Cela séduit bien plus que la natation, le tennis ou l’équitation. 12 % des licences délivrées chaque année sur l’île concernent le tir sportif. Au total, plus de 6 000 personnes sont inscrites dans un club de tir. La pratique a connu un essor spectaculaire après les attentats contre la France en 2015.
Sur la première place du podium, en Corse comme ailleurs en France, c’est le football qui se démarque. Une hégémonie qui ne surprendra personne, alors qu’une licence sur cinq concerne le football.
C’est alors que les Insulaires se démarquent assez nettement du reste du pays.
En deuxième position, on retrouve le tir sportif.
En France, la pratique du tir sportif arrive en 14ème position, loin derrière la voile, le golf, l’équitation et la gymnastique.
En Corse, elle représente au contraire plus d’une licence sur dix.
Il existe 29 clubs de tir en Corse, et 6 080 pratiquants.
En 2010, ce chiffre était deux fois moins élevé.
René Biechelin est le président du Bastia Teghime Tir Club depuis 2005. Et pour lui, cette hausse spectaculaire n’a pas été régulière.
Il se souvient parfaitement du moment où tout a changé : « Après l’attentat du Bataclan, fin 2015, j’ai vu quelque chose que je n’avais jamais vu. Chaque jour, nous avions de nouvelles inscriptions, je n’arrivais pas à y croire. Et ce n’est pas tout. Parmi ces nouveaux inscrits, nous avons eu un nombre étonnant de femmes. Aujourd’hui, sur 572 licenciés, j’ai 70 ou 72 femmes, soit plus de 10 %.
Moyennant une cotisation annuelle de 170 $, les tireurs peuvent profiter des stands de tir pour perfectionner leur technique.
Mais tout cela est rigoureusement réglementé.
Tout d’abord, pendant six mois, vous devez vous familiariser avec le tir avec des armes à air comprimé. Ensuite, vous pouvez passer au fusil long 22 et, si vous remplissez tous les critères, acheter une arme.
Mais encore une fois, tout est réglementé.
A l’armurerie U Cacciatore de Bastia, nous conseillons régulièrement les nouveaux pratiquants qui s’apprêtent à acheter leur première arme de poing. « Mais la plupart ont eu tout le temps de se faire une idée au stand de tir, où plusieurs armes sont disponibles. Ils les ont essayés, et ont pu déterminer le type d’arme qui leur convenait. La fourchette de prix est très large, mais à partir de 750 euros, on commence à trouver de bonnes armes de catégorie B. ».
Une fois l’arme achetée, l’armurier doit déclarer la vente de l’arme aux services de l’Etat.
Quand on demande à René Biechelin quel est le profil de ses licenciés, on voit vite qu’on est loin de la caricature du maniaque fanatique des calibres : « Nous avons beaucoup d’architectes, d’avocats, de professionnels de santé… Nous avons trois anesthésistes ! Les gens qui viennent ont souvent un métier assez stressant, et c’est une façon de souffler, de s’évader du quotidien, de se détendre. se concentrer sur autre chose. C’est un sport qui est à la fois un sport de détente et de concentration.
Quant à savoir si la pratique du tir sportif nécessite des prédispositions particulières, René hausse les épaules. “Pas du tout. Bien sûr, il vaut mieux ne pas trembler, donc plus c’est jeune, mieux c’est. rigole le président du club de tir. “Mais tout le monde peut le faire. Il suffit de s’appliquer !