l’essentiel
Quelque chose ne va pas au Service de Prévention et de Santé du Travail du Tarn (SPSTI81). Le conseil d’administration qui s’est réuni mercredi a entériné la démission surprise de son président. Un nouveau soubresaut dans ce service qui avait déjà été touché par des affaires de malversations.
Le Service de Santé et Prévention du Travail, chemin des Coquelicots, à Albi, est situé au fond d’une impasse. Et c’est dans une impasse et dans un sac de nœuds que se retrouve cette organisation, gérée conjointement par les syndicats patronaux et salariés.
Julie Rouanet, la présidente du SPSTI81, a convoqué cette semaine un conseil d’administration avec deux points importants à l’ordre du jour : le recrutement d’un directeur général et la démission du président du conseil d’administration. Il y a bien eu la démission du président qui a participé à cette réunion à distance.
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Dans une lettre que nous avons consultée, Julie Rouanet explique ainsi sa décision : « C’est face aux menaces et pressions personnelles, de mon entourage et de ma famille, que je suis obligée de vous présenter ma démission de présidente de l’Assemblée. Conseil d’Administration du SPSTI 81”.
«Je refuse que soient publiées les raisons de mon départ»
Au téléphone, elle refuse d’expliquer de quelles menaces et pressions elle ferait l’objet : « Cette lettre n’était pas destinée à la presse. Je refuse que les raisons de mon départ soient publiées. J’insiste cependant sur le fait que depuis plus de 4 ans mon bilan est exemplaire et toutes les décisions soumises au vote ont été approuvées, en toute connaissance de cause et à l’unanimité, avec un avis favorable de toutes les commissions de contrôle.
Retour au conseil d’administration. Elle a été dépêchée en une heure, nommant Philippe Escourbiac comme vice-président par intérim, chargé des affaires courantes et permettant le retour au bon fonctionnement paritaire. Nous avons essayé de le joindre par téléphone en vain.
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Selon nos informations, lors de cette réunion, des représentants de la CPME, du Medef, de l’U2P, de la CFDT, de la CFE-CGC et de FO se sont montrés surpris du fonctionnement interne de l’organisation depuis plusieurs mois. « Cette alliance syndicale, patronale et salariale, aura permis, lors de ce CA, de stopper les manœuvres opaques du président et de dénoncer que le procès-verbal précédent avait été travesti », informe une Source qui souhaite garder l’anonymat.
Président et employé à temps partiel
Toujours selon des éléments qui ont fuité après ce CA, le président démissionnaire est accusé d’avoir tenté d’être recruté au poste de directeur du SPSTI81. Ces derniers mois, Julie Rouanet cumule les fonctions de présidente et de salariée avec un CDD à temps partiel.
Un audit financier et juridique sera réalisé pour clarifier l’imbroglio actuel. Le temps de faire la lumière sur la situation actuelle et de présenter tous les éléments en toute transparence, l’assemblée générale de cette institution avec l’ensemble des entreprises adhérentes prévue vendredi 19 avril à Lavaur est reportée à une date ultérieure.
Rappelons que SPSTI81 a contribué à la chronique juridique il y a 4 ans. Le 26 novembre 2020, le tribunal d’Albi a condamné l’ancien président du SPSTI81 à 12 mois de prison dont six mois avec sursis avec obligation de rembourser les 160 000 euros détournés sur cette prestation.