une nouvelle thérapie dans le Gers contre les douleurs chroniques

l’essentiel
Plus d’un mois après la pose d’un neurostimulateur sur deux patients, les deux médecins lislois du nouveau centre anti-douleur proposent un traitement qui fait son apparition dans le Gers : la stimulation magnétique transcrânienne répétitive.

Stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) : c’est le nom de cette technique médicale qui n’est pas nouvelle mais qui est utilisée pour la première fois dans le département du Gers. Cela aide à réduire considérablement les douleurs chroniques.

Ce jeudi 11 avril, Guy est venu de Haute-Garonne pour la deuxième séance de son traitement avec le Dr Mathieu Bobet. À L’Isle-Jourdain, un cabinet spécialisé dans le traitement de la douleur chronique a été créé sous la direction de deux anesthésistes, le Dr Bobet et le Dr Jean-Mathieu Mastantuono.

« J’attendais vraiment avec impatience le 2 avril pour la première séance, avoue Guy. Il y a une dizaine d’années, à la suite d’une opération de chirurgie dentaire qui s’est mal passée, le quinquagénaire a développé une névralgie du trijumeau. Cette pathologie se caractérise par des douleurs faciales extrêmes qui se manifestent par des crises de douleurs faciales intenses, s’apparentant à un choc électrique.

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« J’avais l’impression que quelqu’un me poignardait et me frappait au visage », raconte le quinquagénaire qui a dû suivre une vingtaine de soins. Au bout de trois ans, le diagnostic est établi par un médecin marseillais. Il a ensuite été pris en charge à Toulouse à l’hôpital Purpan. C’est là que Guy expérimente la solution rTMS.

« La première fois, j’ai eu un peu peur, c’est normal. J’avoue que je n’y croyais pas vraiment. Après plusieurs utilisations, Guy était complètement « guéri ». “Je ne sentais plus rien, j’avais des palpitations, j’étais tellement habituée que j’avais envie de souffrir.” Mais, il y a cinq ans maintenant, la nouvelle est tombée pour Guy : le centre antidouleur de Toulouse a arrêté le traitement rTMS. Le cauchemar reprend pour Guy.

Traitement indolore

La SMTr est considérée comme un troisième recours, après les alternatives, dans la chaîne de traitement de la douleur chronique. “On m’a annoncé le nom du Dr Bobet, il m’a reçu et il m’a compris.” En attendant la réception de la nouvelle machine fin mars dernier, Guy suivait un traitement visant à apporter un minimum de soulagement.

«Cette technique est du même niveau que la pose d’un neurostimulateur, mais elle est non invasive et beaucoup plus pratique, notamment pour les personnes qui ne peuvent pas se faire opérer», explique le Dr Bobet. Pour ce faire, le patient est assis sur une chaise et porte une casquette.

Une bobine émet alors un puissant champ électromagnétique, focalisé sur une zone précise du cerveau mesurant moins d’un centimètre carré. Les impulsions magnétiques sont transformées en impulsions électriques stimulant ou inhibant ainsi les circuits neuronaux ciblés.

Une bobine qui émet un puissant champ électromagnétique, concentré sur une petite zone du cerveau.
DDM – SÉBASTIEN LAPEYRÈRE

Tout comme le neurostimulateur de la moelle épinière, cette technique « masque » en réalité la douleur. La machine peut être utilisée par des patients souffrant de douleurs neuropathiques chroniques ou de fibromyalgie. Avec très peu d’effets indésirables, la SMTr, également recommandée par les sociétés savantes, apparaît comme une solution « miracle » pour les douleurs chroniques, mais pas pour les douleurs aiguës en revanche.

La zone ciblée du cerveau est identifiée après stimulation par électrode.
DDM – SÉBASTIEN LAPEYRÈRE

« Il faut plusieurs séances pour réduire la douleur, explique le Dr Bobet. Pour le quinquagénaire qui attend depuis cinq ans d’être à nouveau soigné grâce à cette machine, c’est une renaissance.

“Cela a changé ma vie.”

Aujourd’hui, les deux anesthésistes à l’origine de « The Pain Institute » ont pour objectif d’offrir une véritable prise en charge aux patients, que ce soit en consultation ou en traitement. Un projet en bonne voie qui s’est réalisé notamment grâce à un partenariat avec l’hôpital public d’Auch.

L’institut est situé à L’Isle-Jourdain et a ouvert ses portes en début d’année sous la houlette du Dr Bobet et du Dr Mastantuono.
DDM – SÉBASTIEN LAPEYRÈRE

L’offre médicale du centre hospitalier vient d’être complétée par le Dr Mastantuono et le Dr Bobet. «C’est un autre niveau puisqu’on va mener des actions, on va soigner», expliquait la direction de l’établissement, représentée par Sylvie Lacarrière, en mars dernier. « Nous en sommes encore aux premiers stades de la prise en compte des personnes souffrant de douleur chronique », ajoute le Dr Bobet.

Grâce au déploiement d’un groupe de coopération sanitaire pour le traitement de la douleur. Guy est satisfait : “Il m’a écouté quand je suis venu, je ne suis pas qu’un numéro sur un dossier.”

 
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