QS ouvert au compromis pour freiner « l’épidémie d’expulsions » chez les seniors

QS ouvert au compromis pour freiner « l’épidémie d’expulsions » chez les seniors
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«Tous les partis politiques doivent travailler ensemble pour protéger la génération qui a bâti le Québec au milieu de la pire crise du logement depuis 40 ans», dit-il.

La loi actuelle, proposée par l’ancienne députée Françoise David, protège contre les expulsions les personnes âgées de 70 ans et plus à faible revenu qui vivent en résidence depuis plus de 10 ans. Avec le projet de loi 198, Québec solidaire souhaite étendre la loi actuelle aux personnes vulnérables de 65 ans et plus qui vivent dans un logement depuis au moins cinq ans.

Chaque mois, des aînés se retrouvent sans protection, même s’ils ne répondent pas aux critères actuels de la loi, a déclaré Gabriel Nadeau-Dubois.

«Je suis chez moi depuis douze ans et j’ai 69 ans», rapportent par exemple des citoyens aux bureaux de circonscription. « Nous devons dire que vous êtes un an trop jeune. Nous allons essayer de vous trouver un plan B», a répondu le co-porte-parole de Québec solidaire.

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Le gouvernement Legault entend discuter prochainement de l’élargissement du projet de loi 198 de Québec solidaire. (Jacques Boissinot/Archives de la Presse Canadienne)

« Nous sommes prêts à faire des compromis. Nous sommes prêts à ajouter de l’eau à notre vin. Je suis convaincu que nous sommes capables de trouver un terrain d’entente », assure-t-il.

Présente vendredi en point de presse au Carrefour des vins Sercovie, la députée sherbrookoise Christine Labrie a parlé d’une « épidémie d’expulsions depuis des décennies ». Elle rappelle que les expulsions ne sont pas seulement une problématique métropolitaine. «Ça se vit ici dans la région, et ça se vit partout au Québec […] Nous voyons des histoires déchirantes.

« Être expulsé de chez soi à 70, 75 ou 80 ans n’est pas qu’un accident. C’est une tragédie. Cela détruit des vies. « Cela mène parfois au sans-abrisme quand cela ne vous plonge pas dans la pauvreté. »

— Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire

Comme il est illégal d’expulser un aîné protégé par la loi proposée par Françoise David, les avis d’expulsion ne sont pas envoyés, souligne-t-il. Impossible donc d’avoir une idée précise du nombre de seniors expulsés. «Mais seulement entre 2022 et 2023, le nombre d’expulsions au Québec a doublé», soulève la coporte-parole de Québec solidaire.

Et les seniors sont particulièrement visés, précise-t-il. « Ce sont souvent des proies faciles, seules et sans défense. »

“Une lueur d’espoir”

L’Association québécoise pour la défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) constate des augmentations de loyer de plus de 25 %.

Selon la directrice de l’AQDR Sherbrooke et région, Isabelle Guérard, les aînés sont confrontés à une « triple crise », soit celle des soins de santé, celle de l’inflation et celle du logement.

«Les revenus de retraite des seniors ne suivent pas l’inflation et la hausse du coût du logement», estime Isabelle Guérard. Elle remarque même que certains réduiront leurs médicaments pour pouvoir couvrir l’augmentation de leur loyer.

« J’ai une femme de 72 ans avec un revenu annuel de 19 000 $. Elle réside au même endroit depuis une quinzaine d’années. Pas de famille à Sherbrooke, pas d’enfants. Il faut l’aider en ce moment à trouver un autre logement parce que l’excuse, encore une fois, ce sont les rénovations», témoigne la coordonnatrice de l’organisme communautaire pour aînés Rayon de soleil de l’Estrie, Martine Auray.

Isabelle Guérard souligne également que la précarité financière survient de plus en plus jeune. “Ce n’est pas [seulement] À 70 ans, on devient précaire », dit-elle. Le projet de loi 198 représente donc « une lueur d’espoir pour la protection des droits des aînés ».

Un sentiment de « détresse »

La pression des expulsions et des hausses de loyers génère beaucoup de désarroi et d’anxiété chez les seniors, constate Isabelle Guérard. Ils osent à peine dénoncer leur situation par crainte de représailles, déplore-t-elle.

Et les seules expulsions répertoriées sont celles pour lesquelles le locataire a contesté, rappelle le député de Sherbrooke. L’objectif du projet de loi 198 est de rendre encore plus clair l’encadrement des expulsions pour éviter l’envoi d’autant d’avis, précise-t-elle.

Christine Labrie a fait salle comble lors des deux séances d’information sur les droits des locataires pour les aînés. Plus de 300 personnes étaient présentes en décembre dernier.

« Je me souviens de cet événement la grande détresse […] Ils étaient si heureux d’avoir l’opportunité de connaître leurs droits, se souvient-elle. Si cela doit être une bataille, ces gens n’ont pas nécessairement l’énergie nécessaire pour la mener.

 
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