du Gard au Cher, quand les rivières retrouvent leur cours naturel

A Alès (Gard), certaines maisons construites dans les années 1980 sont en train d’être détruites. A plusieurs reprises, des maisons du quartier du Moulinet ont été inondées, notamment en 2002, année d’inondations exceptionnelles. La maison de Virginie Lance a été achetée par l’Etat et la ville au prix du marché, comme 25 autres maisons situées dans le même lotissement. Il est construit à la rencontre du Gardon et du Grabieux, ruisseau qui se transforme en torrent au cours des épisodes cévenols.

Selon des études, même des travaux coûtant plusieurs dizaines de millions d’euros sur ces rivières ne suffiraient pas à garantir la sécurité des riverains les plus exposés en cas de crues exceptionnelles. A la place des maisons détruites, de la verdure. Se retirer des inondations est parfois la dernière solution, lorsque les berges des rivières sont fortement urbanisées.

Certaines municipalités tentent de redonner aux rivières leur place naturelle. Saint-Martin-d’Auxigny (Cher), 2 000 habitants, a connu plusieurs inondations. Pour éviter de nouvelles catastrophes, la municipalité a entrepris plusieurs projets. L’eau coule librement là où une laiterie était autrefois construite à cheval sur la rivière. Sous le bâtiment, un tunnel qui faisait office de goulot d’étranglement en cas d’inondation a été démantelé. Le fleuve a été déplacé au fil des siècles, élargi et linéaire. Les travaux lui ont redonné sa forme originale, avec des méandres plus étroits. Elle déborde ainsi plus facilement dans un champ avant d’arriver au village, et ses courbes ralentissent la vitesse de l’eau.