Au Maroc, nous avons ce que nous appelons les constantes de la Nation. Peut-être devrions-nous ajouter les taxis à cela. Parce qu’ils sont si puissants, si intouchables, si sacrés que personne n’ose les remettre en question.
Il est temps de le dire tel qu’il est. Les taxis au Maroc pensent pouvoir tout faire. Ils se sentent au-dessus de la loi, au-dessus du bon sens et surtout au-dessus de nous, simples citoyens. Combien de fois a-t-on vu un taxi refuser une course sous prétexte que « ce n’est pas sa direction » ? Combien de fois avons-nous été témoins de comportements dangereux sur la route, de dépassements sauvages, de refus de priorité, tout cela au nom d’une soi-disant « urgence » ?
Et qu’en est-il de leur comportement envers les piétons ? Combien de fois avons-nous dû risquer notre vie en traversant la rue, harcelés par les klaxons de taxis impatients ? Combien de fois a-t-on vu un taxi stationner n’importe où, bloquant la circulation, sans la moindre considération pour les autres usagers de la route ?
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Ils sont devenus une véritable gangrène dans nos paysages urbains. Nous pouvons construire des lignes de tramway et de bus et renouveler nos flottes de bus. Tout cela ne sert à rien, tant que ces véhicules continuent à nous narguer, à ne pas respecter les lois. Celui de ne pas porter la ceinture de sécurité alors que nous autres, citoyens de seconde zone, devons la mettre sous peine d’être condamné à une amende de 500 dirhams. Celui de nous harceler lorsque, malheureusement, un train nous dépose à destination. Celui de nous donner un sacré torticolis à cause d’amortisseurs défectueux d’une vieille 205. Celui de nous imposer aussi des débats, des discussions ou parfois des leçons de morale sans respecter notre droit à la paix.
Et comment ignorer la mauvaise image qu’ils véhiculent de notre pays ? Il suffit de regarder les nombreuses vidéos postées sur internet où des touristes se font escroquer par des taxis sans scrupules. Qui ne daignent même pas utiliser leurs compteurs. Qui voient ces touristes comme s’ils promenaient des sacs d’euros. Et ne parlons même pas de leurs haillons, de leur mauvaise odeur, de leur impolitesse, de leurs carcasses qui servent de véhicules et qui ne devraient même plus circuler sur nos routes. Il semble qu’ils soient exemptés de contrôles techniques. Comme si la loi ne les concernait pas. Et encore.
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Saviez-vous que la loi marocaine interdit le racolage ? Saviez-vous que les taxis ne peuvent pas prendre un deuxième client sans demander l’avis du premier ? Saviez-vous qu’ils doivent suivre un certain code vestimentaire ? Saviez-vous qu’ils sont censés être contrôlés tous les matins lors de leur enregistrement quotidien ? Oui, les taxis doivent respecter un certain nombre de règles… qu’ils ne respectent pas !
Allons-nous supporter encore longtemps leur toute-puissance, alors que le Maroc s’apprête, dans un an, à accueillir tout un continent et, dans six ans, la planète entière ? Sommes-nous condamnés à subir leur anarchie ? Quand l’État, qui a trop cédé au chantage des taxis et de leurs syndicats, remettra-t-il enfin de l’ordre dans ce secteur ?
Récemment, la wilaya de Casa-Settat a rappelé l’illégalité des VTC au Maroc. On n’est peut-être pas d’accord avec les modèles économiques promus par ces entreprises, les conditions de travail prétendument précaires de leurs chauffeurs, la concurrence déloyale qu’elles font subir aux taxis. Mais il n’en reste pas moins que les services proposés par ces applications sont bien meilleurs. Leurs véhicules sont plus récents et bien mieux entretenus. Sans oublier qu’ils offrent un débouché plus que bienvenu à des milliers de jeunes chômeurs.
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Ce n’est pas pour rien que certains taxis utilisent des méthodes de voyous pour intimider les chauffeurs de VTC et leurs clients. Ils connaissent la menace que représente pour eux ce nouveau moyen de transport très apprécié des citadins.
Les Marocains en ont tellement marre que toute alternative susceptible de concurrencer ces fléaux urbains semble plus que jamais la bienvenue.
