi et le duo « Nuit d’hyménée » de Roméo et Juliette par Gounod.

Pati, qui a remporté le deuxième prix et le prix du public au Concours Operalia en 2015, est la plus connue des deux invitées de la soirée. Né aux Samoa en 1987, le ténor a grandi en Nouvelle-Zélande, où il a rapidement acquis une grande popularité au sein d’un trio de style opéra pop avec son frère et son cousin.

Amina Edris, originaire d’Égypte, a également déménagé très jeune dans le pays océanien, où elle a rencontré Pene Pati. La soprano s’est fait connaître ces dernières années avec deux enregistrements remarqués d’opéra français sous l’égide du Palazzetto Bru Zane.

Si les trois pays d’origine des chanteurs étaient représentés par la musique traditionnelle, la Grande-Bretagne, où ils ont étudié, était représentée par l’Irlande et Britten, et les États-Unis (ils ont fait un programme de jeunes chanteurs à San Francisco) par Bolcom et Heggie.

Last but not least, la France, leur lieu de résidence actuel, a été illustrée par Lili Boulanger et Duparc (trois mélodies chacun) et le duo du premier acte de Manon par Massenet. Tout cela – en ce qui nous concerne en tout cas – a été une découverte totale – et heureuse.

Les chansons maories et samoanes (la plupart accompagnées de Pati à la guitare ou au ukulélé) étaient entraînantes, sans être inoubliables, hormis peut-être l’émouvant La’u Lupe, chanté avec une belle simplicité par le ténor, au bord des larmes. Le chant égyptien apportait un heureux contraste avec ses couleurs jazz et orientales. Le tout a été présenté par les deux artistes en français.

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Les deux artistes étaient très généreux. (Caroline Grégoire/Le Soleil)

Les mélodies anglaises étaient toutes plus intéressantes les unes que les autres, notamment le rutilant Appel de la Terre de John Ireland et l’extrait émouvant du cycle Plus récent chaque jour de Jack Heggie, avec un texte d’Emily Dickinson. Les plus amusants Chansons de cabaret de William Bolcom a également permis à Amina Edris de se prêter à la comédie, allant même jusqu’à impliquer physiquement le pianiste dans son jeu.

Les mélodies françaises étaient les plus exigeantes du programme pour les deux chanteurs. Pene Pati s’est révélé plus vocalement dans les trois extraits du cycle Clairières dans le ciel de Lili Boulanger que dans le reste du programme. Si on le compare parfois à Pavarotti (on a pu comprendre pourquoi dans « Questa o quella »), le timbre et la maîtrise de la voix de tête évoquent ici forcément Nicolai Gedda.

En entendant sa compagne du Duparc, où se déploie un timbre à la fois sombre et cuivré, on pense à Régine Crespin (avec la manière dont elle partage un certain malaise dans les aigus). Si la diction et la musicalité ne manquent pas chez la soprano, on peut néanmoins regretter une influence scénique relativement limitée (en comparaison avec Pati notamment).

Au piano, Robert Mollicone, ami de longue date du couple depuis leur séjour à San Francisco, a bien cadré les choses, même s’il a semblé parfois trop réservé.

La saison du Musical Club se termine le 6 mai avec le Quatuor Brentano, le pianiste Jonathan Biss et le contrebassiste Joseph Conyers dans Beethoven et Schubert.

 
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