Au Sénégal, la plupart des PME appartiennent au secteur informel et dépendent des chambres consulaires.
Quatre jours après sa prise de fonction, le Premier ministre sénégalais continue de poser les bases du « Projet », le programme de gouvernance des nouveaux dirigeants qui consiste à rendre le pays « juste, prospère et souverain ». A cet effet, Ousmane Sonko a reçu, jeudi 11 avril, Serigne Mboup, l’un des hommes d’affaires les plus prospères du Sénégal et président de l’Union nationale des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture (UNCCIAS).
Cette rencontre sonne comme le début de la concrétisation de la promesse du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, à l’égard du secteur privé local. Dans son discours à la nation le 3 avril, à la veille de la célébration du 64ème anniversaire de l’Indépendance, le successeur de Macky Sall, élu le 24 avril 2024 au premier tour avec 54,28% des voix, a exprimé sa volonté s’appuyer « sur un secteur privé fort ». ” En fonction de nos besoins prioritaires, nous travaillerons ensemble pour endogéniser notre économie », a souligné le chef de l’Etat de 44 ans.
La marque d’attention du chef du gouvernement apparaît comme une victoire pour les entrepreneurs et investisseurs locaux, dont certains critiquent depuis longtemps leur part dérisoire dans les marchés publics. Abdoulaye Sylla, patron du groupe Ecotra, a créé le Club des 50% de préférence nationale (C50-PN), pour exiger plus de considération. C’est donc de très belle manière que Serigne Mboup, dans un communiqué partagé avec la presse, a salué son audience avec le chef du gouvernement.
” J’ai eu l’honneur d’être reçu par le Premier Ministre Ousmane Sonko qui a magnifié nos relations de longue date, fondées uniquement sur le patriotisme et l’ambition commune de participer au développement économique et social du Sénégal et à l’éducation. à travers les daaras (nom local des écoles coraniques dont il est un des produits) », a déclaré le patron de CCBM, un groupe de distribution de divers produits et services.
Maire de la ville de Kaolack (centre) et candidat à la dernière présidentielle où il est arrivé 10ème sur 19 candidats, l’homme d’affaires a indiqué avoir discuté avec Sonko « urgence et priorité » que le nouveau gouvernement accorde « à la création d’emplois et au rôle important du secteur privé pour répondre à cette demande sociale » dans un pays où de nombreux jeunes diplômés sont encore au chômage.
Alors que l’économie du Sénégal repose en grande partie sur le secteur informel, M. Mboup a indiqué avoir souligné auprès de son interlocuteur que les chambres de commerce, les chambres des métiers, l’encadrement des petites et moyennes entreprises (PME) ainsi que la coopération internationale et faciliter l’accès au financement pourrait être une solution au chômage. Il cite notamment une étude de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) sur le secteur privé qui montre que 97% des 500 000 PME relèvent du secteur informel et relèvent directement des chambres consulaires.
” Le Premier ministre m’a également souligné l’importance de rassembler le secteur privé pour parler d’une seule voix à travers les chambres consulaires, le patronat et les organisations faîtières. Cette audience auprès des acteurs du secteur privé permettra un meilleur accompagnement des PME et facilitera ainsi leur accès aux financements, aux marchés et aux technologies innovantes pour une croissance rapide de notre économie. », a magnifié le président de l’UNCCIAS.
ODL/ac/APA
