Le parc national Forillon sera cogéré par la Nation Micmac de Gespeg

Ottawa a annoncé mercredi la signature d’un Accord de réconciliation et de reconnaissance entre la Nation Micmac de Gespeg et le parc Forillon.

Cette entente historique signée le 30 janvier entre la Nation Micmac de Gespeg, Parcs Canada et Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada, est pour une durée de 25 ans.

Il prévoit un cadre de gouvernance partagé entre Gespeg et Parcs Canada pour réaliser des projets conjoints à Forillon, tout en faisant la promotion du patrimoine culturel Mi’gmaw.

Il s’agit d’une reconnaissance véritablement concrète du fait que les communautés autochtones habitent ce territoire depuis des millénaires, l’habitent encore et qu’elles doivent faire partie des consultations et des décisions qui seront prises concernant les projets futurs.» a déclaré la députée Diane Lebouthillier, qui représentait le ministre canadien de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault, lors d’une conférence de presse tenue à la salle communautaire de la Nation Micmac de Gespeg.

Par contre, au-delà de la symbolique, il est trop tôt pour déterminer quel sera le réel pouvoir d’influence et de décision de la Nation Micmac de Gespeg.

Dans les prochaines semaines, un comité de gestion collaboratif sera mis en place. Il sera composé de trois représentants de la Nation Micmac de Gespeg et de trois représentants de Parcs Canada.

C’est autour de cette table de discussion que les différents thèmes seront abordés et que des mesures de gestion du parc national Forillon seront proposées.explique le directeur par intérim du parc national Forillon, Mathieu Côté.

Oui, il y a des directives qui viennent d’Ottawa, mais il y a aussi des directives très locales dans la gestion du parc national, donc c’est à ce niveau-là [du comité de gestion collaborative] qu’on en discutera.

La conseillère du Conseil de la Nation Micmac, Emily Roberts, affirme que l’objectif est de prendre des décisions ensemble. Notre voix sera toujours entendue dans quoi que ce soit. Dès qu’il y aura quelque chose qui va à l’encontre de nos valeurs, nous pourrons, avec le comité de cogestion, y remédier. […] Nous serons très bien représentés pour que nos valeurs et notre nation soient reconnues.

Cet accord vise notamment à créer des emplois réservés aux membres de la Nation et à la pratique d’activités traditionnelles sur le territoire de l’aire protégée, comme la chasse.

La commission travaillera là-dessus et sur bien d’autres sujets également, mais c’est quelque chose qui est possibledit Emily Roberts.

La direction du parc souligne que tout sera discuté en tenant toujours compte de la sécurité des visiteurs du parc national, de la conservation des ressources et de l’accès au parc pour les autres utilisateurs.

Mathieu Côté explique que cinq thèmes sont au cœur de l’entente : la conservation des ressources du parc, le développement et la préservation de la culture Mi’gmaw, les activités traditionnelles et de récolte, les opportunités et débouchés économiques pour la Nation Micmac de Gespeg.

Nous savons que tous les cinq ans, nous avons la possibilité de revoir l’accord. Donc ça évoluera avec le tempssouligne M. Côté. Les thèmes que j’ai nommés sont des thèmes qui ont été identifiés comme pouvant être abordés, mais bien sûr, s’il y a d’autres thèmes que nous décidons d’aborder au sein du comité, cela sera possible. FAIRE.

Il ajoute que c’est nouveau pour tout le monde, tant à Parcs Canada à Forillon que pour la Nation Micmac de Gespeg. Tout est à développer, mais tout le monde est enthousiaste à l’idée de le faire dans les semaines à venirdit M. Côté.

Il s’agit du deuxième accord du genre pour Parcs Canada au Québec, après celui signé avec la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk, visant à protéger les ressources naturelles, mais aussi à promouvoir la culture Wolastoqey.

Avec les informations de Martin Toulgoat