Après l’annonce samedi de l’arrestation de trois jeunes âgés de 15, 16 et 18 ans soupçonnés d’activités terroristes, reportage en Suisse alémanique pour tenter de comprendre le processus de radicalisation de ces mineurs.
Début avril, à Neuhausen, petite ville de Schaffhouse au bord des chutes du Rhin, deux adolescents âgés de 15 et 16 ans ont été arrêtés. Ils auraient planifié des attentats à la bombe et soutenu le groupe État islamique.
Leurs camarades de classe “ont remarqué qu’ils disaient parfois des choses étranges, écrivaient des choses étranges, par exemple, à propos du groupe Etat islamique”, explique dans le 19h30 un habitant qui connaît ces jeunes ayant fréquenté le lycée de la ville.
« Ce sont des garçons entre 15 et 16 ans. Je trouve ça sérieux», note le kiosque local.
Les arrestations se multiplient
Les arrestations de jeunes soupçonnés d’extrémisme jihadiste se sont multipliées ces derniers mois en Suisse. Outre les trois début avril à Schaffhouse et en Thurgovie, trois autres mineurs ont été arrêtés début mars entre Vaud et Genève.
>> Relisez : Trois mineurs soupçonnés d’avoir des liens avec l’extrémisme jihadiste arrêtés en Suisse romande
Par ailleurs, un jeune sympathisant de l’EI, âgé de 15 ans, est passé à l’action début mars et a poignardé un juif à Zurich.
>> Lire : L’agresseur du juif orthodoxe de Zurich s’est radicalisé en Tunisie et sur Internet
Des jeunes aux « dispositions violentes »
Selon les autorités fédérales, ces mineurs se radicalisent souvent sur internet et rapidement. Fasciné par la violence propagée par les vidéos du groupe État islamique ou les discours des prédicateurs salafistes.
Pour Jérôme Endrass, psychologue légiste à Zurich et spécialiste des jeunes extrémistes, Internet ne suffit pas à lui seul à les radicaliser. « Les jeunes qui se radicalisent sont des jeunes qui ont déjà un tempérament violent, qui veulent déjà passer à l’action et qui, probablement, le feraient de toute façon. Mais ils cherchent un prétexte. Et le prétexte qu’ils trouvent dans les vidéos de l’Etat islamique. »
L’exposition à la propagande djihadiste peut radicaliser les mineurs, en particulier ceux qui sont socialement isolés ou psychologiquement instables, et les inciter à recourir à la violence. Le CRS estime qu’une augmentation du nombre de suspects et d’auteurs d’actes délictueux mineurs et juvéniles est probable.
Le Service fédéral de renseignement (SRC) s’attend également à une augmentation des cas. «Bien que le nombre de mineurs radicalisés en Suisse soit faible par rapport aux autres pays européens, les conséquences peuvent être graves et conduire au recours à la violence terroriste», écrit-il.
Pour la CRS, le scénario terroriste le plus plausible sur le territoire suisse est actuellement celui d’un acte de violence perpétré par un individu isolé inspiré par le djihadisme.
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Reportage TV : Julien Guillaume, Peter Muck
Adaptation Web : réseau local