Legault et Attal signent une déclaration commune pour renforcer le français

Non seulement la langue française est intrinsèquement liée à la culture et à l’économie, elle représente aussi un « vecteur de cohésion sociale et d’intégration », affirment les premiers ministres du Québec et de la France dans une déclaration commune. Tous deux disent partager des valeurs telles que la laïcité, l’égalité des sexes et la liberté d’expression.

À l’issue de la 21e Réunion alternée des Premiers ministres, François Legault et son homologue Gabriel Attal, ont signé un nouveau document visant à réaffirmer l’importance de la langue française pour les deux nations, au lendemain du discours prononcé par M. Attal à la Assemblée nationale. La dernière déclaration commune sur la protection et la promotion du français a été conclue en 2016.

Alors que la France accueillera le 19e Sommet de la Francophonie à l’automne prochain, les deux premiers ministres reconnaissent la nécessité de promouvoir la langue, y compris dans les espaces numériques. Actuellement, les algorithmes des GAFAM, grandes plateformes numériques comme Google, Amazon ou Facebook, proposent majoritairement des contenus anglophones.

La déclaration commune exprime ainsi le souhait renforcer la découvrabilité et la promotion des contenus culturels de langue française en ligne, mais aussi des contenus scientifiques, éducatifs et économiques en français.

Ils chargent leurs administrations respectives d’œuvrer pour l’accessibilité, la disponibilité, le référencement et la promotion de ces contenus visant à assurer la diversité linguistique dans l’environnement numérique, appelant au développement et à l’utilisation responsable des outils technologiques tels que les plateformes en ligne et l’intelligence artificielle.

Les deux premiers ministres s’engagent également à consolider la langue française comme langue des affaires et augmenter échanges commerciaux entre le Québec et la France comme entre les États francophones.

La protection de la langue française sur les plateformes numériques doit se faire en parallèle avec la protection de la liberté d’expression, selon eux. La déclaration commune déplore les pratiques de désinformation, mais aussi les tentatives croissantes de réécriture du passé qui affaiblissent les démocraties et nuisent à la cohésion sociale .

Les deux premiers ministres souhaitent développer d’autres partenariats comparables à la Chaire de recherche Québec-France sur les enjeux contemporains de la liberté d’expression, créée en 2023.

Gabriel Attal en défense de la laïcité

Lors de son discours à l’Assemblée nationale, son appel à défendre la laïcité lui a valu le plus grand succès de l’auditoire jeudi. La laïcité est la condition de la liberté, de l’égalité et de la fraternitéa déclaré Gabriel Attal.

Interrogé à plusieurs reprises à ce sujet par des journalistes, il a souligné qu’il est une approche commune entre la France et le Québec et qu’il apporte ses soutien dans cette croyance.

Ce que je sais, c’est que nous partageons la laïcitéil a poursuivi en nuançant que c’est toujours sensible [quand] vous êtes un Premier ministre et vous venez de l’étranger pour participer aux débats et aux politiques internes.

Il admet également que ce sujet ne faisait pas partie des discussions avec le premier ministre Justin Trudeau.

Encore une fois, je n’interfère pas, je respecte les débats qui existent, je ne suis pas là pour prendre parti mais je le répète [aux Québécois] dans leur défense d’un modèle de laïcité dans lequel nous nous trouvons : ils ne sont pas seuls.

La jeunesse est le fil conducteur de mon voyage

Outre la langue française et la laïcité, la jeunesse a fait partie des discussions entre les deux premiers ministres.

Les jeunes de nos nations ont notre avenir en communa déclaré Gabriel Attal, lors d’un point presse.

Une entente sur la jeunesse a également été signée afin de renforcer la mobilité des jeunes entre la France et le Québec.

Avec les informations de Véronique Prince