Après cinq années de travaux dans l’ancienne Banque de France, la cité de l’accordéon et du patrimoine a été inaugurée le 5 avril à Tulle, par Rachida Dati, ministre de la Culture, en présence de François Hollande. Avant l’ouverture au public demain, samedi 6 avril, découvrez les lieux où bien sûr, le piano à sangles est roi.
Le cadre est prestigieux, autant que lorsqu’il imposait sa solennité à Tulle : c’est l’ancienne Banque de France.
Mais, vingt ans après avoir été imaginé, et après cinq années de travaux, si le lieu possède encore des trésors, ce n’est plus pour les contenir, mais au contraire, pour les exposer et les offrir au plus grand nombre. Car ce sont de véritables trésors que l’on découvre dans ce nouveau musée, ceux, historiques et patrimoniaux de Tulle. : sa pointe, ses armes et bien sûr, ses accordéons.
L’accordéon roi
À tout honneur, le piano à sangles trouve, dans cette ville de l’accordéon et du patrimoine, un écrin digne de sa popularité.
S’il n’existe rien d’autre, dans la cité corrézienne, et même en France, que Maugein, en tant que fabrique artisanale, ce sont près de trois siècles d’histoire de l’accordéon qu’il nous est donné de découvrir.
Voir, entendre, mais aussi toucher, avec des dispositifs tactiles destinés au public, pour comprendre et percer les secrets de l’instrument.
Les aficionados retrouveront même la mythique boutique parisienne Martin Cayla, dont la ville a racheté la vitrine en 2000 et qui a été minutieusement reconstruite.
L’héritage tulliste à l’honneur
Au premier étage, c’est le royaume du point, cette dentelle tulliste, au savoir-faire en voie de disparition, mais à laquelle la ville, en mêlant les créations du XVIIe siècle à celles contemporaines, offre un nouveau souffle.
Enfin, au deuxième étage, l’histoire de Manu, la fabrique d’armes de Tulle, est exposée et fait revivre tout un pan de l’histoire de la ville. Notamment avec des perruques, objets personnels fabriqués par les ouvriers de l’usine, et qui étaient confiés au musée par les familles elles-mêmes.
Ce sont les familles d’anciens ouvriers de la manufacture d’armes de Tulle qui nous ont confié des objets qui leur étaient précieux, mais qui font aujourd’hui partie de nos collections. Avant l’ouverture, on a déjà cette appropriation par les tullistes de leur musée, un musée qui est véritablement le reflet de leur histoire.
Eugénie Dézalymédiateur de la cité de l’accordéon et du patrimoine de Tulle
Avant l’ouverture, le stress est palpable, tant l’attente locale est grande, tout comme l’envie d’accueillir bien au-delà des Tullistes et des Corréziens.
Il y a cette pression, quelque part, de savoir si ce que nous avons pensé va fonctionner. Bien entendu, un musée est destiné à évoluer. Dans les prochaines années, il y a sans doute des choses que l’on va revisiter, que l’on va repenser différemment.
Karine Lhommedirecteur de la cité de l’accordéon et du patrimoine de Tulle
Nul doute cependant que la ville séduira. Et dès ce week-end, pour son ouverture, avec de nombreuses animations et concerts prévus.