À La Réunion, l’érosion va (bientôt) rendre les zones côtières inhabitables

À La Réunion, l’érosion va (bientôt) rendre les zones côtières inhabitables
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500 communes en France ont été identifiées comme situées dans des zones côtières bientôt inhabitables. Les raisons sont simples : l’érosion et le changement climatique, comme l’indique Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique. “L’équivalent d’un terrain de football disparaît chaque semaine dans notre pays”, a-t-il souligné. Un phénomène auquel La Réunion n’est pas épargnée. D’ici 2050, 115 bâtiments devraient avoir disparu du littoral. Dans un avenir encore plus lointain, cela devrait concerner pas moins de 400 bâtiments (Photo rb/www.imazpress.com)

L’indicateur national d’érosion côtière réalisé par le Cerema depuis 2017 indique que près de 20 % des côtes sont actuellement en retrait en France.

« Le littoral a reculé de près de 900 kilomètres, soit l’équivalent de 4 200 terrains de football ces 50 dernières années », explique Sébastien Dupray. “Un phénomène qui va s’accélérer.”

L’érosion côtière se traduit par une perte progressive de matériaux (roche, sable, etc.) entraînant un retrait du trait de côte, ainsi qu’un abaissement des plages ou un retrait des falaises. Ce phénomène naturel évolutif peut être aggravé par l’activité humaine (béton côtier, aménagements bloquant la dynamique sédimentaire, etc.) et par les effets du changement climatique (élévation du niveau de la mer, atténuation du rôle barrière des récifs coralliens). , événements climatiques majeurs).


– Trois scénarios pour 2028, 2050 et 2100 à La Réunion –

A court terme, d’ici 2028, le nombre de bâtiments exposés au risque d’érosion à La Réunion est de 18. Parmi ces bâtiments, cinq logements seraient concernés, sans que l’on connaisse précisément les communes concernées.

Et ce pour une valeur marchande estimée à 1,4 million d’euros.

D’ici 2050, 78 logements d’une valeur de 11 millions d’euros et 37 locaux commerciaux d’une valeur de 1,5 million d’euros devraient disparaître.

Parmi les zones les plus touchées à La Réunion, « le sud de l’île », précise Benoît Rodez.

D’ici 2100, cela devrait concerner 276 logements et 115 locaux d’activités, selon le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement).

« Sachant que le Cerema reposait sur des scénarios de deux hypothèses. Le premier en prenant l’évolution du littoral et la montée du niveau de la mer et le second en prenant les ouvrages de protection qui potentiellement ne rempliraient plus leur rôle », explique Benoît Ronez, en charge de la stratégie du Cerema.

Le scénario 2050 étant un scénario « plutôt probable », tandis que le scénario 2100 est « celui de l’inaction, c’est-à-dire quels sont les dégâts auxquels on risque d’être confronté si on ne fait rien », précise Sébastien Dupray, directeur de le service des risques liés à l’eau de mer du Cerema.

Le Cerema a élaboré ces scénarios pour 2028, 2050 et 2100, en s’appuyant notamment sur des photos aériennes et des données satellitaires.

En France métropolitaine et outre-mer, “à court terme – en 2028 -, 1 000 immeubles seront concernés, dont des logements, soit une valeur marchande d’environ 240 millions d’euros”, précise Sébastien Dupray.

A moyen terme, soit en 2050, « le scénario évoqué concernerait 5 000 logements dont 2 000 résidences secondaires pour plus d’un milliard d’euros et pour le secteur économique cela revient à près de 120 millions d’euros ».

En 2100, « les chiffres seront encore plus élevés car le recul du littoral se poursuit et prend en compte la montée du niveau de la mer et l’hypothèse d’une inaction des collectivités et de l’Etat ».

Cela pourrait concerner 450 000 logements et 55 000 locaux professionnels.

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– Saint-Paul et Saint-Louis particulièrement impactés –

« Sans exhaustivité, certains secteurs de Saint-Paul et Saint-Louis seraient impactés par l’érosion du littoral d’ici 5 ans. Mais il n’y a pas de sectorisation précise à ce stade », indique la préfecture. , contacté par Imaz Press.

Des communes qui, comme toutes les communes de La Réunion, « sont couvertes par un plan de prévention des risques côtiers (PPRL), qui permet d’avoir une cartographie du déclin du littoral après 100 ans ».

« Dans le cadre de la loi climat et résilience, les communes ont la possibilité, sur la base du volontariat, de demander leur inscription au « décret fixant la liste des communes dont l’action en matière de politique d’urbanisme et d’aménagement doit être adaptée aux phénomènes hydrosédimentaires entraînant à l’érosion côtière », ajoute la préfecture.

« Une fois inscrites, les communes doivent élaborer leur cartographie locale d’exposition au recul du trait de côte avec deux échéances : 0-30 ans et 30-100 ans, qui affine la connaissance (effet localisé des phénomènes) et le délai en matière. du recul du littoral et leur permet de mobiliser des outils de développement spécifiques.

Aujourd’hui à La Réunion, seule la commune de Saint-André est incluse dans le décret et deux autres communes l’ont demandé (Sainte-Marie et Le Port). “Ils devraient être inscrits pour la prochaine campagne cette année”, précisent les services de l’Etat.


– La Réunion moins soumise à la montée du niveau de la mer –

Des bâtiments qui devraient disparaître. Et pourtant, contrairement à certaines zones côtières de France ou même de Guyane, « La Réunion sera peu sujette aux inondations (soit une montée importante du niveau de la mer) », selon le Cerema.

La raison : « les inondations (disparition progressive des couches géologiques – ndlr) ciblent les zones topographiquement inférieures au niveau de la mer mais ce phénomène n’existe pas à La Réunion en raison de sa topographie, de son relief qui s’élève rapidement ».

Si l’on envisage ces scénarios, “il reste difficile de prédire une échelle de temps à partir de laquelle certaines zones pourraient disparaître, cela dépendra notamment de la fréquence et de l’intensité des événements cycloniques et des houles de sud à venir…”, précise Rémi Belon, océanographe et spécialiste du littoral. chef de projet au BRGM.

« Tous les littoraux ne sont pas exposés de la même manière (présence de récifs coralliens, apport de sédiments, obstacles présents sur le littoral, exposition à la houle…). Il est encore difficile d’établir à La Réunion s’il y a une accélération du phénomène d’érosion côtière.

« Le changement climatique, et notamment dû à la montée du niveau de la mer, va amplifier le phénomène mais tout dépendra des régimes des vagues (fréquence et intensité). Il est très probable qu’un événement présentant les mêmes caractéristiques que le passé qui se produirait en 2050 aura plus d’impact du simple fait de cette élévation de la mer», ajoute Rémi Belon.

À La Réunion, « il existe des plans de prévention des risques côtiers », explique Rémi Belon, océanographe et chef de projet littoral au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

Plans qui exposent les communes côtières aux aléas de recul du littoral (projection sur 100 ans) et de submersion marine (événement de période de retour sur 100 ans).


– Anticiper les conséquences –

Des scénarios qui, s’ils se présentent, « incitent à agir sans tarder pour éviter ces dégradations et ces déconstructions », estime le directeur du département risques eaux de mer du Cerema.

Un travail à accomplir qui « doit être intégré dans l’effort national d’adaptation au changement climatique ».

Par exemple, pour limiter l’impact de l’érosion, « il faut soit mettre en œuvre des travaux de génie civil lourds, soit bloquer les sédiments », explique François Hedou. Des solutions qui nécessitent un entretien comme « la reconstitution des dunes, la stabilisation ou encore la reconstitution des plages ».

“Il n’y a pas de solution miracle”, poursuit-il.

Au 20 heures de TF1, Christophe Béchu assurait avoir commencé à travailler avec les maires pour mettre en place des « plans sur mesure ».

Le ministre de la Transition écologique a évoqué plusieurs solutions, dont des compensations ou un relogement derrière les communes sur d’autres terrains.

Il a également invité les habitants concernés à se renseigner auprès de leur maire.

ma.m/www.imazpress.com/[email protected]

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