« C’est lourd de porter la responsabilité de fermer ou non »

« C’est lourd de porter la responsabilité de fermer ou non »
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Classes vides à l’Athénée de Jodoigne dans le Brabant wallon et au Collège Saint-Hadelin à Visé. D’autres écoles ont opté pour des mesures moins radicales : patrouilles de police renforcées, récréations retardées ou pause passée à l’intérieur… Chaque école a géré la journée du jeudi 11 avril à sa manière.

« Tout est parti d’un message divulgué peut-être un peu trop vite. Nous avons été rapidement confrontés à une vague de panique. »explique Michaël Lourtie, directeur du premier degré au Collège Saint-Hadelin.

Menace d’attentat : pourquoi l’Athénée de Jodoigne est la seule école fermée du réseau Éducation Wallonie-Bruxelles

La soirée de mercredi a été mouvementée pour les autorités, la direction du centre de crise et l’Ocam (Coordination d’analyse des menaces). Une centaine d’écoles ont reçu une menace d’attentat terroriste pour le mercredi 11 avril à 10 heures

“Pas crédible”

Même si le collège de Visé n’a reçu aucune menace contrairement aux écoles environnantes, il n’a pas accueilli les enfants. “C’est lourd de porter cette responsabilité. Il en va de la sécurité des enfants et du personnel. Il vaut mieux avoir trop de sécurité que pas assez. », reconnaît le réalisateur. “Si nous n’avions pas été en construction, nous aurions ouvert les portes. Mais une entrée n’est plus sécurisée alors que normalement on est vraiment protégé.»

C’est au pouvoir organisateur (PO) de décider ce qui doit être fait. A Huy-Waremme, l’Athénée royal Prince Baudouin de Marchin a suivi les directives du PO. “Tout un dispositif de communication verticale a été très vite mis en place », explique Pierre Pagnoul qui a reçu une telle menace pour la première fois depuis sept ans. “L’e-mail a attiré mon attention par sa forme et son contenu. Mais il n’y a pas de risque zéro et nous prenons toujours ce risque au sérieux.

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Ocam a jugé la menace « non crédible » jeudi en fin de matinée. Plusieurs éléments expliquent cela. “Dans le cas d’une attaque terroriste menée par des jihadistes, les enfants peuvent être des victimes collatérales d’une attaque mais ils ne sont jamais visés. L’école n’est pas un lieu symbolique à leurs yeux. C’est différent de l’attentat qui a coûté la vie au professeur de lettres Samuel Paty.», estime le criminologue Michaël Dantinne. “Par ailleurs, dans l’histoire des attentats terroristes en Europe, les assaillants n’ont jamais annoncé à l’avance leur intention de tuer, encore moins en indiquant un jour et une heure. Il s’agit plutôt d’un individu isolé qui adhère à la théorie djihadiste mais qui agit seul.»

Une décision ?

Faut-il fermer les écoles à chaque menace ? “Ce n’est pas à nous, administrateurs, de prendre une décision. L’idéal serait d’avoir un mail très clair à transmettre car les autorités ont plus d’informations que nous », estime Michaël Lourtie. “Il n’y a pas eu de communication globale. Mais nous aurions pu avoir plus de discrétion et réfléchir plus en profondeur avant de communiquer.

Du côté du cabinet de la ministre de l’Éducation de base Caroline Désir (PS), on souligne que personne n’a préconisé la fermeture des écoles : ni l’Occam, ni le centre de crise, ni les différentes PO. Toutefois, sur recommandations des autorités compétentes, il pourrait fermer les écoles comme ce fut le cas lors du Covid avec une circulaire.

« La décision de fermer préventivement les écoles est un acte très grave, qui a une conséquence directe sur l’apprentissage des élèves. La fermeture des écoles sur la base d’une menace diffuse jugée improbable par les services de sécurité conduit immédiatement à cette question : « Quand rouvrir et dans quelles conditions si cette menace persiste dans le temps ? C’est pourquoi nous ne fermons jamais les écoles sur une intuition ou un ressenti, mais sur la base de rapports de risques établis par les services habilités à cet effet. De la même manière, nous ne maintiendrons évidemment jamais les écoles ouvertes en cas de signalement établissant une menace avérée.»

S’appuyant sur le pouvoir de la police, le maire ou les services de police locaux peuvent fermer une école en urgence.

 
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