Longueuil sauve sa police communautaire

Longueuil sauve sa police communautaire
Descriptive text here

Complété depuis mars dernier, le financement du programme RÉSO du ministère de la Sécurité publique (MSP) du Québec ne sera pas renouvelé. L’agglomération de Longueuil paiera la facture jusqu’à la fin de l’année, en espérant que le ministère revienne sur sa décision. La mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, insiste : face à la crise des vulnérabilités, il est plus que jamais nécessaire d’avoir une police de proximité.

En 2021, le MSP a accordé 3,58 millions de dollars sur trois ans au Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) pour la réalisation du projet RÉSO.

Cette initiative, qui regroupe une vingtaine d’agents, vise à renforcer la confiance des citoyens en travaillant en amont pour désamorcer les situations de détresse liées, entre autres, à la maladie mentale, à la toxicomanie ou à l’itinérance.

Fady Dagher, l’ancien chef de la police de SPAL, aujourd’hui à la tête du Service de police de la Ville de Montréal, en fut le fervent promoteur. Le projet RÉSO a même fait l’objet d’un documentaire.

RÉSO, nous y croyons. Nous voyons la différence que cela fait.

Une citation de Catherine Fournier, mairesse de Longueuil

Selon un rapport de suivi du projet obtenu par Radio-Canada, entre 2022 et 2023, la présence des agents du RÉSO a entraîné une baisse de 45 % du nombre d’appels nature. troubler la paix au 911 de Chez Lise, une des plus grandes maisons de chambres au Québec.

Ce rapport indique également que pour les usagers, perdre l’équipe du RÉSO équivaudrait à perdre un visage positif d’intervention [de la police].

La mairesse de Longueuil se dit fière que son service de police mise sur la prévention communautaire pour prévenir la criminalité chez certains jeunes.

Photo : Radio-Canada / Steve Rompré, caméraman

L’agglomération de Longueuil demande 10 millions de dollars sur cinq ans au Québec. Le gouvernement aurait tout à gagner à ce que le financement soit durableindique le maire de Longueuil.

C’est parce que nous pensons vraiment qu’il y a de la place pour même étendre le RÉSO ailleurs au Québec.

Une citation de Catherine Fournier, mairesse de Longueuil

LE MSP précise que Ces sommes forfaitaires visaient notamment à développer et tester de nouveaux modèles d’intervention basés sur une police de concertation et des pratiques mixtes.. Pour assurer la durabilité, c’est aux villes de financer leurs forces de police.

Cette décision de MSP a également sonné le glas de l’Équipe de consultation et de rapprochement communautaire (ECCR) de Montréal. Contrairement à Longueuil, la Ville de Montréal n’a pas annoncé de financement pour sauver son équipe spécialisée.

Désengagement du gouvernement

Mardi dernier à l’Assemblée nationale, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a dénoncé le désengagement du MSP dans les services de police communautaire.

Face à l’insécurité dans le métro et à la crise des sans-abri, la fin du financement des policiers de proximité apparaît inexplicable aux yeux du député péquiste Pascal Paradis.

Le gouvernement semble visiblement de moins en moins intéressé par l’action sociale des services de policedéplore le porte-parole du Parti québécois en matière de sécurité publique.

Ces réductions ne sont pas dans l’intérêt public et dévalorisent le rôle d’intervention sociale des policiers.

Une citation de Pascal Paradis, député péquiste

Même son de cloche du côté du Parti libéral du Québec : Face à la montée de la violence et aux défis liés à la santé mentale, il est étonnant de voir que la Coalition Avenir Québec choisit d’être aussi irresponsableécrit Jennifer Maccarone, porte-parole de l’opposition officielle en matière de sécurité publique.

Le député libéral déplore que ce gouvernement décide consciemment de réduire ses efforts de partenariat avec les villes plutôt que d’opter pour une approche de résolution de problèmes.

L’agglomération de la Ville de Longueuil assure vouloir pérenniser le programme RÉSO. Toutefois, comme les municipalités ne sont pas autorisées à enregistrer des déficits, il faudra faire des choix lors du prochain budget de la Ville d’ici l’automne.

Entre-temps, des études indépendantes sont en cours pour évaluer l’efficacité du projet. La mairesse Catherine Fournier espère parvenir à une entente avec le gouvernement d’ici là.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Saint-Pierre-de-Rivière. Les membres des Cœurs Battants solidaires des causes défendues par ELA