– Mobilité : notre santé en situation d’urgence
Le fort développement économique de Genève repose en grande partie sur une main d’œuvre transfrontalière de plus en plus nombreuse et de plus en plus éloignée. Le trafic augmente, ce qui n’est pas sans impacts environnementaux et sanitaires.
Publié aujourd’hui à 6h34
Nous l’avons tous appris à l’école : les poumons transfèrent l’oxygène contenu dans l’air dans le sang, et le cœur pompe ce même sang dans tout le corps.
Le Grand Genève est un peu un organisme vivant. Chaque jour, ces dizaines de milliers de navetteurs genevois, vaudois et frontaliers européens sont le poumon de notre région, et Genève, son cœur. Comme le poumon et le cœur, Genève et sa région travaillent ensemble et sont indissociables car essentielles l’une à l’autre. Le refuser, c’est nier une réalité presque organique.
Pour fonctionner sainement, le sang doit être frais. Si elles sont chargées en polluants, les particules fines augmentent les risques de maladies cardiaques, respiratoires et de cancer du poumon. Au fil du temps, le corps peut tomber malade, voire mourir.
L’économie genevoise a toujours plus besoin de sang. Et son cœur doit toujours pomper du plasma plus et plus rapidement. Mais ce n’est pas toujours frais.
Cette image médicale rappelle à quel point le développement de Genève s’est accéléré, avec son lot de nuisances, notamment en termes de mobilité et d’environnement.
Conscient du problème, le conseiller d’Etat Pierre Maudet, chargé de la Mobilité et de la Santé, nous a accordé une longue interview sur la question de la mobilité transfrontalière franco-genevoise. Il reconnaît que son rôle est notamment de « proposer des solutions ». Plusieurs d’entre eux existent : covoiturage, P+R, Léman Express, TPG, mobilité douce, etc.
Reste à en être convaincu. Cela nécessite une bonne dose de courage politique, car la question de la mobilité est Source de division et de tension. C’est urgent. Il ne s’agit pas seulement de notre bien-être, mais littéralement de notre santé.
Fabrice Breithaupt est journaliste et secrétaire de rédaction. Il s’occupe des questions transfrontalières franco-suisse, mais aussi de l’immobilier, de l’emploi et de la formation. Il est journaliste de relations publiques depuis 1995 (radio, puis presse écrite).Plus d’informations
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