treize associations de défense des migrants dénoncent les pratiques administratives de la préfecture

treize associations de défense des migrants dénoncent les pratiques administratives de la préfecture
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Un jeune père ivoirien, embauché en CDI comme cuisinier dans un restaurant à Tours en novembre 2023, sous la menace d’être contraint de quitter le territoire français (OQTF) en décembre. Une jeune Camerounaise victime des réseaux de prostitution, qui a porté plainte contre son proxénète en 2023, a demandé à quitter le territoire en mars 2024, même si elle réclamait une admission exceptionnelle au séjour. Une famille albanaise en France depuis sept ans qui pensait avoir coché toutes les cases pour la régularisation, ciblée depuis septembre par une OQTF.

Soigneusement rassemblés dans des pochettes colorées, les dossiers barrés de ces quatre lettres pleines de sens s’entassent dans les locaux des associations d’aide aux migrants d’Indre-et-Loire. Les questions laissées sans réponses, les situations inextricables aussi.

Des centaines de fichiers non traités

Face à ce qu’ils considèrent être « violations des droits des étrangers », treize associations (1) réunies au sein de la Coordination des Migrants d’Indre-et-Loire ont décidé, lundi 15 avril 2024, d’interpeller publiquement le préfet. Dans une lettre datée du 1euh Février 2024, restés sans réponse, ils expriment leur incompréhension face à la « refus systématiques d’enregistrer les demandes de titre de séjour »à « des refus massifs et indifférenciés » premières demandes déposées entre septembre 2022 et juin 2023, et un retard « un an pour traiter les demandes », alors que le délai légal est de quatre mois. Selon ces associations, environ 500 dossiers auraient été “mettre de côté” au cours de cette période.

Les treize associations de la Coordination des Migrants ont rendu publique, ce lundi 15 avril, la demande d’explications adressée au préfet d’Indre-et-Loire en février 2024, restée sans réponse jusqu’à aujourd’hui.
© Photo NR, Mariella Esvant

« Il y a toujours eu des dysfonctionnements, des délais manqués, mais jamais dans ces proportions en Indre-et-Loire. » explique Lucie Garasa, avocate à la Cimade. Avec des conséquences pour les personnes concernées que les associations constatent au quotidien : « Si la préfecture n’accorde pas le droit au séjour, cela les prive de tous leurs autres droits : au travail, au logement, à une vie privée et familiale digne »énumère le représentant de l’antenne régionale de l’association de défense des droits des migrants.

L’exemple de cet Ivoirien de même pas 30 ans, qui a gagné la confiance d’un restaurateur tourangeau est éloquent : privé de titre de séjour, il ne peut plus travailler ni signer de bail pour loger sa famille. “Il avait un salaire mensuel, aurait pu louer un appartement, mais sans papiers, il doit dépendre d’un hébergement d’urgence”déplore Damien Coiffard.

Malgré des dossiers solidement constitués, aucune des demandes de titre de séjour déposées dans le cadre d’un apprentissage avec l’aide des bénévoles de La Table de Jeanne-Marie n’a abouti pour cette année scolaire 2023-2024.
© Photo NR, Mariella Esvant

« Maltraitance institutionnelle » ?

La bénévole de La Table de Jeanne-Marie constate également que les dossiers déposés avec l’aide de l’association dans le cadre d’un apprentissage, “pour les jeunes qui ont déjà trouvé un employeur”sont « systématiquement refusé ». « L’année précédente, sur 31 dossiers que nous avons suivis, 26 titres de séjour avaient été accordés. Cette année, aucun. souligne Damien Coiffard.

En mai 2023, La Table de Jeanne-Marie et le Réseau Éducation sans frontières (RESF) avaient déjà tiré la sonnette d’alarme lorsque la fermeture administrative du restaurant Le Chien Fou, à Tours, avait mis en lumière la situation précaire de ces apprentis dont le dossier était attendu. traitement pendant plus de quatre mois, sans même qu’un récépissé ne leur soit remis. La préfecture a plaidé « incomplétude des dossiers ».

Par solidarité, les représentants de la coordination des migrants entendent dénoncer une forme de « maltraitance institutionnelle » des services de l’État en Indre-et-Loire, raconte Patrick Bourbon, bénévole au Réseau Éducation sans frontières (RESF) en Indre-et-Loire.

Sollicitée, la préfecture d’Indre-et-Loire n’a pas répondu à nos sollicitations.

(1) Cimade, Skola 37, Emmaüs Cent pour Un, Acat, Chrétiens Migrants, Ammi-Val d’Amboise, Entraide et Solidarités, JRS Welcome 37, Secours catholique – Caritas France, Barque vers l’avenir, Utopia 56, La Table de Jeanne-Marie, Réseau Éducation Sans Frontières.

 
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