indemnisation posthume pour un patient coronarien, après sa fin de vie cauchemardesque

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Par Éditorial La Roche-sur-Yon
Publié le

17 avril 24 à 9h45

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LE tribunal administratif de Nantes a condamné le centre hospitalier de La Roche-sur-Yon à indemniser le « préjudice moral » subi par un patient de 78 ans décédé en soins palliatifs après une opération qui a entraîné perforation de son estomacen 2016.

Récidive du cancer

Ce septuagénaire a été suivi dans le cadre du récidive d’un cancer digestif graveDiagnostiqué et soigné depuis 2014 : sa maladie était devenue « incurable » en raison de sa « progressivité ».

Une tumeur obstruait « presque complètement » la « lumière œsophagienne ».

Il a donc été fait insérer, le 7 juillet 2016, une « prothèse œsophagienne » destinée à « promouvoir son alimentation », ce qui était en passe de devenir « impossible ».

Le ventre perforé

Mais dès le lendemain de l’opération, le patient présentait « des douleurs très importantes » : un scanner a révélé que la prothèse avait provoqué « une perforation de la partie supérieure » du ventre.

Le même jour, en début d’après-midi, il avait été réopéré pour extraire cette prothèse et suturer la perforation digestive, mais un échantillon biologique a révélé la présence d’une bactérie.

Il ne reste plus rien à essayer

“Malgré diverses interventions et traitements médicaux” destinés à soigner son “insuffisance hémodynamique incontrôlable” alors qu’il était “en réanimation”, son état s’était “dégradé rapidement” et aucune “ressource chirurgicale” n’a pu stopper la situation.

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Le patient avait donc finalement bénéficié de « soins palliatifs » et était décédé le 16 juillet 2016.

Un accident médical « sans faute » pour l’hôpital

Son épouse et ses enfants ont alors présenté « une demande d’indemnisation » à la Commission de conciliation et d’indemnisation (CCI) des Pays de la Loire. Après avoir commandé une expertise médicale, elle a cependant émis « un avis négatif » à leur demande.

La famille avait donc a mandaté un autre expertchirurgienne viscérale à la clinique de l’Estuaire à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), qui a remis son rapport le 2 septembre 2019. Elle a ensuite, a saisi le tribunal administratif de Nantes afin d’obtenir réparation.

La veuve et les orphelins estimaient que le personnel de l’hôpital avait a failli à « son obligation de prodiguer des soins conformes » et en « suivi » postopératoire.

Son “retard de diagnostic” avait également entraîné “une perte de chance (…) de survivre” que l’expert avait estimée à “20%”.

La famille dénonce le manque d’information

La famille du septuagénaire a également critiqué l’hôpital de La Roche-sur-Yon pour avoir a commis une « faute » en ne remplissant pas « son obligation d’information conforme »notamment en ce qui concerne les « risques et complications possibles ».

“Le chirurgien et l’anesthésiste n’arrêtaient pas de lui répéter que c’était une intervention bénigne”, a déploré sa famille.

Ils ont donc estimé qu’ils pouvaient être indemnisés du « préjudice moral causé par l’impréparation », du « déficit fonctionnel temporaire », des « souffrances endurées », du « préjudice causé par l’anxiété » subi par leur père, mais aussi des « frais funéraires ». . et leurs propres dommages moraux.

Dommage moral dû au manque de préparation

La perforation digestive est une complication connue de la chirurgie de prothèse œsophagienne.

Le tribunal administratif de Nantes dans un jugement en date du 1er février 2024 qui vient d’être rendu public

Le personnel soignant a également « manqué à son devoir d’information », selon lui, à la lecture des pièces du dossier.

Or, en l’absence d’une telle prothèse, la « sensation de blocage ressentie à la déglutition » « continuerait d’évoluer localement » et « conduirait rapidement à une obstruction complète de la lumière de son œsophage » et donc à une « impossibilité de déglutition » pour le patient, rappellent également les juges.

Il n’y avait également “plus de traitement général disponible”, selon les deux experts médicaux, et son espérance de vie pouvait être estimée “entre six et neuf mois” tandis que la prothèse lui permettait de “continuer à manger”.

La seule alternative aurait représenté une intervention « plus lourde », tout aussi risquée et présentant « moins de confort ». L’expert contacté par la famille avait également souligné qu’il était « très improbable » que le patient se soit « échappé » de cette pose même si « le risque de perforation digestive avait été abordé » plus explicitement.

« Le manquement fautif de l’établissement de santé à son obligation d’information n’a pas, en l’espèce, privé le requérant de toute chance d’éviter ce risque en renonçant à l’opération », concluent les magistrats. .

2000 € d’indemnité accordée

En revanche, le « préjudice moral d’impréparation » subi par le patient peut être réparé : les juges ont donc accordé à sa famille 2 000 €, mais ont rejeté le reste de leurs demandes d’indemnisation.

L’établissement de santé devra payer le même montant pour les frais d’intervention.

CB /PressPepper

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