A Pont-à-Bar, la relance du tourisme et du fret sur le canal des Ardennes

A Pont-à-Bar, la relance du tourisme et du fret sur le canal des Ardennes
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Frappé par la crise sanitaire, l’effondrement d’une écluse et le mauvais état général des voies navigables, le tourisme fluvial, l’un des joyaux de l’attractivité ardennaise, a été mis à mal ces dernières années. Fortement relancé l’an dernier grâce à la coopération entre Voies Navigables de France (VNF) et collectivités, il est peut-être à l’aube d’un véritable renouveau, pour le tourisme, mais aussi pour le fret, essentiel à la transition énergétique et pourtant longtemps abandonné.

Noël Bourgeois, le président du conseil départemental, n’a pas manqué de rappeler que le prédécesseur de Sophie-Charlotte Valentin, la directrice territoriale Nord-Est de VNF, était allé jusqu’à « annoncer la fermeture pure et simple du canal à la navigation, alors que le tourisme fluvial génère à lui seul 7 à 8 millions de retombées économiques par an pour notre département ». Un tout autre discours pour l’actuel réalisateur qui souhaite » développer le tourisme fluvial, mais aussi relancer le trafic de marchandises « .

Nous souhaitons non seulement développer le tourisme fluvial, mais aussi relancer le trafic de marchandises.

Sophie-Charlotte ValentinDirecteur territorial Nord-Est de VNF

Ouvert à la navigation entre 1827 et 1836, le canal des Ardennes relie les vallées de la Meuse et de l’Aisne. Longue de 88 km de Dom-le-Mesnil au Vieux-lès-Asfeld, elle compte 47 écluses, dont 33 relèvent de la direction territoriale Nord-Est des Voies Navigables de France (VNF) et quatorze du bassin de la Seine.

Portée par le tourisme fluvial, grâce notamment à la vallée du Montgon et ses 26 écluses, elle a vu sa circulation brutalement interrompue par l’effondrement, le 12 juin 2018, de l’écluse n°1. Le 21 à Neuville-Jour. Après sa reconstruction, le canal a finalement été remblayé et rouvert à la navigation en 2021.

Un contrat de canal a été signé le 20 juillet 2022 entre la Région, le Département et VNF, le premier du genre de cette envergure, pour relancer l’activité de la voie navigable. Ce contrat permet de cofinancer les travaux avec les collectivités. Les financeurs sont la Région, le conseil départemental porteur du projet, l’agglomération Ardenne Métropole et les communautés de communes traversées par le canal : Argonne Ardennaise, Crêtes Préardennaises, Pays Rethélois, Portes du Luxembourg.

Les affréteurs de la Marne intéressés par la relance du fret

Vendredi 5 avril, le Département et les Voies navigables de France ont donc lancé la saison touristique à Pont-à-Bar, alors que les travaux prévus pour le premier trimestre 2024 se terminent. En 2023, 600 passages de bateaux ont été recensés sur le secteur Pont-à-Bar – Semuy, et plus de 430 à l’écluse de Rilly-sur-Aisne. La fréquentation du canal retrouve un niveau proche des années 2010 à 2015.

La grande innovation pourrait être le retour du trafic de marchandises sur ce canal calibré au gabarit Freycinet (barges traditionnelles ne dépassant pas 38,5 m sur 5,05 m). Une expérimentation a réussi en septembre et octobre 2023 avec des bateaux chargés de céréales en provenance de Berry-au-Bac, dans l’Aisne. Il s’agit du premier passage de barges commerciales depuis 2017. Les contacts avec plusieurs affréteurs installés sur le canal Marne-Rhin semblent prometteurs et indispensables pour la transition écologique, le transport fluvial étant cinq fois moins émetteur de CO.2 que les camions. Il faudra cependant nettoyer tout le long du canal pour lui redonner ses dimensions correctes et construire de nouveaux bateaux plus modernes pour compenser la destruction de nombreuses barges anciennes.

Plus de 4 millions d’investissements entre 2022 et fin 2024

Plus de 4 millions d’euros seront investis sur la période 2022-2024 pour fiabiliser et moderniser les infrastructures. D’ici la fin de l’année, 24 des 47 écluses auront bénéficié de travaux, pour certains importants, en matière de génie civil, de réparation d’étanchéité ou de remplacement de portes, de travaux de maçonnerie, d’intervention sur des structures métalliques. Dix-neuf d’entre eux avaient déjà été traités en 2022 et 2023.

Les travaux ont également porté sur le renforcement des digues sur plusieurs kilomètres de biefs afin de sécuriser le canal et le projet de voie verte. D’autres travaux sont également prévus cette année sur le réservoir du Bairon, destiné à alimenter le canal en eau et devenu un site touristique.

Sur dix ans, ce sont au total 15,6 millions d’euros qui seront investis, cofinancés à 50 % par la Région Grand Est, à 20 % pour VNF, à 15 % par le Département et pour autant par les communautés de communes. Ils s’ajoutent à ceux financés par VNF à hauteur de 12,5 millions sur dix ans pour la gestion hydraulique. Par ailleurs, le gestionnaire du domaine public fluvial transférera les maisons éclusières désormais inutilisées aux collectivités pour favoriser le développement touristique. Dix-huit maisons éclusières sont concernées. VNF a également mis à disposition 8 km de chemin de halage pour poursuivre le déploiement par le Département de la Voie Verte des Ardennes Sud, désormais longue de 110 km.

D’importants travaux se poursuivront cette année. Sur les berges d’abord, avec la réalisation des trois kilomètres de voie verte manquante du Sud Ardennes. Ils seront terminés en septembre. Au sud du canal, l’écluse de Biermes sera reconstruite pour 500 000 euros et une opération de creusement coûtera 300 000 euros. Au nord, cinq écluses sont actuellement en travaux, ainsi que des berges, pour un montant total de 1,3 million de travaux.

 
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