L’Allemagne n’a plus les moyens de moderniser son axe ferroviaire le long du Rhin ? Voyons donc si on ne peut pas passer par la rive gauche du fleuve, côté français. C’est ce que disent les responsables politiques bernois, comme l’a rapporté dimanche le « SonntagsZeitung ». Un texte a été déposé fin mars qui demande que « le Conseil fédéral envisage d’accorder un soutien financier à la France ». Selon les documents consultés par le journal, on parle d’un montant qui pourrait avoisiner les 500 millions de francs.
Pourquoi? L’objectif serait de faire en sorte que les marchandises, par exemple celles qui partent d’Anvers, en Belgique, puissent circuler le long du Rhin du côté français plutôt que du côté allemand. La ligne entre Karlsruhe et Bâle est confrontée à de nombreux problèmes et projets et, pour la première fois depuis plus de vingt ans, en 2023, le transport routier a repris des parts de marché au transport ferroviaire. La Suisse veut éviter de voir de plus en plus de camions la traverser. Sauf que côté français, certains tronçons ne sont pas adaptés au transport de gros conteneurs par rail. Une extrémité de la ligne n’est même pas électrifiée. Surtout, plusieurs tunnels doivent être agrandis.
Certains élus sont sceptiques. Pas en principe, mais pour des raisons financières. Le conseiller national Benjamin Giezendanner (UDC/AG) juge que c’est à la France ou à l’Union européenne de payer. La Suisse réfléchit déjà aux moyens de financer la 13e rente AVS, par exemple, et la population n’accepterait pas de financer des infrastructures à l’étranger, estime-t-il. “Ne rien faire n’est pas une alternative”, conteste Martin Candinas (Centre/GR), qui rappelle que le transfert du transport de marchandises de la route au rail est un mandat constitutionnel. La Suisse a déjà financé des projets d’infrastructures à l’étranger, notamment en Italie.
#Suisse
