les experts tirent la sonnette d’alarme

les experts tirent la sonnette d’alarme
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En incluant la construction du canal du Cayor, projet à très haute valeur ajoutée pour l’économie nationale, parmi les objectifs prioritaires du quinquennat, le nouveau gouvernement du Sénégal a déjà exprimé sa volonté de mettre en œuvre ce grand projet. transfert de l’eau brute du lac de Guiers, pour assurer l’approvisionnement à long terme en eau potable du triangle urbain Dakar-Mbour-Thiès (DMT) et de la ville de Touba, et l’irrigation des zones agricoles stratégiques du pays.

Alors que l’attention nationale a été captivée par le résultat des élections historiques marquant la troisième transition démocratique du Sénégal, une décision controversée du président sortant Macky Sall a suscité de vives inquiétudes. A l’ombre des projecteurs politiques, un contrat d’une valeur de 450 milliards FCFA a été signé de gré à gré avec une entreprise privée étrangère, pour l’achat de l’eau sur 35 ans, provenant d’une usine de dessalement d’eau de mer de 400 000 m3/j à être construit sur la Grande-Côte des Niayes. Si ce contrat, dont l’ampleur et les implications socio-économiques soulèvent de nombreuses questions, était confirmé, la réalisation du projet du Canal du Cayor serait de facto compromise, car les deux opérations ne peuvent évidemment pas être exécutées sur le même horizon temporel, pour des raisons économiques évidentes. .

Du point de vue de l’éthique et de la procédure, la signature de ce gros contrat par un Président en fin de mandat, sans appel d’offres ni consultation, jette le doute sur l’intégrité du processus décisionnel. Les réserves des experts du secteur de l’eau, concernant la pertinence et le coût exorbitant du projet et son impact sur l’équilibre financier du secteur de l’eau, semblent avoir été purement ignorées. Aussi, l’empressement avec lequel le contrat a été ratifié, en présence du Chef de l’Etat lui-même ainsi que du Ministre de l’Eau et du Ministre des Finances qui ont immédiatement contresigné le contrat, nécessite des explications aux citoyens sénégalais qui réclament une gouvernance transparente et responsable. .

Sur le fond, l’argument du président Sall, selon lequel le projet n’augmentera pas la dette nationale, n’est pas tenable. L’absence de précisions de sa part sur le coût élevé de production de l’eau dessalée, qui sera trois fois supérieur à celui du système actuel, augure soit d’une hausse significative du prix de l’eau pour le consommateur, soit d’une subvention étatique colossale estimée. plus de 40 milliards FCFA par an, pour maintenir l’équilibre financier de la SONES qui, pendant 30 ans, a su mobiliser des financements importants et supporter seule la dette du secteur. Ces coûts induits, qui pèseront inévitablement sur les épaules du contribuable sénégalais, sont d’autant plus inquiétants que le projet est en désaccord flagrant avec la stratégie nationale de gestion des ressources en eau et les recommandations de l’étude sur la sécurité de l’eau. eau dans le triangle Dakar Mbour Thiès (DMT) d’ici 2050.

En effet, le plan national de mobilisation des ressources en eau prévoit une étape intermédiaire de dessalement de l’eau de mer d’une capacité limitée de 100 à 150 000 m3/j, en secours en attendant la mise en œuvre du grand projet de transfert d’eau. de l’eau du lac de Guiers, destiné à sécuriser à long terme l’approvisionnement en eau du triangle DMT. Le gigantesque projet de dessalement de 400 000 m3/jour, très coûteux en énergie avec des impacts considérables sur le milieu marin, va inévitablement compromettre cette vision stratégique adoptée en concertation avec toutes les parties prenantes.

Il est donc crucial que le nouveau Gouvernement réexamine au plus vite ce contrat de dessalement signé illégalement dans l’urgence et sans consultation publique, en le replaçant dans le contexte originel de la stratégie nationale de mobilisation des ressources en eau, afin d’éviter la répétition des erreurs qui, il y a trente ans, ont entravé la construction du canal du Cayor ! L’enjeu est la responsabilité des nouvelles autorités du pays envers le peuple sénégalais et l’avenir du développement durable du secteur de l’eau au Sénégal, dont les performances sont reconnues dans le monde entier grâce à une politique d’investissement judicieuse.

 
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