Le derby entre le FC Périgny et l’ES Saintes, c’est le choc entre Aunis et Saintonge, la rencontre houleuse entre l’espoir de promotion et la peur de la relégation. Ce sont deux trajectoires qui se croisent. Les Pérignaciens sont habités par l’envie de grimper dans une élite régionale qui les a toujours lorgnés, mais qui les a toujours refusés, tandis que les Saintongeais ont fréquenté les sommets du football amateur sans parvenir à retrouver les années fastes étincelantes depuis le dépôt de bilan en 2006.
La confrontation qui s’annonce ce samedi (19 heures) est à la confluence de tout cela. Au FC Périgny (1er/36 pts), ce n’est bien sûr pas l’année ou jamais, mais un nouvel échec serait un coup de pinceau malheureux dans un tableau presque parfait. « On est dans les objectifs du début de saison, on commence à y croire. Mais il faut finir le travail et c’est souvent le plus difficile», explique l’entraîneur Damien Leclère.
“On stresse moins”
A 23 ans, Romain Burgeaud a rejoint l’équipe première du FCP il y a sept ans. L’attaquant, issu du secteur de formation pérignacien, sait qu’il peut, avec sa génération, marquer l’histoire du club. « L’échec d’un point de l’année dernière a servi de leçon. L’arrivée de joueurs expérimentés nous a aussi aidé dans l’approche des matches. L’évolution est notable. Il y a moins de stress, l’équipe est plus sereine. »
“Nous sommes là où nous espérions être, c’est formidable d’avoir gagné le droit de disputer ces matchs à enjeux élevés”
Nommé sur le banc de l’ES Saintes en novembre 2023, alors que l’équipe n’avait gagné aucun match, Jérôme Méchain s’est attaché à rallier les troupes et à retrouver la confiance dispersée. « Nous avons créé une nouvelle dynamique sportive, une joie de vivre et d’être ensemble. Il y a mieux, on n’a gagné que deux fois, mais on est sur une série de six matches sans défaite (5 nuls, 1 victoire, NDLR). Périgny va directement en Régional 1 et nous essayons tout pour maintenir notre position. Nous devons prolonger cette spirale positive le plus longtemps possible. »
«Encore un coup à jouer»
Julian Pinier, coprésident de Saintes avec Jean-Philippe Rigolot, constate une évolution prometteuse, mais il minimise le drame et n’impose aucune forme de pression. « J’ai remarqué un déclic, une prise de conscience chez les joueurs. Mais s’il devait y avoir relégation, cela ne changerait rien à notre projet ni à notre discours. Nous formons des jeunes, une grande génération arrive, nous continuons à travailler patiemment, en profondeur, sur le long terme. Cela se fait avec Jérôme Méchain, qui a le soutien du groupe. Outre ses qualités de technicien, il possède une grande dimension humaine et des qualités de meneur d’hommes. »
« Nous savons qui nous sommes, nous avancerons avec humilité, tout en jouant notre carte à fond »
Le coach ne déroge pas à ce discours. « Saintes a déjà connu pire que la relégation dans son histoire. Si nous devions retourner en Régionale 3, nous le ferons. Mais la saison n’est pas finie, il y a peut-être encore du travail à jouer… » D’ailleurs, Damien Leclère se méfie de la réaction saintongeaise (11e/12 pts). « Ils tirent sans doute une de leurs dernières cartouches, mais ils ne sont pas encore condamnés. L’essentiel pour nous est de rester attentif, de ne pas faire preuve de complaisance, de continuer sur le même rythme. Nous sommes là où nous espérions être, c’est super d’avoir gagné le droit de disputer ces matchs à enjeux élevés. »
Julian Pinier a été impressionné par les Aunisiens, clairement vainqueurs à Saintes lors du match aller (0-4). « Ils étaient au-dessus de nous, notamment en termes d’intensité, rien à dire. C’est l’une des équipes qui produit le meilleur jeu. Nous savons qui nous sommes, nous avancerons avec humilité, tout en jouant notre carte à fond. » Mais tout Périgny pousse fort derrière Romain Burgeaud et ses équipiers. « Les joueurs des autres équipes du club nous suivent et nous soutiennent. Le cadre est sain, on sent que tout le monde est avec nous”, conclut l’attaquant pérignacien.
Jour 19 en un coup d’œil
L’équipe en forme : Cap Aunis
La semaine dernière, à Saint-Aubin-de-Baubigné, tout aurait pu très mal tourner pour les Aunisiens (R3). Ils étaient en effet menés trois buts à zéro après seulement vingt minutes de jeu et une défaite les aurait propulsés dans la zone de relégation. Mais l’équipe d’Eric Nicol a réussi à trouver les ressources pour redresser la situation. Menés 4-2 à la pause, les Capistes (9e) ont égalisé dans les dernières minutes. Jules Magois a marqué deux fois. L’opération sauvetage se poursuit ce dimanche, au complexe sportif de la Pinelière, face au FC Ozon (2e).
Le match à suivre : Cozes – Chauray B
En Régional 2, Poule C, chaque match de l’AS Cozes rapproche un peu plus l’équipe d’un retour dans l’élite régionale. Il faut donc continuer sur le même rythme et disposer de l’équipe réserve de Chauray (8ème) pour mettre la pression sur Libourne B, seule équipe encore capable de faire trembler des Cozillons, étonnants depuis le début de saison. Lors du match aller, l’équipe de Gaël Maïa s’est imposée dans les Deux-Sèvres (0-2) grâce à deux buts de l’attaquant Pierre Gès, auteur d’un quadruplé le week-end dernier à Saint-Émilion (0-6). 2024 pourrait s’avérer être une belle année pour le capitaine Cozillon et ses partenaires.
L’équipe coriace : Royan-Vaux
L’équipe de Pascal Ferré, qui a déjà annoncé son départ en fin de saison, se retrouve dans une situation très inconfortable en fin de classement Régional 2, poule C (10ème/14 pts). Il reste cinq jours pour sortir de la zone de turbulences, mais avec quatre déplacements au programme (Cozes, Merpins, Échiré et Niort Saint-Florent) pour une seule réception (Libourne B). Il faudra absolument profiter des deux matches face à Merpins (11e/13 pts) et Échiré (12e/11 pts, qui a pourtant encore un match à jouer) et pourquoi pas chercher un exploit au leader du championnat, en avril. Le 21, pour un derby qui sera décisif pour les deux équipes. Une rencontre très attendue.
Le chiffre : 17 848
C’est le nombre de licenciés dans la circonscription de football de Charente-Maritime au 28 mars 2024.
Aunis Avenir (en rouge) vient de marquer un joli coup face à Cerizay, le leader.
Archives XAVIER LEOTY/SUD-OUEST
Le zoom : le 20 avril, Aunis Avenir reprendra une coupe
Depuis que les lumières de la Coupe de France ne brillaient plus sur Aunis Avenir, éliminé le 19 novembre lors du 7e tour, l’équipe connaît quelques difficultés. « Notre calendrier a été chamboulé par notre parcours en Coupe mais aussi par le mauvais temps. Des matchs tardifs étaient programmés à des dates où les joueurs avaient prévu de ne pas être présents. Ce sont les aléas du football amateur, mais cela a un peu faussé notre saison. La Coupe est très énergivore, depuis, c’est un retour à la vraie vie», remarque l’entraîneur aunisien Sébastien Le Lan. Pourtant, l’équipe (5ème) n’est pas loin d’avoir maintenu sa position et elle vient de remporter un joli succès en s’imposant à domicile contre Cerizay (2-0), leader du championnat. « Cela peut nous donner des regrets, mais les jeunes apprennent. On se rend compte que c’était compliqué de mettre les ingrédients nécessaires dans les deux compétitions. »
Désormais, une troisième compétition se profile dans cette saison 2023-2024. Le 20 avril, à Saint-Xandre, sur un « terrain désastreux », Aunis Avenir (Régional 3), le Petit Poucet de la compétition, recevra l’Étoile Maritime (R1) pour les huitièmes de finale de la Coupe de Nouvelle-Aquitaine. L’assurance pour la Charente-Maritime d’avoir un club qui va poursuivre son chemin. « C’est un match que nous attendons avec impatience. Nous n’avons jamais joué contre cette très bonne équipe. C’est une bonne chose. Je pense que ce que nous avons réalisé en Coupe de France sera utile. Les joueurs ont déjà subi la pression de ce type de match. » En attendant, l’Aunis Avenir se déplacera dimanche à Combrand pour y rencontrer l’Inter Bocage, tandis qu’en R1, le FC Étoile Maritime accueillera Buxerolles, à Aytré.
