« élan d’autorité », internats, élèves disruptifs… ce qu’il faut retenir du discours de Gabriel Attal

« élan d’autorité », internats, élèves disruptifs… ce qu’il faut retenir du discours de Gabriel Attal
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Rien dans ce voyage n’a été laissé au hasard. Ni la ville, marquée récemment par la mort de Shemseddine, 15 ans, tabassé près de son collège, ni le thème de son discours, sur « l’autorité au cœur de la République ».

Pour sa centième journée à Matignon, accompagné des ministres Nicole Belloubet (Éducation) et Éric Dupond-Moretti (Justice), de la ministre déléguée Sarah El Haïry (Enfance, Jeunesse, Familles) et de la secrétaire d’État Sabrina Agresti-Roubache (Ville et Citoyenneté), Gabriel Attal a prononcé un long discours ce jeudi à 11 heures devant la mairie de Viry-Châtillon (Essonne).

Vers un « élan d’autorité »

Le locataire de Matignon a d’abord tenté d’expliquer les violences qui touchent certains adolescents. Pour lui, les parents ont un rôle à jouer et une responsabilité. Le Premier ministre a notamment cité le rôle des réseaux sociaux, un « entrisme idéologique », un repli sur soi, mais aussi « la faiblesse de nos réponses passées » qui laissent entrevoir un échec de l’autorité.

Il a également déploré « l’addiction de certains de nos adolescents à la violence », appelant dès lors à « un véritable sursaut d’autorité » pour « inverser cette forme de spirale d’affaiblissement de l’autorité ».

« Il y a deux fois plus d’adolescents impliqués dans des coups et blessures, quatre fois plus dans le trafic de drogue et sept fois plus dans des vols à main armée que dans la population générale », a énuméré le Premier ministre.

« Donner du pouvoir aux parents démissionnaires »

Gabriel Attal veut miser sur l’éducation pour éviter que les jeunes ne « tombent dans la délinquance ». Il promet d’aider les parents, notamment les mères célibataires, et de « responsabiliser les parents démissionnaires », y compris ceux qui ont quitté le foyer, en leur demandant de participer solidairement à la réparation des dégâts causés par leur enfant.

Il évoque la mise en place de travaux d’intérêt général pour les parents qui se soustraient à leurs obligations parentales. S’ils n’ont pas encouragé leur enfant à se présenter à une convocation au tribunal, ils pourraient également être condamnés à une amende.

Les internats, pour prendre « le mal à la racine »

Autre annonce : le Premier ministre veut obliger les élèves à être présents à l’école entre 8 heures et 18 heures, « notamment dans les quartiers prioritaires ». Il veut aussi profiter des travaux menés ces dernières semaines sur les internats, où il souhaite que les jeunes soient envoyés en cas de déviation, « contre la spirale de la délinquance »

« Huit semaines » pour mener à bien le « travail collectif »

Gabriel Attal laisse huit semaines au gouvernement pour mener un travail collectif, afin de retrouver un « élan d’autorité ». Une mise à jour des progrès aura lieu dans quatre semaines. « Tout le monde sera réuni autour de la table pour mener des travaux scientifiques, politiques et techniques », a proclamé le Premier ministre.

Des mesures « en classe »

Cette dernière souligne également le rôle de l’éducation dans la lutte contre la délinquance. D’un point de vue sécuritaire, il dit vouloir « protéger les écoles et leurs abords ». Mais il juge aussi que « la bataille pour l’autorité se gagne dans les classes ». Or, « pour être respectée, une règle doit être comprise », assure le Premier ministre.

350 écoles supplémentaires seront sécurisées

Trois cent cinquante écoles supplémentaires verront leur sécurité renforcée, en plus des 150 ayant déjà bénéficié d’une telle mesure, a confirmé ce jeudi le Premier ministre Gabriel Attal.

“L’école doit rester un sanctuaire, où la violence n’a jamais sa place”, a insisté le chef du gouvernement de Viry-Châtillon (Essonne), expliquant que cela impliquait “d’abord protéger les écoles et leurs abords”.

“150 établissements identifiés comme les plus à risque” ont déjà “vu leur sécurité renforcée”, a-t-il précisé, et “350 établissements supplémentaires seront accompagnés prochainement”.

L’identification de ces 350 établissements figurant parmi « les plus sensibles » sera « achevée dans les prochains jours et les moyens arriveront très rapidement par la suite. (…) J’y veillerai personnellement», a affirmé le chef du gouvernement.

Des perturbateurs « sanctionnés » dans l’obtention de leurs diplômes

Il appelle donc à la mise en place de mesures de bon sens dès la prochaine rentrée scolaire : « Se lever lorsqu’un professeur entre dans la classe, impliquer les élèves dès le plus jeune âge dans les tâches communes », notamment. Gabriel Attal propose également une mesure sur laquelle la consultation engagée va se pencher : faire inscrire une note dans les dossiers des étudiants perturbateurs.

En clair, les étudiants perturbateurs seront « sanctionnés » dans l’obtention de leurs diplômes, a annoncé Gabriel Attal, avec une mention de « fauteur de troubles » inscrite dans le dossier Parcoursup des étudiants concernés.

Un plan de lutte contre la drogue

« Lutter contre la dérive d’une partie de notre jeunesse, c’est lutter contre la drogue », affirme Gabriel Attal qui promet un nouveau plan de lutte contre les stupéfiants, faisant référence aux plans « Carré net XXL », en cours depuis le mois de mars en .

Apparitions immédiates et travail pédagogique

Gabriel Attal suggère également « que les jeunes à la dérive se présentent immédiatement » pour comprendre les règles. Il annonce également que la circulaire sur les mesures de travail éducatif, l’équivalent des travaux d’intérêt général pour les mineurs de moins de 15 ans, sera signée dans les prochains jours pour une entrée en vigueur après les vacances de printemps.

Il sera également désormais possible d’exiger une garde de nuit pour certains mineurs dans les établissements scolaires de placement.

Une mesure de composition pénale spécifique

Gabriel Attal a annoncé la création d’une « mesure de composition pénale » destinée à permettre aux mineurs de plus de 13 ans de plaider coupable. En clair, « pour certaines infractions, si un jeune reconnaît les faits et accepte la sanction, il sera désormais possible de la mettre en œuvre sans attendre un procès », précise son entourage.

Le débat ouvert sur « l’excuse minoritaire »

Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti va « ouvrir le débat » pour voir si des « atténuations » à « l’excuse minoritaire », principe qui fait qu’un mineur est puni moins sévèrement qu’un adulte, sont « possibles » et « souhaitables ». , a annoncé Gabriel Attal. Le ministre de la Justice envisagera également de mettre en place « une comparution immédiate devant le tribunal pour les jeunes à partir de 16 ans » au lieu de 18 ans, a indiqué le Premier ministre.

Pour le suivi des jeunes inscrits sur les réseaux sociaux

Le Premier ministre s’est également prononcé en faveur d’un contrôle « réel et effectif » de l’âge des jeunes inscrits sur les réseaux sociaux, revenant sur sa volonté d’instaurer une majorité numérique fixée à 15 ans.

Justice et éducation

Ce discours a été l’occasion pour l’ancien ministre de l’Éducation de poursuivre sur un sujet déjà mis en avant dans sa déclaration de politique générale. Le 30 janvier, devant l’Assemblée nationale, il était alors revenu sur les émeutes urbaines d’une rare violence qui avaient embrasé villes et quartiers au début de l’été 2023. Et avait prononcé une phrase restée dans les mémoires, qu’il a répété ce jeudi : “tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l’autorité, on t’apprend à la respecter”.

Avant de prononcer son discours ce jeudi, le Premier ministre s’est entretenu avec les équipes et bénéficiaires de la MJC de Viry, selon Matignon. « Nous avons vécu ici un drame terrible, nous assistons à une forme de violence effrénée », a-t-il déclaré à plusieurs adolescents rencontrés à son arrivée sur place.

Mercredi, en Conseil des ministres, Emmanuel Macron a demandé à son gouvernement d’engager une concertation pour trouver des solutions à « l’émergence d’ultra-violences », notamment chez les plus jeunes. Il appartient au Premier ministre d’entamer les discussions avec les groupes parlementaires et les différentes parties prenantes, dans le but d’aboutir à un projet de loi avant l’été.

La 100e journée de Gabriel Attal à Matignon se terminera par un long entretien accordé à BFMTV, dans lequel il devrait rappeler sa méthode : faire preuve de « lucidité » et même « reconnaître » ce qui a fonctionné ou pas depuis 2017 puis « prendre des décisions » potentiellement « difficiles et radicales ». » et « surtout, mettez-les en œuvre ».

 
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