ils ont illégalement jeté les déchets des grands restaurants et des ministères

© Dmitri Boukhantsov – Unsplash

– Les déchets ont été rejetés dans le réseau d’assainissement

Une entreprise d’assainissement basée à Aubervilliers a été condamnée pour déversement illégal de déchets polluants dans les eaux usées de la ville entre 2016 et 2021. Les dirigeants de cette entreprise familiale ont été reconnus coupables de blanchiment aggravé, abus de confiance et mauvaise gestion des déchets. Cette entreprise, réputée pour ses services d’assainissement, collectait les déchets des grands restaurants, des ministères et d’autres institutions, mais ne les transportait pas correctement vers les centres de retraitement, rapporte Le Parisien ce lundi 1er avril. C’est grâce à la dénonciation d’un employé consciencieux que le problème a été découvert.

Équipé avecune flotte de dix-huit camions et un chiffre d’affaires de 1,2 millions d’euros, l’entreprise a su construire, au fil de ses quarante années d’existence, un savoir-faire indéniable, principalement reconnu dans le domaine de l’assainissement, une de ses activités majeures. Il assure en effet le pompage des fosses septiques, des eaux des parkings, le débouchage des canalisations et la vidange des bacs à graisse dans les établissements gastronomiques. Parmi sa clientèle, plusieurs entreprises et établissements prestigieux, comme l’hôtel cinq étoiles Georges Vou encore France Télévisions et Orangina.

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Comparé à la mafia napolitaine

Le tribunal de Bobigny a condamné les dirigeants de l’entreprise à dix-huit mois de prison ferme et à 15 000 euros d’amende.. L’entreprise a été condamnée à une amende de 50 000 euros. Malgré une certaine prise de conscience au cours du procès, les accusés ont tenté de minimiser leur responsabilité, affirmant ne pas connaître le caractère illégal de leurs actes. Les niveaux de polluants enregistrés dans les eaux usées ont largement dépassé les seuils autorisés, provoquant d’importantes nuisances pour les riverains. Les déversements illégaux suscitent des inquiétudes quant à l’état du réseau d’assainissement, déjà dégradé par son âge.

Le procureur, qui avait requis deux ans de prison avec sursis pour chacun des prévenus, a chiffré le montant résultant du délit à plus de 400 000 euros, critiquant «fonctionnement quotidien et d’une ampleur alarmante« . Lors du procès, la défense a contesté toute dangerosité des déchets déversés, contrastant avec la gravité des accusations portées contre eux. Le procureur a même osé faire un parallèle avec l’enquête journalistique « Gomorra », qui a révélé les agissements de la mafia napolitaine qui déversait des déchets sur les collines de Naples, tout en soulignant que «ce ne sont pas les mêmes proportions« .