Berne cherche des solutions pour mettre fin aux affrontements entre Érythréens sur son sol – rts.ch

Berne cherche des solutions pour mettre fin aux affrontements entre Érythréens sur son sol – rts.ch
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Alors que la police cantonale de Soleure est intervenue dimanche lors d’un affrontement entre deux groupes de réfugiés érythréens, la multiplication de ces affrontements pose une équation complexe : garantir la liberté d’expression et reconnaître la souffrance de cette jeune génération de réfugiés tout en garantissant la sécurité publique.

“Nous sommes ici dans les limites de la liberté d’expression”, a déclaré jeudi Grégory Jaquet, délégué aux étrangers du canton de Neuchâtel, dans La Matinale de la RTS. Il se dit divisé, évoquant également sa compréhension pour une communauté qui considère que certaines manifestations de soutien au régime qu’elle a fui ne sont pas supportables pour elle.

Les violences entre Érythréens ne sont pas rares en Suisse et en Europe. L’année dernière, la police est intervenue dans une bagarre à Opfikon (ZH). En février, la police a déployé un dispositif important pour encadrer un rassemblement à Villars-sur-Glâne (FR). Les derniers affrontements remontent à dimanche [voir encadré].

>> Relisez : La police s’est déplacée en nombre à Villars-sur-Glâne pour éviter des affrontements entre Erythréens Et Plusieurs personnes blessées lors d’une manifestation érythréenne à Zurich

Face à cette multiplication d’incidents, des voix s’élèvent pour les stopper. « De la même manière que nous ne tolérerions pas de réunions politiques de partisans du Kremlin, par exemple, nous ne devrions pas tolérer un régime équivalent à celui-ci. Nous devrions interdire ce type de manifestation », préconise Veronika Almedom, opposante au régime d’Asmara et cofondatrice de l’Eritrea Information Forum et membre de la Commission fédérale des migrations.

Le régime érythréen dans la ligne de mire

Arrivés il y a une dizaine d’années en Suisse, les Érythréens subissent ce qu’ils considèrent comme des persécutions de la part du régime d’Asmara dans le pays qui leur a accordé l’asile, notamment le prélèvement de 2% de leurs revenus, avec intimidations.

Consternés, ils s’en prennent de plus en plus aux festivals culturels érythréens, que le Conseil fédéral a reconnus devant le Parlement comme des lieux de propagande et de collecte de devises pour le régime. Ces réunions sont fréquentées par une diaspora plus âgée qui voit en Isaiah Afweki un héros de l’indépendance du pays.

>> Pour en savoir plus, lisez : Comment l’Érythrée fait pression et extorque ses ressortissants en Suisse

Quelques pistes malgré peu de marges de manœuvre

Au-delà de la réponse policière, la marge de manœuvre des autorités est mince. Ils pourraient décider de renvoyer les défenseurs du régime en Erythrée, mais la plupart sont bien intégrés en Suisse et parfois même naturalisés. Ils n’ont pas commis d’infraction qui justifierait la révocation de leur droit d’asile. Dans le cas contraire, les autorités pourraient décider d’interdire les manifestations pro-régime. Les cantons et les communes peuvent déjà le faire au nom du risque sécuritaire.

Grégory Jaquet mise sur le dialogue pour lutter contre ces affrontements. « Nous observons de grandes tensions et un risque que de tels affrontements existent. Ce n’est pas simple. C’est pourquoi un dialogue intense et permanent avec les membres de la communauté me semble utile», explique le délégué aux étrangers du canton de Neuchâtel, ajoutant que c’est «sans doute plus utile que de prendre parti».

>> Ecoutez l’intégralité des propos de Grégory Jaquet dans La Matinale jeudi :

Augmentation des violences entre Érythréens en Suisse : entretien avec Grégory Jaquet / La Matinale / 1 min. / aujourd’hui à 06:23

D’un point de vue législatif, un changement dans les pratiques de l’administration fédérale semble être le seul moyen d’atténuer le sentiment d’injustice ressenti par les jeunes réfugiés érythréens. Il est prévu de supprimer l’obligation de posséder un passeport de leur pays d’origine pour pouvoir changer de statut, ce qui leur permettrait d’éviter d’affronter le pouvoir qu’ils fuient. La réflexion est en cours à Berne.

Veronika Almedom plaide en faveur de mesures restrictives à l’égard du régime érythréen : “Le fait d’arrêter la perception de la taxe de 2% et la question du passeport qui est récupéré au consulat sont deux pratiques qui posent de vrais problèmes”, estime-t-elle.

« Voir ce genre de décisions se prendre pourrait considérablement apaiser ces jeunes qui ont besoin de se sentir écoutés et protégés par nos autorités », argumente-t-elle encore.

>> Ecoutez l’intégralité de l’interview de Veronika Almedom dans La Matinale jeudi :

Augmentation des violences entre Érythréens en Suisse : entretien avec Veronika Almedom / La Matinale / 1 min. / aujourd’hui à 06h30

Sujet radio : sd

Adaptation web : Julie Marty/ats

 
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