Entre les multiples bâtiments d’Emmaüs en Dordogne à Coulounieix-Chamiers, se trouve le restaurant. Dans cet endroit, 60 personnes mangent chaque jour, ce qui produit inévitablement du gaspillage alimentaire. Juste à côté, la poubelle des sacs noirs est pleine. Cédric Thomas, le directeur de l’association dans le département, compte tout un à un. « 17 sacs, ça fait 85 euros de plus pour les ouvertures »il explique.
Des déchets parmi les dons
Une situation incompréhensible pour les membres de la communauté, puisque 20 personnes vivent et travaillent sur le site Emmaüs. « Nous sommes acteur de la seconde main et du recyclage depuis 70 ans, s’exclame Cédric Thomas. C’est incompréhensible, nous traitons 825 tonnes d’objets qui nous sont apportés chaque année, et nous parvenons à en restituer 750 tonnes. Avec la mise en place de la taxe d’incitation, cela conduit à des situations que l’association ne connaissait pas.
Certaines personnes viennent déposent leurs déchets parmi leurs dons. Lorsqu’ils viennent déposer des sacs noirs, il arrive parfois que des sacs qui sont en réalité des détritus s’y glissent. « Cela reste ponctuel, mais nous sommes obligés de remettre ce sac parmi les nôtres et cela ne fait qu’en rajouter, explique Cédric Thomas. Je ne peux même pas leur en vouloir car cela montre qu’il faut être dans une grave détresse pour en arriver là.« Le réalisateur souhaite plus largement qu’il y ait plus d’ouvertures dans les logements en Dordogne afin d’éviter ce type de situation.
Problème de législation
Du côté du Syndicat Départemental des Déchets de Dordogne (SMD3), on explique que ce choix de tarification ne peut pas être décidé par la collectivité locale, mais qu’il est un problème de législation nationale. “J’ai supplié les députés, j’ai travaillé avec les sénateurs, j’ai rencontré les ministres, mais j’ai l’impression de mettre un bémol”répond Pascal Protano, le président de SMD3.
L’association Emmaüs reconnaît également avoir reçu une amende, puisqu’un jour un des visiteurs a placé une paire de chaussures dans le mauvais sac, et ce dernier a été fermé et jeté sans en vérifier le contenu. Le réalisateur continue d’attendre un changement de tarif pour éviter de payer des milliers d’euros de surplus sur le traitement de ses déchets.
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