Dakar, 8 avril (APS) – L’ambassade de la République du Rwanda au Sénégal a organisé, lundi, à Dakar, une journée de commémoration des 30 ans du génocide rwandais, qui a causé la mort de plus d’un million de Tutsis, à partir du mois d’avril. 7 au 15 juillet 1994.
Cette cérémonie commémorative intervient au lendemain du lancement par le Chef de l’Etat rwandais, Paul Kagamé, des 100 jours de commémoration du 30ème anniversaire de ce génocide, sous le thème « Mémoire, Unité et Renouveau ».
« Le génocide contre les Tutsis a tué plus d’un million de personnes parce qu’il était populaire, un génocide local selon de nombreux chercheurs », a déclaré l’ambassade du Rwanda à Dakar, Jean Pierre Karabaranga lors de la cérémonie. .
La commémoration du génocide des Tutsi « nous permet de rendre hommage aux frères et sœurs, parents et amis abattus par cette folie humaine et de réconforter les survivants qui ont tant souffert de la perte de leurs proches », a lancé le diplomate rwandais.
« Les meurtres ont été commis principalement par des voisins contre des voisins millénaires, par des amis contre des amis d’enfance, par des enseignants contre des collègues enseignants, par des enseignants contre leurs propres élèves, par des étudiants contre leurs camarades. » , se souvient-il d’un ton plein de douleur.
Jean Pierre Karabaranga a invité les États du monde entier à « lutter contre toute forme de négation du génocide perpétré contre les Tutsi et à œuvrer pour traduire en justice les milliers de génocidaires en fuite ainsi que ceux qui vivent paisiblement à travers plusieurs pays du monde. » .
Cette cérémonie a également été l’occasion pour certains survivants de livrer leurs témoignages sur ce drame humain.
Selon un rescapé établi en France, « le génocide contre les Tutsis ne peut être raconté tant la douleur et la cruauté étaient grandes ». « J’avais treize ans au moment du génocide. Dans les rues, il y avait des cadavres, il y avait des barrières, c’était l’enfer. J’ai juste eu la chance d’être cachée chez un voisin hutu”, se souvient-elle en visioconférence.
« J’ai vu les mauvais traitements infligés aux Tutsis. J’ai vu des petits enfants pleurer parce qu’ils avaient besoin de lait. J’ai vu des mères qui regardaient de gauche à droite mais qui n’avaient rien à donner aux enfants”, a-t-elle ajouté en essayant les larmes qui coulaient sur ses joues.
Ce génocide est resté, selon elle, comme une tache indélébile. « Trente ans plus tard, cette douleur est toujours vivante. Il est désormais important de bien vivre pour nous-mêmes et pour ceux qui ont perdu la vie lors de ce génocide.»
Babacar Ndour, venu représenter l’Etat du Sénégal lors de cette cérémonie, a réaffirmé le sentiment de sympathie du peuple sénégalais envers le Rwanda en marge de cette journée commémorative de ce moment douloureux.
Il a salué les progrès économiques réalisés par le Rwanda, estimant que le modèle rwandais reste une référence pour de nombreux pays africains.
ABD/ASG
