nettoyer le désordre plutôt que de le prévenir ? – .

À l’avenir, lorsque la Nouvelle-Écosse sera frappée par une tempête majeure, des inondations ou des incendies de forêt, la province prévoit faire appel à une force d’intervention bénévole pour l’aider à se rétablir.

Le Premier ministre Tim Houston appelle ses concitoyens qui ont compétences utiles Ou équipement à mettre à la disposition des autorités en cas de catastrophe naturelle.

Il les invite à rejoindre sa nouvelle Garde de la Nouvelle-Écosse.

Les Néo-Écossais veulent s’entraider. Nous le savons. Nous le voyons à chaque occasion […] et c’est cet esprit que nous essayons de mobiliserexpliquer Tim Houston. Nous savons que le climat change et qu’il y aura d’autres [situations d’urgence].

Tim Houston, premier ministre de la Nouvelle-Écosse, siégeant à l’Assemblée législative le 13 octobre 2022.

Photo : CBC/Robert Short

L’organisation relèvera d’un nouveau ministère de la Gestion des urgences.

Le premier ministre dresse le portrait d’une brigade auxiliaire qui serait en mesure de soutenir le travail des premiers intervenants pendant ou après des situations d’urgence. Un bassin de bénévoles sur lequel la province pouvait compter en tout temps pour préparer les repas des sinistrés, dégager les trottoirs ou élaguer les arbres endommagés par les tempêtes.

Plus d’un millier de Néo-Écossais ont déjà levé la main pour rejoindre les rangs de la nouvelle organisation, selon le premier ministre.

Une annonce qui pose question

Pourtant, l’annonce du gouvernement conservateur à Halifax semble précipitée aux yeux de ses détracteurs. L’opposition néo-démocrate lui reproche même d’avoir sorti un lapin de son chapeau dans l’espoir de détourner l’attention de certains débats à l’Assemblée législative.

Des organisations clés, comme la Croix-Rouge et les 23 équipes de recherche et de sauvetage de la Nouvelle-Écosse, n’ont jamais fait l’objet d’une enquête préalable. D’ailleurs, chez certaines équipes de secours, l’annonce d’un nouveau corps de volontaires a fait l’effet d’une « gifle ». Ils auraient préféré que la province améliore leur financement plutôt que de créer de toutes pièces un organisme parallèle dont ils ne voient aucune utilité.

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Les bénévoles de l’équipe de recherche et de sauvetage au sol de la côte est sont actifs en Nouvelle-Écosse.

Photo : Recherche et sauvetage au sol sur la côte est

De nombreuses questions pratiques restent également sans réponse.

Comment les bénévoles de la Garde de la Nouvelle-Écosse seront-ils soutenus ? Quelle sera leur chaîne de commandement ? Comment seront évaluées les compétences qu’ils souhaitent mettre en valeur ? Nous ne savons rien. Que se passera-t-il si un bénévole se blesse accidentellement ou blesse quelqu’un d’autre lors d’une intervention ? Qui sera tenu responsable ? Là encore, nous nageons dans un vide complet.

Message mitigé

Mais ce qui ressort le plus de l’annonce de cette nouvelle Garde de la Nouvelle-Écosse, c’est le message apparemment contradictoire que le gouvernement provincial envoie sur les questions environnementales.

Premièrement, Tim Houston reconnaît sans équivoque que le changement climatique accroît la fréquence et la violence des catastrophes naturelles. Dans son esprit, il ne fait aucun doute qu’il y aura, tôt ou tard, d’autres tempêtes d’une force égale ou supérieure à celle de Fiona. Autres inondations potentiellement mortelles. D’autres incendies détruisent des centaines de bâtiments.

C’est pour réagir à des événements comme ceux-ci que le premier ministre ressent le besoin de faire appel à l’esprit d’entraide entre les Néo-Écossais.

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Hautes vagues à Cow Bay, en Nouvelle-Écosse, le 23 septembre 2020.

Photo : La Presse Canadienne / Andrew Vaughan

Mais d’un autre côté, le gouvernement conservateur vient de mettre en pièces une loi adoptée à l’unanimité par l’Assemblée législative en 2019 pour protéger le littoral. Il a transmis cette responsabilité aux municipalités et aux propriétaires côtiers.

Pour quoi? Parce que le ministre de l’Environnement, Tim Halman, a interprété la faible participation à une récente enquête sur la question comme un manque général d’intérêt de la population. Une extrapolation qui lui a valu des critiques aux quatre coins de la province, et même de la part de son homologue fédéral.

Tim Houston a également passé les dernières semaines à s’opposer vigoureusement à la taxe fédérale sur le carbone. Il soutient que le plan de la Nouvelle-Écosse pour lutter contre les changements climatiques est encore mieux que celui d’Ottawa. Ce plan regroupe quatre documents déjà publiés, dont le petit livret d’information de 12 pages (Nouvelle fenetre) qui a remplacé la défunte Loi sur la protection des côtes.

L’initiative n’a cependant pas ému l’opinion publique. Les partis d’opposition à Halifax ne lui accordent aucune crédibilité et s’attendent à ce que Justin Trudeau fasse de même.

>>La centrale électrique de Tufts Cove, à Dartmouth.>>

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La province se donne jusqu’en 2030 pour verdir 80 % de sa production d’électricité, qui comprend la centrale thermique de Tufts Cove, à Dartmouth.

Photo : Radio-Canada / Jonathan Villeneuve

La Nouvelle-Écosse a également du mal à atteindre ses objectifs en matière d’énergie renouvelable. La province se donne jusqu’en 2030 pour verdir 80 % de sa production d’électricité.

Son projet repose en partie sur le développement de parcs éoliens offshore. Or, selon une étude récente commandée par Ottawa, il faudrait encore 7 à 10 ans de recherche sur la pêche et les écosystèmes marins avant d’autoriser de tels développements.

>>Un parc éolien offshore.>>

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La Nouvelle-Écosse compte sur l’énergie éolienne offshore pour verdir sa production électrique, encore très dépendante du charbon.

Photo : Getty Images / Mike Hewitt

En attendant, ce sont les centrales électriques au fioul et au charbon qui continuent d’alimenter plus de la moitié du réseau électrique.

Avec ses 13 000 kilomètres de côtes, sculptées par les marées les plus hautes du monde, juste sur la trajectoire des ouragans, la Nouvelle-Écosse est en première ligne du changement climatique.

Elle en ressent déjà les effets.

Avec sa nouvelle Garde de la Nouvelle-Écosse, le gouvernement de Tim Houston veut montrer qu’elle est prête à affronter les catastrophes naturelles. Mais ce que son bilan législatif des derniers mois indique, c’est qu’il se concentre davantage sur le nettoyage des dégâts plutôt que sur la prévention ou l’atténuation des dégâts.

 
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