critiqué par Radio-Canada, un expert persiste

critiqué par Radio-Canada, un expert persiste
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Malgré les critiques et les insinuations visant à miner sa crédibilité, un expert persiste et signe en affirmant que Radio-Canada a « induit le public en erreur » en diffusant un reportage choquant qui pourrait maintenant coûter des millions à la société d’État.

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« Pour moi, il y a eu une transgression du principe d’exactitude [en journalisme]cela a induit le public en erreur», a déclaré Marc-François Bernier, critiquant le «sensationnalisme» de Radio-Canada, ce mardi au palais de justice de Montréal.

Pour une deuxième journée, l’expert en journalisme était à la barre des témoins dans le procès civil en diffamation de 3 millions de dollars intenté par 42 policiers de la Sûreté du Québec contre Radio-Canada. Au cœur de la contestation se trouve un reportage de l’émission Enquête intitulé Abus de la SQ : les femmes brisent le silence et diffusé en 2015.

La journaliste Josée Dupuis a donné la parole à des femmes autochtones de Val-d’Or, en Abitibi, qui affirment avoir été victimes de violence physique et sexuelle de la part de policiers.

Cette enquête provoque une onde de choc, contribuant à la création de la Commission Viens sur les relations entre les Autochtones et les services publics.

La journaliste Josée Dupuis (à droite) lors de sa visite au palais de justice de Montréal ce jeudi 21 mars 2024. Elle témoigne au procès des policiers de la SQ à Val-d’Or qui l’accusent de diffamation en lien avec le reportage de l’émission « Enquête » à Radio-Canada intitulée « Abus de la SQ : les femmes brisent le silence » et diffusée en 2015.

Photo Michaël Nguyen

Un expert critiqué

Une enquête policière a été ouverte, mais elle n’a pas pu déboucher sur des poursuites pénales faute de preuves suffisantes. Pour les policiers impliqués dans le procès en diffamation, l’information est carrément fausse.

Et pour l’expert Bernier, si la prémisse du rapport méritait d’être explorée, il ne suffisait pas de diffuser un reportage.

« De nombreuses allégations sont diffusées sans corroboration, sans même un processus de corroboration », a commenté l’expert dans son rapport, rappelant l’importance de vérifier les faits.

En contre-interrogatoire, l’avocate de Radio-Canada, Me Geneviève Gagnon, a toutefois œuvré à miner la crédibilité de M. Bernier, en rappelant plus ou moins subtilement que cela faisait des années qu’il n’exerçait plus la profession. .

Me Geneviève Gagnon, avocate de Radio-Canada, ce 7 février 2024 au palais de justice de Montréal, dans le cadre du procès civil en diffamation de 42 policiers de Val-d’Or qui réclament 2,9 millions de dollars à Radio-Canada, en lien avec un reportage de l’émission « Enquête » publié en 2015. PHOTO MICHAËL NGUYEN

Photo Michaël Nguyen

“Il a une manière théorique d’appliquer les règles”, a-t-elle déclaré à l’ouverture du procès civil.

Et ce mardi, elle lui a posé des questions sur sa façon de travailler « à l’époque », ainsi que sur les références contenues dans son rapport, dont certaines proviennent d’experts « qui n’exerçaient pas la profession de journaliste ».

Connaissance des peuples autochtones

Loin de se dérober, l’expert a maintenu sa position selon laquelle même si le sujet du reportage était « d’intérêt public », il y avait un manque de corroboration de la part du journaliste concernant les abus présumés des policiers.

Interrogé de toutes parts par Me Gagnon reconnaît cependant que le sujet du rapport est d’intérêt public. Et lorsque l’avocat l’a interrogé sur ses connaissances des peuples indigènes, il a reconnu n’avoir fait aucune recherche sur le sujet.

“J’ai commenté la crédibilité d’une Source d’information”, a-t-il répondu, rappelant qu’un journaliste doit “avoir de la compassion, mais sans ternir son action”.

Plus tôt lors du procès, la journaliste Josée Dupuis affirmait avoir cru les femmes interviewées parce que « elles ne disaient pas toutes la même chose » ou parce que « ce n’était pas dit sur un ton belliqueux ».

Elle a toutefois reconnu une erreur concernant une femme qui affirmait avoir été violée par un policier 20 ans plus tôt. Il ne pouvait toutefois pas travailler pour la SQ puisqu’à l’époque, il ne pouvait s’agir que de la police municipale.

“Elle le savait, avant la sortie du rapport”, a expliqué l’expert, rappelant que le but du journalisme était finalement de “bien informer le public”.

Le procès, devant le juge Babak Barin, se poursuit toute la journée.

 
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