« La situation est catastrophique dans ce secteur », le premier bus sanitaire inauguré dans le Lot-et-Garonne pour lutter contre l’errance sanitaire

« La situation est catastrophique dans ce secteur », le premier bus sanitaire inauguré dans le Lot-et-Garonne pour lutter contre l’errance sanitaire
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l’essentiel
Le tout premier bus médicalisé Hocoia a été testé ce mercredi 3 avril à Saint-Martin-de-Beauville. Il sera effectif à partir de septembre 2024.

C’est une matinée un peu particulière pour Marielle Courtade, infirmière libérale à Puymirol. Ce mercredi 3 avril, elle a reçu au total quatre patients… Dans un bus à Saint-Martin-de-Beauville, pour les assister lors d’une téléconsultation avec un médecin. « Le concept est vraiment bien, estime la professionnelle en soins. Et surtout c’est une première dans le Lot-et-Garonne.

Conçu par la société Hocoia, le bus médical a pour objectif de pour répondre à la problématique de l’accès aux soins dans les déserts médicaux. Un véritable cabinet médical mobile, qui permet de réaliser des consultations au cœur des lieux de vie avec un médecin, en présentiel ou par téléconsultation assistée par une infirmière. Il sera effectif en septembre 2024. A l’intérieur, tous les équipements nécessaires sont disponibles pour permettre aux professionnels de santé d’examiner les patients.

“Je n’ai plus de médecin généraliste depuis septembre 2023”

Installée sur la table d’auscultation, Henriette est là pour une séance de contrôle. « Je n’ai plus de médecin généraliste, le mien a pris sa retraite en septembre 2023 », raconte la femme de 90 ans. Depuis, elle n’avait pas consulté de médecin et avait besoin d’un renouvellement d’ordonnance pour ses médicaments contre l’hypertension.

Avant le début de la téléconsultation avec le médecin qui apparaîtra sur l’écran devant elle, l’infirmière prend sa tension artérielle. « 17,5 », dit-elle au médecin. Elle vérifiera ensuite la respiration du patient avec un stéthoscope. Installé dans son cabinet de Puymirol, le médecin auditionne le cœur d’Henriette grâce à un système connecté. “OK parfait.”

Après quelques questions : « à quand remonte la dernière prise de sang ? – et un point sur son traitement, Henriette peut repartir avec ses nouvelles prescriptions, transmises à distance par le médecin. «Je trouve que c’est très bien, c’est assez complet», dit le patient.

Une initiative qui tombe à point nommé

« C’est une initiative qui tombe à point nommé, souligne Marielle Courtade, car la situation est assez catastrophique dans ce secteur. De nombreux patients n’ont plus de médecin traitant. La patiente que j’ai vue juste avant cherche un médecin depuis un an car le sien est à la retraite, mais elle est refusée partout », déplore le professionnel de santé.

Le medico-bus permet donc de prodiguer des soins médicaux là où les médecins font défaut, pour des « petites » consultations. « La seule limite, c’est que ça reste une information télétransmise, nuance Marielle Courtade. Une auscultation cardiaque sera plus précise avec un vrai stéthoscope. Mais pour les consultations de base chez les enfants qui ont une otite ou une angine, nous disposons de tout le matériel nécessaire pour vérifier les oreilles et la gorge puis les envoyer au médecin qui pourra interpréter les résultats et établir des prescriptions. Le bus médical pourrait-il être la solution miracle pour lutter contre les déserts médicaux ?

 
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