L’homme de 33 ans, à l’origine d’une collision mortelle tuant Joseph Samson, dit Sonny, a été placé en détention provisoire pour « meurtre en état d’ébriété » après avoir été présenté devant un juge d’instruction, indique le parquet de Bobigny (Seine- Saint-Denis), ce dimanche après-midi. Une qualification sanctionnée par le tribunal correctionnel.
Le parquet a estimé que cet homme, résidant dans le Val-de-Marne, avait intentionnellement frappé sa victime, rejetant la thèse d’un accident invoquée par le conducteur. En garde à vue, ce dernier aurait expliqué avoir agi par panique.
Vendredi dernier, au Bourget, à 7 heures du matin, au volant d’une Audi RS3, il a violemment percuté Sonny. Les massages cardiaques prodigués par les pompiers ne l’ont pas sauvé. Il devait mourir peu de temps après.
Une fin tragique pour une raison triviale. En effet, ce matin-là, la discothèque L’Omnium fermait ses portes. Sonny vient de passer la nuit dans cet établissement fréquenté par la communauté caribéenne. Il regagne son véhicule garé quelques dizaines de mètres plus loin, rue de Verdun.
Lors d’une manœuvre, il percute une Audi noire. Sonny et l’autre conducteur sortent du véhicule, ils sont chacun avec des amis. Les esprits s’échauffent à cause de l’alcool et le ton monte car « l’une des parties aurait refusé de faire une déclaration », indique une Source proche de l’enquête. Des coups auraient été portés, sans qu’on sache précisément qui aurait frappé en premier.
Le conducteur de l’Audi aurait alors pris le volant et se serait dirigé vers Sonny. Le choc est d’une rare violence car la victime sera soulevée dans les airs selon des témoins consternés.
Des analyses toujours en cours
Sonny, comme l’appelaient ses proches, était père de deux jeunes enfants. Ses amis le présentent comme quelqu’un qui aimait faire la fête et qui était passionné de football. C’était aussi une personnalité « solaire » et positive, disaient ses amis. « Si tu n’allais pas bien, quand tu le voyais, tu te sentais mieux. »
Originaire du Blanc-Mesnil, il travaillait dans le magasin Action de cette commune. Il était également fier de ses racines. Il est né en France, a grandi au Blanc-Mesnil, mais « c’était un Haïtien », a souligné vendredi son meilleur ami, Tayzzi.
Preuve de sa popularité, lorsqu’ils ont appris le drame, de nombreuses connaissances se sont précipitées sur les lieux du drame, vendredi. Ils restèrent de nombreuses heures tandis qu’une dizaine de mètres plus loin, derrière une bâche, la police scientifique prélevait encore des échantillons sur le corps de leur ami.
Concernant l’auteur présumé, des analyses sont toujours en cours pour évaluer son taux d’alcoolémie et la présence éventuelle d’autres substances.
