Quel bilan pour l’enneigement dans les Alpes du Sud cette saison ? Grâce aux données de Météo-France, nous avons pu comparer jour après jour l’enneigement de 21 points de mesure des Alpes du Sud avec l’enneigement moyen des trois dernières décennies.
Le constat est globalement le même que dans les Alpes du Nord : un déficit d’enneigement à basse et moyenne altitude, équilibré par un enneigement qui se rapproche des records près des sommets, et qui permet aux stations de haute altitude de tirer leur épingle du jeu.
Une fréquentation en légère hausse
Un équilibre retrouvé dans la fréquentation, en hausse de 1% depuis l’an dernier. A Vars, station dont les pistes montent jusqu’à 2740 mètres, il règne une certaine satisfaction. “Nous observons une hausse de la fréquentation, des passages, qui ont augmenté de 7,5%”, souligne Christian Reverbel, directeur de la SEM-SEDEV. Quant au chiffre d’affaires, “il a augmenté de 15%”.
Une satisfaction que l’on affiche également à Serre-Chevalier. « On constate sans doute que la limite pluie-neige était un peu plus élevée que d’habitude. Mais globalement il y a eu beaucoup de neige, les clients ont fait de la poudreuse, la satisfaction est très bonne », se réjouit Patrick Arnaud, directeur général de la SCV Domaine skiable. Et de lancer un petit coup de gueule contre les détracteurs du ski. « On dit tellement que nous n’avons pas de neige, les gens le croient. Mais c’est faux. À l’heure actuelle, avec nos conditions d’enneigement, la région pourrait accueillir entre 15 et 20 000 skieurs. Il n’y en a que 3 000. »
Peu de mesures disponibles pour ce massif : deux, centrées sur le Val d’Allos. A La Foux d’Allos et Pra Loup, respectivement à 1900 et 2100 mètres d’altitude, l’enneigement a été globalement inférieur à la moyenne jusqu’à un très bon mois de mars.
Dans les Alpes-Maritimes, les quatre points de mesure, entre 1 600 et 2 000 mètres, retracent une saison dont l’enneigement a été constamment inférieur à la moyenne des 30 dernières années jusqu’à un décalage début mars.
Des mesures supplémentaires donneraient-elles un tableau plus contrasté pour l’ensemble du Champsaur et du Dévoluy ? En tout cas, à 2000 mètres, à Superdévoluy, la neige n’était pas au rendez-vous par rapport à la norme des 30 dernières années, même après un heureux rattrapage météorologique à partir de la mi-février. Quelques jours auparavant, seules 8 pistes sur 19 étaient ouvertes.
Dans le massif des Ecrins, 6 points de mesures Météo-France étaient disponibles, du bas des pistes (1270 m) de la toute petite station de Pelvoux-Vallouise, jusqu’à la frontière de l’Isère, au milieu du domaine des 2 Alpes, à 2550 m , à La Toura.
A l’altitude la plus basse (Pelvoux Saint-Antoine, 1270 m), l’enneigement tout au long de la saison est bien inférieur à la moyenne, avec des pointes de neige début décembre, début janvier et fin février, entrecoupées de périodes à 0 cm.
Mais un peu plus hautes, les mesures d’épaisseur de neige 2023-2024 rejoignent de près celles de la saison moyenne, et les dépassent même largement après 2000 mètres.
Dans ces massifs, l’enneigement semble avoir été très bon par rapport au reste des Alpes. Aux 7 points de mesure compris entre 1665 et 2285 mètres, les conditions d’enneigement sont au pire approximativement conformes à la moyenne des 30 dernières saisons, et bien au-delà à plus de 2200 mètres, à Vars et Orcières-Merlette. .
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