« C’est presque comme si j’avais le médecin devant moi ! Dans ce désert médical, on consulte à distance, dans un bus

« C’est presque comme si j’avais le médecin devant moi ! Dans ce désert médical, on consulte à distance, dans un bus
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Pour lutter contre les déserts médicaux, l’ARS de Nouvelle-Aquitaine lance une expérimentation dans le Lot-et-Garonne avec un medicobus pour aller à la rencontre des patients sans médecin traitant. Celui-ci a une particularité : il est le premier en France à proposer des téléconsultations, avec une infirmière à bord et un médecin à distance.

Comme tout le monde, Annie attend son rendez-vous chez le médecin. Mais pas dans n’importe quelle salle d’attente : Annie attend dans un parking à ciel ouvert, assise sur une chaise en plastique installée devant un bus bleu. Ce bus est le premier bus médicalisé du Lot-et-Garonne.

Installé début avril Saint-Martin-de-Beauville, à 20 kilomètres d’Agen, ce Le cabinet de consultation mobile est testé une première fois avant sa mise en service. Annie est l’une des premières à monter à bord de ce bus aménagé, où l’on retrouve les instruments classiques d’un cabinet de médecine générale, mais aussi un écran tactile à la pointe de la technologie.

Car ce medicobus lot-et-garonnais est le premier en France à proposer des consultations hybrides, avec un médecin à distance et une infirmière présente dans le bus aux côtés du patient. “Je suis les mains du médecin, explique Marielle Courtade, l’infirmière libérale lot-et-garonnaise présente dans le medicobus ce jour-là. En fonction de ce qu’il me dira, j’utiliserai certains instruments, comme le stéthoscope par exemple. Tous les équipements sont connectés et c’est le médecin qui a le feedback.

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Le médecin est connecté via un écran, ce qui lui permet de donner ses instructions en direct à l’infirmière, présente sur place auprès du patient.

© M.Mulot/France 3 Nouvelle-Aquitaine

Ce jour-là, c’est Florian Despeysses, médecin généraliste à 10 kilomètres de là, à Puymirol, qui a réalisé la consultation à distance. Le professionnel de santé transmet ensuite les ordonnances, afin qu’elles soient imprimées dans le bus. Grâce à la présence de l’infirmière, les patients sont pris en charge “comme s’il s’agissait d’une véritable consultation”dit Annie.

C’est presque comme si j’avais le médecin devant moi, puisque je le vois sur l’écran. Ce bus est une belle opportunité pour moi.

Annie

Patient Medicobus dans le Lot-et-Garonne

Ce patient, qui attendait depuis plus de six mois de consulter un médecin, est prêt à réitérer l’expérience. Il s’adresse actuellement aux personnes qui, comme Annie, n’ont plus de médecin généraliste. Le bus vient ensuite à leur rencontre, dans des petits villages du Lot-et-Garonne, zone considérée comme un désert médical.

“Personne ne veut venir s’installer dans nos petits villages, loin des services”déplore Thierry Valette, maire de Saint-Martin-de-Beauville. « Ce medicobus est une très bonne initiative qui compense en partie la désertification médicale. Une solution alternative et temporaire, j’espère ! ajoute le maire de la commune de 180 habitants.

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Marielle Courtade, infirmière libérale, prend la tension d’Annie, une des premières patientes du nouveau medicobus lot-et-garonnais.

© M.Mulot/France 3 Nouvelle-Aquitaine

Face aux besoins sanitaires, l’ARS de Nouvelle-Aquitaine a lancé en novembre dernier un appel à projets pour la création de bus sanitaires. La start-up Hocoia a été choisie pour le Lot-et-Garonne. « Nous avons été sollicités par la communauté professionnelle territoriale de santé du Grand Agenais pour mettre en place un dispositif qui apporte la santé aux patients », explique Benoit Bourre, médecin généraliste et co-fondateur d’Hocoia.

Nos cabinets mobiles équipés d’instruments connectés permettent d’effectuer des consultations de médecine générale ou spécialisée partout. Nous créons un nouveau modèle de santé local.

Benoît Bourré

Médecin généraliste et co-fondateur de la start-up Hocoia

Les zones rurales sont les plus touchées par ces phénomènes de désertification médicale. Dans une étude publiée en septembre 2022, l’Association des maires ruraux de France (AMRF) notait que Dix millions de Français vivent dans un territoire où l’accès aux soins est de qualité inférieure à la moyenne nationale. ».

En réponse, le gouvernement français a fixé l’objectif des agences régionales de santé de créer une centaine de bus médicalisés d’ici fin 2024. Celui du Lot-et-Garonne, qui devrait entrer officiellement en service en mai prochain, fait partie de la réponse.

 
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