Les ministres silencieux face aux doléances du grand chef sur le pont de l’Île d’Orléans

Les ministres silencieux face aux doléances du grand chef sur le pont de l’Île d’Orléans
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Les ministres Geneviève Guilbault, aux Transports, Ian Lafrenière, aux Relations avec les Premières Nations et les Inuits, et Jonatan Julien, responsable des Infrastructures et de la région de la Capitale-Nationale, ont à leur tour refusé les demandes de réaction déposées par Le soleilJEUDI.

Jeudi matin dans nos pages, le grand chef de la Nation huronne-wendat n’a pas mâché ses mots envers le gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ).

Rémy Vincent juge inacceptable que la communauté autochtone voisine du Québec ne trouve pas de place pour ses entreprises au sein du projet de construction d’un nouveau pont à haubans pour relier l’Île d’Orléans à Québec.

M. Vincent parle du « discours hypocrite » du gouvernement Legault en termes de relations avec les Premières Nations.

« Depuis le premier jour, malgré les vœux pieux et les belles paroles des médias, nous n’en sommes pas là », a déclaré le grand chef de Wendake. «Je ne vois rien dans ce projet qui nous permettra d’être partenaires du gouvernement du Québec.»

Suivre les appels d’offres

Dans les couloirs du Parlement, le ministre Julien a semblé hésiter, avant de répondre de manière très succincte.

« Je ne ferai aucun commentaire à ce sujet. Il s’agit d’un processus d’appel d’offres dans lequel les soumissionnaires se soumettent.

— Jonatan Julien, ministre responsable de l’Infrastructure et de la Capitale nationale

Puis il a continué son chemin vers son bureau.

Les attachés de presse des ministres Guilbault et Lafrenière se sont ensuite renvoyés la balle, s’abstenant finalement tous deux de commenter.

Une Source proche du dossier révèle toutefois que des discussions sur la question auront bientôt lieu entre les représentants du gouvernement québécois et la communauté de Wendake. Mais il ne s’agit pas d’une rencontre entre décideurs.

Faites comme le gouvernement fédéral

Deux des trois partis d’opposition n’ont cependant pas tardé à commenter cette « occasion manquée », comme le dit le député de Québec solidaire, porte-parole des transports et de la Capitale-Nationale, Étienne Grandmont.

« La réaction du grand chef Vincent ne me surprend pas. Je n’ai jamais ressenti une immense sensibilité de la part du gouvernement à l’égard des revendications des Premières Nations », affirme M. Grandmont.

Indépendantiste, le solidaire Grandmont propose néanmoins d’adopter des mesures comparables à celles du gouvernement fédéral. C’est-à-dire une obligation pour les maîtres d’œuvre des grands projets de construction publique d’inclure un minimum de contenu issu des Premières Nations. Ottawa exige au moins 5 %.

« Il s’agit d’une occasion manquée de la part du gouvernement Legault dans ses processus d’approvisionnement. Le leadership doit venir du ministre responsable de ces questions [M. Lafrenière], qui doit sensibiliser ses confrères ministres. Cela montre un manque de sensibilité assez évident.

— Étienne Grandmont, porte-parole adjoint de Québec solidaire en transports et de la Capitale nationale

Porte-parole adjoint du Parti libéral du Québec pour les relations avec les Premières Nations et les Inuits, André Morin se demande « comment la CAQ a-t-elle pu ignorer les Premières Nations dans le développement d’un projet de l’ampleur d’un pont sur le fleuve Saint-Laurent ?

« Il s’agit d’une autre démonstration frappante de l’improvisation chronique de la CAQ dans tous ses projets de transport. Alors que nous répétons que le gouvernement doit entretenir des relations de nation à nation avec les Premières Nations, nous n’avons même pas la décence de les consulter et de les impliquer dans ce grand projet», a dénoncé M. Morin, dans une déclaration écrite.

Marchand reste prudent

Le maire de Québec s’est d’ailleurs montré plutôt discret sur la situation dénoncée par la communauté huronne-wendat.

Interrogé s’il considère, comme le Grand Chef, que le Québec est la province canadienne qui traite le moins bien les Premières Nations, Bruno Marchand n’a pas souhaité se manifester.

« C’est difficile à évaluer, car je ne connais pas la réalité des autres provinces, ou très peu, autrement qu’à travers les médias. Je ne vais pas m’avancer », a-t-il simplement commenté, avant de préciser que « nous, en tant que Ville, avons une très bonne entente avec la Nation huronne-wendat ».

 
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