Résidences en zones inondables | Le PLQ veut une commission parlementaire

Résidences en zones inondables | Le PLQ veut une commission parlementaire
Descriptive text here

(Québec) La révision de la gestion des zones inondables par le ministère de l’Environnement risque d’avoir un impact « énorme » sur les citoyens qui y résident, estime le Parti libéral du Québec (PLQ). Il demande que l’Assemblée nationale se penche sur la question en invitant les assureurs et les banquiers à donner leur avis.


Publié à 00h57

Mis à jour à 6h00

« Cela ne peut pas se faire dans un bureau fermé du ministère de l’Environnement. C’est trop important et cela touche trop de gens», affirme la députée libérale Virginie Dufour. Elle demande, avec sa collègue Michelle Setlakwe, un mandat d’initiative sur la question des résidences en zone inondable.

« Nous avons commencé à en parler entre nous suite à la [articles de La Presse]. Nous sommes conscients que cela va beaucoup plus loin que l’environnement ou les affaires municipales. Quand on regarde la question de l’assurabilité des citoyens, elle devient très vaste », explique-t-elle. Elle cite en exemple la décision de Desjardins, qui s’est retiré du marché des prêts hypothécaires dans la zone 0-20 ans.

Lire le dossier « Prisonniers des zones inondables »

Lire l’article « Zones inondables : des propriétaires le nez dans l’eau »

Elle estime qu’une commission parlementaire, qui pourra entendre des représentants des assureurs, des banques, des élus municipaux, notamment, est nécessaire, et craint que les responsables du ministère de l’Environnement, en vase clos, fassent le choix de « contrainte », plutôt que la « résilience » des villes et des villages.

« Nous devons être prudents avant d’imposer des règles dans différents domaines. Pourquoi a-t-on décidé que les gens ne pouvaient plus rien faire de leur maison dans la zone 0-20 ans, alors qu’ils pouvaient très bien construire sur pilotis ? Selon les règles actuelles, si quelqu’un veut installer une clôture, il faut qu’elle puisse laisser passer les poissons », plaisante-t-elle.

En plaçant une « cloche de verre » sur les communautés voisines, le gouvernement du Québec provoquera leur dévitalisation, estime le PLQ. « C’est ce qui s’est passé après les inondations de 2017 et 2019. Nous n’avons pas pensé aux conséquences. En détruisant des maisons ici et là, on a laissé des communes au « gruyère », sans cadre urbain. Des rues avec quelques maisons, et des terrains vagues que la Ville doit entretenir», déplore Mmoi Du four.

“Le but n’est pas de permettre de nouvelles évolutions, mais avant que la réglementation ne soit mise en place, il me semble indispensable que nous ayons cette discussion en commission parlementaire”, ajoute le député.

Des milliers de propriétés

Le PLQ s’inquiète de voir que « la révision des cartes concernant les zones à risque d’inondation […] pourrait avoir pour conséquence directe une augmentation de la taille des zones inondables, impactant ainsi des milliers de propriétés.

« Pour les citoyens dont la propriété est située en zone inondable, les conséquences sont importantes et évidentes, allant de l’impossibilité d’apporter certaines modifications à leur propriété aux difficultés d’assurance et de renouvellement hypothécaire, le tout combiné à une baisse de la valeur de leur propriété et une quasi-impossibilité de vendre», rappelle le parti.

Les élus estiment que « les citoyens ne peuvent pas être laissés seuls face au défi de l’adaptation au changement climatique ».

« L’impact sur les citoyens est énorme. On va élargir les zones à risques, il y aura plus de Québécois qui se retrouveront dans une situation de précarité, d’instabilité, d’incertitude. Pour la grande majorité des gens, leur maison est le cœur de leur patrimoine. Il faut se poser les bonnes questions et ne pas commettre d’erreurs », explique Michelle Setlakwe. “Nous avons le droit de demander de la transparence, pour le bien de la population, pour bien la protéger et la soutenir”, ajoute-t-elle.

Le PLQ demande donc à la Commission d’aménagement du territoire de se saisir d’un mandat d’initiative sur la question des résidences en zone inondable. Le parti souhaite que les parlementaires soient informés du processus actuel de révision des cartes concernant les zones à risque d’inondation ainsi que des initiatives gouvernementales visant à assister les citoyens qui résident dans ces zones.

Le parti aimerait entendre :

  • la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest;
  • le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette;
  • le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel ;
  • le ministre responsable de la Protection des consommateurs, Simon Jolin-Barrette;
  • l’Union des municipalités du Québec;
  • la Fédération québécoise des municipalités;
  • le Bureau d’assurance du Canada;
  • l’Association des banquiers canadiens.

Transition nécessaire

De son côté, le cabinet du ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a enfin répondu au témoignage de Suzanne Leblanc, une femme en perte d’autonomie qui est obligée d’utiliser une toilette sèche et se lave avec un gant de toilette, parce qu’elle ne peut pas adapter son maison en raison des règles de zone inondable.

type="image/webp"> type="image/jpeg">>>

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Pointe sud-ouest de la municipalité de La Visitation-de-l’Île-Dupas

Malgré le soutien de sa municipalité, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) n’autorise aucune exception.

« Les résidences situées dans les zones à fort courant, comme c’est le cas pour la plupart des résidences de l’île Dupas, sont susceptibles d’être touchées par des inondations importantes », a indiqué l’attachée de presse du ministre, Amélie Moffet, dans une réponse écrite. Cette affirmation est contestée par la municipalité, qui considère que le ministère s’appuie sur des cartes « périmées ».

«Nous travaillons de concert avec le ministère des Affaires municipales pour moderniser la gestion des zones inondables afin d’assurer la sécurité des Québécois et la protection de leurs propriétés, tout en assurant une transition qui s’impose», a-t-elle ajouté. sans préciser si Mmoi Leblanc pourra éventuellement ajouter une salle de bain à sa résidence.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Succès sacré du printemps
NEXT Européennes : Bardella lance le compte à rebours vers une victoire annoncée à Perpignan : Actualités