Konrad Sioui ne ferme pas la porte à un retour en politique

Konrad Sioui ne ferme pas la porte à un retour en politique
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L’ancien grand chef de Wendake ne ferme pas la porte à se présenter aux prochaines élections, mais avoue particulièrement apprécier sa vie actuelle qui l’occupe déjà beaucoup.

Le règne de 12 ans de Konrad Sioui a pris fin en octobre 2020 lorsque Rémy Vincent l’a emporté avec seulement 109 voix (52% des voix). Mais en février dernier, M. Vincent a annoncé qu’il ne briguerait pas un autre mandat.

« Depuis que Rémy a annoncé sa démission, cela a presque ouvert la période électorale. Une semaine plus tard, Stéphane Picard annonçait qu’il présenterait un programme élaboré. Jennifer O’Bomsawin a également dit qu’elle y réfléchissait», raconte M. Sioui.

«Je n’en suis pas encore là», dit-il. J’ai beaucoup de travail, j’écris un livre. Honnêtement, je n’ai pas fermé la porte ni réfléchi. En même temps, je vais bien maintenant. Le grand chef est captivant. Funérailles le samedi matin, visites aux malades dans les hôpitaux le dimanche. On écoute les gens, c’est presque un confessionnal. Et il faut négocier avec le gouvernement, les questions territoriales, ça prend beaucoup de temps.»

Une bonne guerre

Pour expliquer pourquoi il ne se représenterait pas, l’actuel grand chef, Rémy Vincent, a évoqué avoir atteint les objectifs qu’il s’était fixés. L’un d’eux était le travail d’équipe, qui, selon lui, faisait défaut sous le régime précédent.

«Nous avons travaillé en équipe pendant au moins les deux années où nous avons siégé ensemble [au conseil], répond Konrad Sioui en riant. Le travail d’équipe a toujours été ma marque de fabrique. C’est classique, c’est normal qu’il veuille s’imposer. Tout le monde veut promouvoir ses idées et nous devons l’accepter.

Occupé

M. Sioui ne chôme pas depuis sa défaite aux élections de 2020. Il a notamment servi un mandat de deux ans au comité consultatif du Commissariat à la magistrature fédérale et est en lice pour en obtenir un nouveau.

Konrad Sioui en 2018 à Wendake.

Archiver des photos

« J’ai aimé, c’est quelque chose d’important. Nous n’avons pas la responsabilité de choisir, mais le mandat d’analyser les candidatures des juges et de faire des recommandations.

« J’ai également été nommé au comité chargé d’identifier les candidats susceptibles de devenir juges à la Cour suprême », poursuit-il. Sur 20 candidats, nous en avons identifié trois. J’ai été très heureux de voir que le gouvernement a choisi Michelle O’Bomsawin, une Abénakise. Pour la première fois dans le Canada contemporain, un membre des Premières Nations siégeait à la Cour suprême. La démocratie législative se porte très bien au Canada.

En écrivant

Konrad Sioui espère terminer cet été son livre en grande partie autobiographique.

« Ce sera un livre sur l’expérience, ma vie, les chemins que j’ai suivis, ceux que j’ai parcourus. Je fais venir quelques personnes qui ont travaillé avec moi et qui parlent également d’amitiés et des relations que nous construisons », dit-il.

La décision Sioui de la Cour suprême sera également discutée. Avec trois de ses frères, Konrad Sioui demande d’appliquer le traité signé en 1760 avec le général James Murray garantissant aux Hurons-Wendat le « libre exercice de leur religion, de leurs coutumes et de leur libre-échange ».

« Nous avons passé 10 ans au tribunal. Je parle aussi des effets de ce dossier pour les Premières Nations du Québec et du Canada et des fondements juridiques. Il y a une histoire là-dedans», dit-il.

M. Sioui donne également un cours à l’École nationale d’administration publique (ÉNAP) sur la notion de vérité-réconciliation et la déclaration des droits des peuples.

Dans le bain avec la SAAQ

Mais le dossier qui l’occupe le plus est probablement celui de la SAAQ, dont il est président du conseil d’administration. Inutile de rappeler ici les bouleversements que traverse la société d’État depuis la mise en place d’un nouveau système informatique qui lui a causé bien des maux de tête au cours de l’année écoulée.

« C’est bien mieux qu’avant. […] Nous avons changé le PDG et les membres du conseil d’administration. Nous devons être à la hauteur des espoirs qui ont été placés en nous », admet-il humblement.

Konrad Sioui a participé à la messe à la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré en juillet 2022, avec le pape François.

Photo d’archive, Jean-Luc Lavallée

« Les changements numériques ne sont pas simples. Nous sommes dans un processus qui va durer encore plusieurs années. Il faut s’adapter à quelque chose de nouveau et cela ne se fait pas sans heurts et sans que la machine ne déraille. Mais nous devons le remettre sur les rails. Mes années de leadership m’ont aidé. Je ne suis pas un spécialiste du numérique, je ne suis pas le plus grand économiste de la planète. J’ai mes points forts, les autres autour de moi ont les leurs. Dans l’ensemble, c’est censé donner des résultats. C’est l’esprit dans lequel nous travaillons. Il faut s’encourager. Au Québec, nous sommes capables de relever n’importe quel défi», dit-il.

Il souligne également qu’avant les changements numériques, la SAAQ avait son lot de problèmes, notamment au niveau des files d’attente.

Disponibilité

S’il affirme n’avoir pas encore réfléchi à son avenir politique, son discours semble l’en éloigner, compte tenu de toutes ses occupations actuelles.

« Nous devons faire ce que nous devons faire. Un travail de grand patron prend tout votre temps. Cela prend aussi du temps en famille », conclut-il.

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