une startup francilienne mise sur les téléphones non connectés

une startup francilienne mise sur les téléphones non connectés
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Appeler et envoyer des messages : telles sont les deux seules missions de The Phone, un téléphone développé par une jeune entreprise francilienne. Avec ce retour aux sources, la startup veut encourager le droit à la déconnexion et prévenir les méfaits de la surexposition des jeunes aux écrans. Entretien.

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Troubles anxieux, dépression, inutilité, échec scolaire, cyberintimidation ou encore porno de vengeance. Depuis plusieurs années, les scientifiques tirent la sonnette d’alarme : les smartphones, et plus particulièrement l’exposition aux réseaux sociaux, ont un impact durable sur la santé mentale des jeunes. Ainsi, plus de 20 % des 18-24 ans souffriraient de dépression en 2021, contre 11,7 % en 2017 selon une enquête de Santé publique France.

Pour protéger les plus jeunes de ces dangers, une mère, son fils et leur ami d’enfance ont décidé de créer Le téléphone ; un téléphone non connecté et tactile, avec une esthétique similaire aux smartphones actuels.

Comment vous est venue l’idée de The Phone ?

Maïlys Cantzler : L’idée m’est venue de la situation que je vivais avec mes deux fils âgés de 10 et 15 ans à l’époque. Mon fils de 10 ans, comme la plupart des enfants de son âge, était complètement victime toxicomane (dépendant, ndlr) depuis son smartphone. Les enfants passent en moyenne quatre heures par jour à visionner des contenus inappropriés à leur âge et à se livrer à des activités récréatives, mais sans se rendre compte qu’ils perdent des heures et des heures à scroller (faire défiler des contenus sur un écran d’ordinateur, ndlr). ) sur des applications comme TikTok. Et puis il y a les risques avérés de cyberharcèlement que nous avons vécus avec notre fils.

Avec mon fils de 15 ans, c’est le contexte morose de la guerre en Ukraine et des manifestations contre la réforme des retraites qui m’a posé des questions. Je me suis demandé comment un jeune de 15 ans se projette aujourd’hui de manière positive dans ce monde.

C’est ainsi que l’idée de Le téléphone. L’objectif est de rendre les enfants autonomes avec un outil de communication qui leur permet d’appeler et d’écrire tout en leur supprimant l’accès à internet et aux réseaux sociaux, qui les polluent. L’idée est que les jeunes apprennent Internet et les réseaux sociaux mais de manière raisonnée et raisonnable, accompagnés de leurs parents et sur d’autres médias.

A qui est destiné ce téléphone ?

Marius Colomb : Avec ce premier modèle, nous ciblons les primo-accédants, c’est-à-dire les jeunes entre 8 et 12 ans qui n’ont jamais eu de smartphone et dont les parents se demandent quel téléphone ils vont utiliser. donne leur. À cet âge-là, je considère qu’il suffit de pouvoir écrire et appeler ses amis et sa famille.

Maïlys Cantzler : C’est notre première cible car ces enfants sont vraiment en danger. Il n’y a qu’à regarder l’actualité qui est dramatique, notamment sur le cyberharcèlement, largement encouragé par les réseaux sociaux.

Nous souhaitons accompagner l’évolution des usages et du rapport que les gens entretiennent avec le numérique.

Maïlys Cantzler, présidente de The Phone

Le téléphone est un téléphone qui permet uniquement les appels et l’envoi de messages. N’est-ce pas trop radical ?

Maïlys Cantzler : Sur le premier modèle, nous avons voulu rester extrêmement puristes. Le téléphone devra peut-être évoluer, sans jamais devenir un « demi-smartphone ». Notre projet reste d’inciter les gens à se déconnecter et de les inciter à revenir à la réalité. On peut tout à fait trouver des alternatives, des substituts, sans pour autant faire de renoncements technologiques. Avant de prendre votre train, vous pouvez regarder l’itinéraire à emprunter, par exemple.

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Maïlys Cantzler (à gauche), Marius Colomb (à droite) et Viktor Bach sont à l’origine du projet The Phone.

© France 3 Paris Tsahal / Fleur Tirloy

Pourquoi avez-vous décidé de créer un téléphone qui ressemble à un smartphone plutôt qu’à un téléphone à boutons ?

Marius Colomb : Pour un enfant, c’est très punitif ! Aujourd’hui, un enfant de 10 ans ne sait pas utiliser un téléphone à neuf touches et ne veut pas le faire. Sortir un téléphone à 9 boutons dans la cour de récréation est honteux et pourrait même être Source de harcèlement et de taquineries.

Pensez-vous que les parents apprécieront l’idée d’un téléphone qui ne fait que passer des appels ?

Marius Colomb : On n’a pas besoin de convaincre les parents car ils sont déjà convaincus qu’il y a un problème avec les smartphones. Tous les parents nous le disent, c’est la Source numéro 1 des conflits. Dans les familles, le discours qui revient est « posez votre téléphone », « posez votre téléphone avant d’aller vous coucher », « ne va pas sur TikTok à la première heure du matin quand tu te réveilles ». Nous répondons simplement à un besoin qui existe déjà.

Et les enfants, ne sera-t-il pas trop difficile de les convaincre ?

Maïlys Cantzler : Il y a une pression sociale qu’il va falloir surmonter, mais notre projet va bien au-delà de la mise sur le marché d’un téléphone non connecté. Nous souhaitons accompagner l’évolution des usages et du rapport que les gens entretiennent avec le numérique. Nous aimerions inverser la pression sociale ressentie par l’enfant qui n’a pas de smartphone. A terme, nous souhaitons faire en sorte que dans une famille, ce soit celui qui possède un smartphone qui soit l’exception.

Notre objectif est que d’ici quelques années, voir un enfant de moins de 12 ans avec un smartphone à la main soit perçu de la même manière que le voir avec une cigarette ou une bouteille de vin rouge.

Marius Colomb, co-fondateur de The Phone

Aujourd’hui, les Français passent en moyenne 4,6 heures par jour sur leur téléphone. Pensez-vous que les habitudes peuvent vraiment changer ?

Marius Colomb : Le smartphone est une drogue. Dans les années 60, il y avait du vin à la cantine et les enfants fumaient la cigarette avec leurs parents. Il nous semble aujourd’hui complètement étrange que de telles pratiques aient pu exister. Notre objectif est que d’ici quelques années, voir un enfant de moins de 12 ans avec un smartphone à la main soit perçu de la même manière que le voir avec une cigarette ou une bouteille de vin rouge. C’est aussi pour cela que nous avons rédigé un manifeste, qui plaide pour une transposition de la loi Evin au numérique (loi relative à la lutte contre le tabac et l’alcoolisme, ndlr).

Avez-vous le sentiment que la société prend la mesure de cet enjeu de santé publique ?

Maïlys Cantzler : Nous commençons à faire le point. Lorsque nous avons commencé à travailler sur ce projet il y a un an, nous avions évoqué le sujet à plusieurs reprises mais c’était encore rare. Un an plus tard, c’est devenu le sujet numéro 1. La prise de conscience est montée et on ne peut plus dire qu’on ignore les conséquences néfastes du téléphone et des réseaux sociaux.

 
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