les syndicats réclament 280 embauches, dont 60 immédiates

les syndicats réclament 280 embauches, dont 60 immédiates
les syndicats réclament 280 embauches, dont 60 immédiates

Les casernes de pompiers du Pas-de-Calais souffrent-elles d’un sous-effectif chronique potentiellement dangereux pour les habitants du département ? C’est ce qu’estiment les syndicats Autonomes SPP PATS 62 et Sud Sdis 62, qui ont déposé un préavis de grève le 4 avril. Ils ont également installé ce jeudi une barrière filtrante, à l’entrée du service départemental d’incendie et de secours du Pas-de-Calais, à Saint-Laurent-Blangy, près d’Arras.

Si des discussions avec le Ministère sont en cours depuis un an et demi pour que la question du sous-effectif soit intégrée dans le règlement d’exploitation, ce document de référence prévoyant les moyens humains et matériels des pompiers pour les années à venir, elles semblent néanmoins buter. A tel point que les syndicats ont rendez-vous lundi avec le préfet.

Apparemment le Département n’a plus les moyens de fournir du personnel »

Gabriel DelhomezPrésident du syndicat des Autonomes SPP PATS 62.

Nos casernes sont vides, nous sommes en sous-effectif flagrant, un constat partagé par tous, nous sommes au bout des discussions et nous n’obtenons pas gain de cause.déplore Gabriel Delhomez, président du syndicat Autonomes 62. On nous demande de contacter l’Etat car apparemment le Département n’a plus les moyens de mettre à disposition du personnel « .

Selon les syndicats, une soixantaine de pompiers professionnels sont portés disparus immédiatement sur l’effectif de référence, alors qu’une crise de recrutement de pompiers volontaires couve depuis la pandémie de Covid-19. Et, toujours selon les syndicats, ce n’est pas le recours à des pompiers à double statut (pompier professionnel et volontaire sur leurs jours de repos) qui peut résoudre le problème, alors que les pompiers subissent un « demande excessive » en termes d’interventions, souligne Fabien Delsart (Autonomes). “ Nous avons pu constater un manque de 280 pompiers professionnels pour le futur règlement opérationnel », a calculé Maxime Sauvage, par rapport à l’augmentation du nombre d’interventions.

Des délais de réponse déjà plus longs

Il n’y avait pas assez d’opérateurs dans le 18 pour récupérer fin 2023, les départs de camions pour incendies ont été décalés, les délais sont un peu plus longs », assurent les syndicats. “ Cela est particulièrement vrai dans les zones rurales. C’est extrêmement grave si nous ne pouvons pas être à l’heure en cas de problème grave. » regrette Gabriel Delhomez. Les syndicats dénoncent ainsi les difficultés chroniques des officiers ou sous-officiers en charge, qui s’arrachent les cheveux et harcèlent les volontaires pour que le tableau de garde soit complet.

Actuellement, la préfecture doit réquisitionner les pompiers en grève pour que le service public ne soit pas impacté par la grève. “ Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas répondre aux demandes, mais nous allons nous organiser pour que les professionnels cessent de se mettre dans un double statut car cela coupe la branche sur laquelle nous sommes assis. » dit M. Delhomez.

Nous ne pouvons pas aller plus vite.

Raymond GaquèrePrésident du SDIS 62.

Le président du SDIS 62, Raymond Gaquère, rappelle que « le dialogue a toujours lieu » : « Avec le président du Département, nous avons reçu les délégations syndicales, nous avons expliqué les contraintes actuelles, tant financières que techniques, il faut absolument mener l’étude du règlement de fonctionnement jusqu’au bout pour définir les besoins qui s’avéreront nécessaires. C’est un dialogue continu et nous continuons à dialoguer. Nous venons de terminer le recrutement de 150 pompiers sur deux ans, nous ne pouvons tout simplement pas aller plus vite. « .

Les syndicats estiment de leur côté que ces embauches se sont étalées sur quatre ans et ne suffisent pas.

> Mécontentement national en même temps

Le mouvement départemental entraîne un autre mouvement, national cette fois, lancé en février. Les pompiers réclament une meilleure prise en compte de leur santé et de leur sécurité, alors que la profession souffre de plus de cancers que les autres.

Fabien Delsart (Autonomes 62) résume : « Lorsqu’on entre dans les pompiers, à 18-20 ans, on a une espérance de vie supérieure à la moyenne de sept ans. Au moment de la retraite, cette espérance de vie est inférieure de sept ans à la moyenne. Notamment à cause de l’exposition aux fumées, des maladies, des nuits interrompues, du manque de sommeil. Des études affirment que 10 % des pompiers ont, ont eu ou auront un cancer ! »

Les pompiers réclament également une réforme du secteur (passage des sous-officiers en catégorie B) et plus de professionnalisation de leur métier, avec davantage de spécialisations.

#Français

 
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