Le Conseil du patronat du Québec estime qu’il faudra plusieurs années, voire plusieurs décennies, pour régler le problème de la pénurie de main-d’œuvre.
Son président-directeur général Karl Blackburn a prononcé un discours devant une centaine d’entrepreneurs et élus de la MRC Domaine-du-Roy, lundi midi à Roberval.
« Pour 10 travailleurs qui quittent le marché du travail, il n’y a que 6 nouveaux travailleurs pour occuper les postes », a-t-il rappelé.
Les pertes pour les entreprises liées à la pénurie de main-d’œuvre s’élèvent à plusieurs milliards de dollars par année, a-t-il affirmé, citant une étude menée auprès des entrepreneurs exportateurs québécois.
Des mesures fiscales plus avantageuses, comme celles offertes en Ontario par exemple, inciteraient davantage de personnes âgées de 60 à 69 ans à demeurer actives plus longtemps sur le marché du travail.
L’immigration n’est qu’une solution au problème. Il reproche également à Québec et à Ottawa d’aborder la question de l’immigration de la mauvaise manière.
«Nous faisons de la petite politique dans leur dos et d’une manière qui divise les Québécois», a-t-il souligné.
Le Conseil du patronat mise sur l’expansion du marché de la francophonie, notamment en Afrique, pour offrir de nouveaux débouchés aux producteurs québécois.
« Notre langue commune peut être un vecteur pour faire des affaires », a-t-il déclaré.
«Le sirop d’érable…», a répondu le président de la Chambre de commerce Québec-Afrique, Armand Ngaketcha, lorsqu’on lui a demandé quel produit québécois pourrait faire une percée intéressante sur le continent africain.
«Beaucoup d’Africains consomment du sucre, mais ils ne connaissent que le miel», explique le Camerounais d’origine, qui vit au Québec depuis 7 ans.
Karl Blackburn est conscient que de nombreux militants libéraux et chroniqueurs politiques l’envoient à la tête du Parti libéral, mais il a répété lundi qu’un retour à la politique ne faisait pas partie de ses projets.
